L'Expression

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IL EST LE RELAIS IDÉAL ENTRE L'OPINION ET L'ADMINISTRATION

Quelle place pour le correspondant local?

Le correspondant de presse ne subit pas seulement des pressions de sa tutelle, mais également de son entourage.

Le statut du journaliste a connu ces dernières années une évolution qualitative qui ouvre la voie à une liberté de ton dans les couvertures et autres commentaires. Si les journalistes des rédactions nationales ont eu leur statut, ce n'est pas le cas des correspondants locaux dont le texte ne souffle mot aussi bien sur leur rôle que sur les mécanismes qui leur permettent d'assurer leur fonction en toute sécurité et dans des conditions normales. Un oubli qui n'a pas manqué d'être relevé aussi bien par les concernés que par les acteurs politiques qui trouvent «injuste» qu'un acteur aussi important dans le métier de journalisme soit «ignoré» de la sorte. Et pourtant son rôle est d'une importance capitale.
Le correspondant local de la presse contribue, selon le déroulement de l'actualité, à la collecte de toute information de proximité relative à sa région et en relation avec l'activité sociale particulière pour le compte du journal employeur. Sa contribution consiste en l'apport d'informations. Ainsi, le correspondant local de presse collabore grâce à ses écrits et parfois même à ses photographies à l'enrichissement d'une édition. Très souvent, ce sont les correspondants de presse qui remplissent les éditions et cela avec un salaire misérable et des conditions de travail qui trop souvent laissent à désirer.
Correspondants de presse, pigistes, collaborateurs, les qualificatifs ne manquent pas et souvent ils changent au gré des patrons de presse. Seul le salaire reste le même des années durant et quand bien même les salaires des équipes rédactionnelles nationales sont augmentées, le salaire des «pigistes», «collaborateurs», ou «correspondants» reste le même.
«Si ma vie ne tenait qu'au salaire de mon journal il y aurait longtemps que je serais mort de faim», ironise ce correspondant de presse de Béjaïa, dont le quotidien employeur n'a même pas jugé utile de le doter d'un minimum de matériel. «Mon bureau c'est le cybercafé du coin, ma maison quant aux moyens, j'utilise mon propre micro portable et la ligne téléphonique», explique-t-il.
Tout ceci pour relater aussi bien les événements ordinaires qu'extraordinaires qui se passent dans la région ou wilaya qui lui est impartie. Sa présence permet à la presse de tisser un maillage dense qui couvre les localités de sa zone de diffusion. Parler d'un village, c'est le sortir lui et sa population de l'ignorance et le journal employeur y gagne sauf le correspondant qui, au préalable, doit payer son déplacement, sa restauration et prendre autant de risques sans couverture sociale et sans indemnisation. Ainsi va la vie d'un correspondant, cet homme et cette femme, qui sous d'autres cieux n'ont pas de lien de subordination avec l'éditeur, mais en Algérie, sont souvent instruits sur des sujets alors que la logique voudrait que ce soit eux qui proposent ces sujets et qu'ils ne leur sont jamais imposés.
Le correspondant local de presse, qui n'a pas le statut de journaliste, ne peut se voir délivrer une carte de presse dans notre pays. D'un titre de presse locale à l'autre, la situation est très contrastée et les barèmes de rémunération d'un article accompagné ou non de photos varient. Si tout le monde s'accorde à dire que c'est grâce aux correspondants locaux que les journaux couvrent l'ensemble des régions ils sont par contre la dernière roue de la charrue.
Peu considéré, le correspondant de presse, cet homme, bien ancré dans sa région, que tout le monde connaît qui est facile à joindre, ne subit pas seulement des pressions de sa tutelle, mais également de son entourage, notamment dans notre société où les gens aiment toujours qu'on écrit ce qui leur plaît. Ne mérite-t-il pas un statut pour le protéger et lui permettre de faire son travail sans trop d'embûche? Pourquoi cet écart? A quand une réhabilitation d'une profession qui pourtant fait bien les fortunes des uns et des autres? A quand une considération, qui est loin d'être quémandée mais bien méritée? L'espoir demeure, il est d'autant plus vivace qu'aujourd'hui on célèbre une journée avec une frange de la profession qui demeure démunie de tout. Aura-t-elle une oreille attentive de qui de droit?

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