Ould Kablia minimise l’action du Gspc

Réagissant à la nouvelle stratégie d´Al Qaîda au Maghreb, le ministre algérien délégué chargé des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a déclaré que le Gspc ne constitue, en aucun cas, une menace pour l´Algérie ni pour un autre pays du Maghreb. «Allié d´Al Qaîda ou pas, nous ne lui (Gspc, Ndlr), prêtons pas plus d´importance qu´il n´en a», a déclaré M.Ould Kablia. Et d´insister: «C´est un mouvement qui tend à être éradiqué. Il ne pose pas de problèmes en termes de menace importante», a-t-il déclaré à l´AFP en marge de la 24e session annuelle du Conseil des ministres arabes de l´Intérieur (Cmia) à Tunis. S´agissant du ralliement du Gspc à Al Qaîda, M.Ould Kablia a déclaré que «mis à part des messages de soutien verbal, il n´y a jamais eu, à notre connaissance, d´aide directe d´Al Qaîda aux Algériens (du Gspc), et ce, ni sur le plan financier ni logistique ou matériel».
Cette déclaration se veut comme une réponse directe aux groupes du Gspc qui ont annoncé vendredi dernier avoir changé de nom sur «ordre d´Oussama Ben Laden» pour s´appeler désormais «Organisation d´Al Qaîda au pays du Maghreb islamique».
A ce propos, M.Ould Kablia a estimé que «l´allégeance du Gspc à Al Qaîda au Maghreb va lui causer beaucoup plus de tort que de bénéfice.» La question liée à la menace terroriste dans la région du Maghreb doit constituer, désormais, une priorité pour les pays maghrébins et subsahariens qui sont appelés à coopérer afin de dégager les solutions les plus en vue pour y faire face. Cela, notamment, après avoir découvert les liens qui existent entre le Gspc et le groupe démantelé en Tunisie.
Au plan de coordination et de coopération entre la Tunisie, l´Algérie et le Maroc, le ministre délégué a avoué qu´ «il y a une volonté politique concrétisée sur le terrain par des échanges sur tout ce qui se passe dans les trois pays, tout ce qui touche à la sécurité du voisin», a-t-il indiqué, tout en évoquant une réunion maghrébine en marge de cette réunion annuelle des ministres arabes de l´Intérieur.
Les déclarations de Ould Kablia, interviennent juste au lendemain de celles émises par le ministre de l´Intérieur, Yazid Nouredine Zerhouni, qui a réitéré l´appel à la tenue, sous les auspices de l´Organisation des Nations unies, d´une conférence internationale sur le terrorisme, et à la mise en place d´un accord global sur le terrorisme international. «Le terrorisme représente un fléau dont l´extirpation ne peut se suffire de la seule lutte contre les auteurs d´actes terroristes, mais doit s´étendre à une lutte vigoureuse contre l´extrémisme et la justification de la violence, et contre les parties qui en font l´apologie, le soutiennent, le financent, en les privant, aussi, du droit d´asile que leur accordent, malheureusement, certains pays» a souligné M.Zerhouni dans un message lu par le ministre délégué Ould Kablia. Dans cet ordre d´idées, un nouveau protocole d´application de la stratégie antiterroriste a été examiné, à l´occasion de la tenue de la 24e Cmia.
D´ailleurs, seize des vingt-deux pays membres de la Ligue des Etats arabes, représentés par leurs ministres de l´Intérieur ou par des représentants à la 24e Cmia, ont insisté sur la nécessité de coopérer davantage pour lutter contre le terrorisme. Les participants à cette session ont axé leurs interventions sur un certain nombre de problèmes de sécurité actuels dans la région et sur le développement des plans et stratégies en matière de sécurité permettant de traiter ces problèmes.
Cette nouvelle session intervient dans un contexte très particulier au vu de la situation d´instabilité régnant dans plusieurs pays arabes.