Quelle fin pour Belkhadem...

L'affaire Belkhadem est-elle définitivement close? Abdelaziz Belkhadem qui est sorti de sa réserve hier, n'a pas répondu aux interrogations de fond posées après son limogeage. Interrogé par TSA, il indique qu'il ne veut pas faire de commentaire sur son débarquement.
D'ailleurs, il ne le sait pas. Et pour l'heure «personne ne m'a contacté y compris au FLN». Concernant sa présence à l'université d'été du Front de changement à Boumerdès aux côtés de l'opposition, il répond qu' «il y a participé en tant que personnalité politique invitée à cet événement partisan». S'il n'a fait aucun commentaire à propos de son limogeage de son poste officiel, en revanche, il estime que «personne ne peut lui enlever sa qualité de militant au sein du FLN». Concernant son imminente exclusion du parti par le biais de la commission de discipline, il souligne qu'il s'agit d'un mensonge. Et si la direction du parti lui reproche quoi que ce soit, qu'elle le traduise devant la commission de discipline. Par ailleurs, selon les observateurs et ses proches, étant donné que Belkhadem, vieux routier du système, n'osera jamais affronter ses adversaires, son limogeage restera un «dilemme».
Il s'est muré dans un silence assourdissant depuis maintenant plus d'une semaine. Même si le relais de son dossier sera pris par la direction du FLN, «l'affaire Belkhadem désormais pliée, ne présentera aucun enjeu». Il s'agit au mieux d' une formalité pour «camoufler davantage le mystère Belkhadem». Toutefois, pour donner suite à l'instruction du président de la République, le bureau politique du vieux parti se réunira fort probablement aujourd'hui, sinon au plus tard avant la fin de cette semaine.
De retour de vacances à Paris, qu'il a dû écourter, Amar Saâdani devait fixer en urgence la date de cette réunion. En fait, selon une source proche du parti, Saâdani «est entré avant-hier en Algérie». Dès son arrivée, «il a proposé de réunir le bureau politique le lendemain, soit durant la journée de lundi», est-il noté. Selon le chargé de la communication du FLN, Saïd Bouhedja: «Le secrétaire général du parti n'a pas encore fixé la date de ladite réunion du BP. Mais, une chose est sûre, cette rencontre se tiendra sans aucun doute au courant de cette semaine.» D'après une certaine indiscrétion, les médias seront indésirables durant cette réunion qui serait sanctionnée par un vague communiqué. Le patron du FLN, «recevrait de la part du président d'honneur du parti, le Président Bouteflika, le dossier de l'affaire liée au débarquement de Abdelaziz Belkhadem», indique-t-on.
Par la suite, ce dossier sera soumis par Amar Saâdani au président de la commission de discipline, Amar Ouzzani. Ce dernier convoquera Belkhadem devant cette commission pour statuer sur son cas sur la base du contenu du dossier. Sachant qu'il est fort probable que l'ex-secrétaire général du parti ne répondra pas à la convocation de cette commission, l'exclusion de Belkhadem du parti sera alors automatiquement motivée par son absence et ce à l'issue de la deuxième réunion de la commission, selon les statuts de cette commission. Dans ce contexte, le chargé de la communication du parti a soutenu que s'il s'avère que Belkhadem s'est allié avec d'autres partis politiques, entendre ceux de l'opposition, «il sera déchu de sa qualité de militant et de celle de membre du CC pour faute grave». A titre de rappel, la direction actuelle du parti majoritaire au Parlement, avait déjà menacé de le sanctionner, juste après la session ordinaire du CC tenue le 24 juin dernier. Les raisons invoquées sont «son comportement intempestif lors des travaux du CC, ses déclarations ainsi que ses manoeuvres pour récupérer son poste à la tête du FLN d'où il a été destitué en fin 2011». Seule l'immunité procurée par son poste de ministre d'Etat et conseiller du président de la République aurait «dissuadé Saâdani de mettre à exécution sa menace», selon certains membres du BP. D'autre part, le coordinateur des redresseurs, M.Abada poursuit toujours sa lune de miel avec Saâdani en prévision du 10e congrès, malgré le camouflet qu'il a essuyé avant-hier à Oran. Il a insinué hier, que «les partisans du secrétaire général du FLN, qui ont empêché son rassemblement dans l'enceinte de la Kasma 8 sont rameutés par un collaborateur de Saâdani.» Or, selon ce chef de file du mouvement d'authenticité du FLN, Abdelkrim Abada, «Saâdani travaille pour l'intérêt du parti et en collaboration avec les redresseurs qui tentent de mettre le FLN sur les rails.» Enfin, Belkhadem a été déposé de son poste de ministre d'Etat et interdit d'exercer une activité dans toutes les institutions de l'État, suivant l'instruction» du président de la République.