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AU MOTIF DE RÉALISER DES LOGEMENTS

On bétonne les terres agricoles à Annaba

Chaque année, des centaines d'hectares de terres agricoles sont engloutis sous le béton d'une urbanisation tous azimuts.

Constructeurs publics ou privés ainsi que les groupes industriels entre autres, ne cessent de piétiner les terres agricoles et les zones rurales de la wilaya de Annaba. Les infractions commises contre les terres agricoles se suivent et se ressemblent. De l'affectation à la construction d'habitats jusqu'à la construction d'unités industrielles, de hangars, en passant par la cession illégale à des tiers et la sous-location à des indus exploitants, la situation est la même notamment pour les terres de «très haute qualité».
Outre les cessions au profit des services de l'Etat pour les besoins de la promotion immobilière et de la construction d'infrastructures socio-économiques et culturelles, ce sont quelques millions de dinars qui sont derrière cette mutation profonde du paysage agricole à Annaba, où, la prolifération du béton obéit à une loi autre que celle de la République. Dans cette wilaya, les exemples aux nombreuses similitudes ne manquent pas, tel le projet du nouveau pôle urbain d'El Bouni, implanté, sur une zone agricole, réputée pour la fertilité de sa terre noire, ou encore celui de Hadjer Eddis où, des milliers de terrains agricoles ont cédé la place aux centaines d'immeubles en béton, en cours de construction. Sans pour autant oublier le pôle urbain d'El Kalitoussa, dans la daïra de Berrahal où des terres agricoles ont été dévorées par le bêton et on en passe...pour ne citer que ces cas de dilapidation des terres agricoles, à la faveur de centaines de logements, comme c'est aussi le cas d'El Hadjar et TCA entre autres, implantés sur d'anciennes terres agricoles, des centaines d'hectares sont en jachère. Ces terrains et bien d'autres à vocation agricole, sont bradés pour satisfaire des intérêts, dit-on, d'ordre public pour les uns, et privés grâce à un tour de passe-passe, pour les autres. Des promoteurs achètent à bas coûts des parcelles non constructibles qu'ils rendent ensuite constructibles, en modifiant le plan local d'urbanisme. Un fait qui met en évidence les conséquences désastreuses de cette agression des surfaces agricoles. Même le bitume a eu sa part dans la destruction du foncier agricole. Comme c'est le cas dans plusieurs communes, d'El Hadjar entre autres, où, des centaines d'hectares de terres agricoles ont été victime du bitumage. En somme, cette agression du foncier agricole de la wilaya de Annaba, «au nom du logement», n'a suscité l'inquiétude d'aucun des responsables qui se sont succédé à Annaba. Pour chacun, l'important est de satisfaire la forte demande sur le logement, même si c'est au détriment du foncier agricole, oubliant que ce potentiel de terres fertiles et de superficies cultivables, y compris l'agriculture de montagne, avec un choix stratégique de développement agricole, est en mesure de booster l'économie locale et nationale, afin de relever le défi de réduire la facture de l'importation. Or, l'orientation vers l'urbanisation et l'industrialisation de la wilaya de Annaba, lui a fait perdre son statut agricole par excellence. Une excellence qui traduit le faible niveau de production agricole, qui ne dépasse pas les 26 milliards de dinars, plaçant ainsi Annaba à la 41e place au niveau national. Situation résultant de l'invasion du béton qui a accaparé des terres fertiles, des EAC et EAI détournées de leurs vocations. Une situation qui n'est pas pour développer le secteur de l'agriculture en Algérie, dont la production contribue pourtant à hauteur de 17% des exportations hors hydrocarbures. Parant à cette dramatique situation, l'Etat a fait sortir son artillerie pour, protéger, assainir et valoriser le foncier agricole, notamment le foncier productif. Des milliers de dossiers d'enquêtes sur le foncier agricole ont été transmis à la justice depuis février 2014. Cette décision prise par l'Etat, touchant le foncier agricole à l'échelle nationale, les dossiers relatifs aux droits de jouissance entre autres.

Des enquêtes pour contrecarrer les dépassements
Les infractions constatées par les services de sécurité, concernent la construction sans autorisation, l'accaparement de terres agricoles sans autorisation et détournement des terres de leur vocation agricole, a souligné une source sécuritaire.
Cette dernière a révélé que les investigations menées jusque-là, ont été enregistrées dans des exploitations d'une dizaine de communes et ont abouti à des verbalisations, à l'issue de l'inspection de parcelles de terrain d'EAI et d'EAC. En chiffres se sont quelque 315 P.-V établis, dont 11 ont donné lieu à l'ouverture d'instructions judiciaires. Neuf dossiers, qualifiés de «sensibles», sont en cours, à l'étude au niveau des tribunaux relevant de la cour de Annaba, notamment l'authentification d'actes notariaux et la détermination des circonstances et conditions dans lesquelles ces documents ont été établis. C'est pour dire que le foncier agricole dans la wilaya de Annaba, tout comme dans toutes les wilayas du pays est objet d'agressions. Situation qui a fait sortir l'Etat de sa torpeur en adoptant une nouvelle stratégie, visant à optimiser et valoriser le foncier agricole, à travers, la récupération des terres agricoles non exploitées notamment. Bien que l'assainissement du foncier agricole est un travail de longue haleine, mais il n'est pas impossible. Car, les investigations menées jusqu'à ce jour à l'échelle nationale, ont révélé l'implication, dans les détournements des terres de leur vocation initiale, des bénéficiaires d'exploitations, de fonctionnaires, d'élus locaux, de promoteurs immobiliers et de notaires, chacun selon sa qualité d'implication, nous a indiqué une source magistrale à Annaba.

Deux groupes chargés du foncier agricole à Annaba
En application des instructions de Nouredine Bedoui, ministre de l'Intérieur, des Collectivités locale et de l'Aménagement du territoire, portant récupération du foncier agricole, le premier rapport sera sur le bureau du département du ministre, le 15 juillet 2018.
Une tâche pour laquelle, deux groupes de travail ont été mis en place et présidés par Mohamed Salamani, wali de Annaba.
La première commission a pour mission, la récupération du foncier agricole non exploité. Les chargés de la seconde commission dont, font partie plusieurs acteurs, P/APC, Chambre de l'agriculture de Annaba, experts et investisseurs entre autres, pouvant apporter des propositions et des suggestions à la faveur de la valorisation du secteur de l'agriculture dans la wilaya de Annaba.

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