Quand la courgette détrône la banane

Devenus plus chers que les fruits exotiques ces derniers temps, la courgette et les haricots verts ont atteint les 200 DA/kg et s'éloignent de plus en plus des étals des marchands de fruits et légumes, au niveau des marchés de la capitale.
Prenant attache avec des responsables concernés, afin de nous clarifier davantage sur les tenants et les aboutissants de cette flambée des prix qui pénalise plus d'un, Gherbi Mohamed, responsable du marché de gros aux Eucalyptus, livre des informations qui donnent de la fièvre.
«La production de la courgette s'effectue beaucoup plus dans le littoral. Mais, malheureusement, sur une moyenne de 20 tonnes de courgettes, on a eu 18 tonnes qui ont été détruites à cause d'un virus qui a touché la production des courgettes», a déploré M.Gherbi que nous avons joint par téléphone.
Faute de stockage de ces deux produits fragiles qui ne peuvent supporter le froid des frigos afin de répondre aux besoins à longueur d'année, ce sont des milliers de ménages, cantines et grands restaurants qui font l'impasse sur ces deux produits. «Je vois les deux produits de loin, seulement. On ne peut pas se permettre la courgette ou les haricots verts, dont les prix tournent autour de 150 à 200 DA/kg depuis des semaines», regrette Mohamed Ali, fonctionnaire, père de famille âgé de 55 ans environ.
«J'achète les produits par pièce seulement, afin de répondre au besoin minimal de mes enfants et ma famille à Alger», a ajouté ce cadre moyen qui n'a pas manqué de penser aux couches les plus défavorisées que lui. Hassan Laskri, agriculteur à Bordj El Kiffane à l'est d'Alger témoigne: «A cause d'un virus qui est arrivé pour la première fois en Algérie, j'ai au moins 80% de la production qui est détruite cette saison», a-t-il indiqué, tout en ajoutant que les services concernés du ministère de l'Agriculture sont venus pour les analyses du virus, mais à présent, aucune réponse ne lui est parvenue, afin de le rassurer où trouver une autre solution.
Cet agriculteur n'a pas manqué de lancer un SOS aux responsables du secteur afin d'intervenir dans les meilleurs temps et d'éviter la propagation du virus et d'autres pertes pour le secteur de l'agriculture.
Considérés comme des produits hors saison, même les autres pays n'en produisent pas, afin de les importer, a-t-on appris auprès des responsables au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Assurant un taux de 70% en termes de besoins du marché agricole national, «aucun pays ne peut garantir la disponibilité de tous les produits que l'on utilise dans la cuisine, d'où la nécessité de redoubler d'efforts dans le domaine de l'agriculture, afin d'assurer la sécurité alimentaire du pays», a souligné Redjam Youcef Khodja, directeur central de la production et de la régulation au ministère de l'Agriculture et du Développement rural.
Par ailleurs, il y a lieu de souligner, qu'il reste encore un grand effort à faire dans le domaine de la production céréalière et laitière.