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ALORS QUE LE TUEUR DE TAGHZOUT A ENCORE SÉVI, UN ENSEIGNANT UNIVERSITAIRE EST ASSASSINÉ À TIPASA

Nuits sanglantes du Ramadhan

Ces horribles drames qui viennent endeuiller des familles en ce mois sacré ont soulevé la colère et l'indignation des Algériens.

Terrible! Le Ramadhan 2017 a été marqué par des faits divers qui ont le moins que l'on puisse dire choqué la population. Il y a eu d'abord celui que l'on appelle maintenant le «serial-killer» de Bouira. En fuite, l'auteur présumé du triple crime survenu il y a une dizaine de jours à Taourirt dans la commune de Taghzout (Est de Bouira), est revenu, hier matin dans son village et a tué son frère à l'aide de son fusil de chasse avant de reprendre la fuite vers la forêt voisine. Avant de s'en prendre à son frère, il avait tué sa soeur (60 ans), sa nièce (22 ans) et son neveu de 32 ans. Ce qui est encore plus dramatique, le mobile de ce crime intervenant en plein mois sacré.
C'est un petit litige familial sur une piste mitoyenne de la maison des victimes et menant vers la maison de l'auteur à l'origine de ce massacre! Que dire alors du terrible destin de Karoui Bachir Serhan, enseignant à la faculté de droit, à l'université Djilali-Bounaâma de Khemis Miliana dans la wilaya de Aïn Defla. Il a été retrouvé mort, dans la nuit de dimanche à lundi dans la région de Tipasa. Selon les bruits qui circulent, ce serait ses étudiants qui auraient commis ce forfait, après que cet enseignant eut décidé de les passer en conseil de discipline après les avoir confondus en train de tricher!
A Bouira encore, le corps sans vie d'une jeune femme a été découvert dans la soirée de dimanche dernier à son domicile par son mari. La victime était attachée et portait des marques de violence. L'auteur présumé du crime, âgé d'une vingtaine d'années, a été arrêté. Ces drames ont provoqué l'émoi général surtout que cela intervient durant un mois censé être celui du pardon et de la spiritualité. Mais il ne faut pas se voiler la face, le nombre de meurtres, d'agressions, s'intensifie chaque année durant le Ramadhan. La violence est le comportement «normal» de certains jeûneurs.
La nourriture et le tabac étant proscrits, ils semblent avoir du mal à maîtriser leur colère, s'emportant dans des confrontations parfois fatales. Certaines personnes nous font d'ailleurs comprendre qu'il ne faut pas trop les approcher en ces jours de Ramadhan car ils «mordent». «Attention, jeûneur méchant!». C'est un mélange de grossièretés et d'incivilités avec une touche de mauvaise humeur et de nervosité qui provoquent les altercations. Pour H'sinate, un architecte exerçant chez un promoteur étranger, «Ramadhan rime avec altercation». De nature calme et pondéré, notre architecte qui se dit «conscient de son défaut», devient exécrable quand il jeûne. «Je me bats avec tout le monde pour des broutilles, je vais même jusqu'à provoquer les gens... Je suis comme un drogué», affirme-t-il, d'un air désolé. «Mais le soir quand je mange, je reprends mes esprits et là je prends conscience de mon comportement et je le regrette», explique-t-il non sans «aller ensuite demander des excuses» quand cela est possible. Pour éviter le pugilat, H'sinat préfère prendre son congé au mois de Ramadhan. «Cela m'évite de sortir pendant la journée et me battre avec mes semblables», rapporte-t-il. «S'il te plaît, ne le réveille pas», lance Abdou à un des amis de son grand frère. «Je préfère tenir la boutique seul, plutôt qu'il vienne m'empoisonner la journée; je vais m'en sortir», lance-t-il en parlant de son frère, Alilou. Les deux frangins sont associés dans un magasin, mais à cause de l'attitude de Alilou, pendant le Ramadhan, «je préfère qu'il reste à la maison» dit son petit frère. «Il se bagarre avec les clients, il est de mauvaise humeur et c'est moi qui doit rattraper le coup.». «Allah Ghaleb, mon frère, je suis fait comme ça, je suis nerveux et je suis conscient de cela. Mais c'est ma nature. Rien ni personne ne pourra me changer», se résigne pour sa part Laïd, enseignant dans un collège dans la banlieue d'Alger. Comme Laïd, beaucoup de personnes interrogées se disent conscientes de leur défaut, mais ne font rien pour s'en débarrasser! Ce qui ce traduit par ce genre de drame. Ramadhan karim...

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