L'Expression

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ENTRETIEN AVEC M. ALI GHERBI PRÉSIDENT DU CSC D’EL-KSEUR

«Nous sommes pour des nominations concertées»

La situation du mouvement et l’espoir d’une sortie de crise sont autant de préoccupations citoyennes, que nous avons abordées sereinement.

L´Expression: Le mouvement citoyen vient de réussir le rejet de deux scrutins consécutifs. Quelle est votre appréciation?Ali Gherbi: Azul. D´abord je tiens à rappeler que le rejet des élections est consigné dans le point 11 de la plate-forme d´El-Kseur, explicitée à Larbaa-Nath-Irathen. La stratégie adoptée par le pouvoir pour réussir le 1er scrutin en arrêtant des délégués a été un échec. Il a eu en revanche une preuve formelle que la structure du mouvement est horizontale. Concernant le rejet du scrutin des locales, qui est une grande réussite, parce qu´il s´agit d´une conviction de la population entière et même du peuple algérien. Nous sommes en train de fêter cette réussite et nous restons très optimistes quant à l´aboutissement de notre noble combat.

Le dernier rejet a débouché sur un vide institutionnel. Quelle solution préconisez-vous pour éviter des situations de blocage préjudiciable aux citoyens?C´est malheureux que le pouvoir en place ne prenne pas au sérieux les revendications légitimes du peuple algérien. Comment justifierait-il sa passivité en aboutissant sur un vide constitutionnel et institutionnel et pourtant, il a entre les mains la plate-forme d´El-Kseur et son explicitation. Donc je crois qu´il y a une volonté délibérée du pouvoir en place d´aboutir à cette situation. Nous ne connaissons pas pour l´instant ce qu´il y a derrière ce complot. Nous rassurons tout le monde, que nous allons pourvoir à la vacance de nos APC, engendrées par ce rejet qui entre dans le cadre de la lutte pacifique. A El-Kseur, le CSC s´est réuni, et a abouti à la création d´un conseil consultatif qui va épauler le secrétaire général qui doit être impérativement une personne crédible. J´espère que cette idée qui émerge, fera son chemin à travers toutes les communes, où le scrutin n´a pas eu lieu. Aujourd´hui, nous nous attelons à préparer certains documents réglementaires qui nous aiderons à prendre une décision concernant la mission de ce conseil consultatif et du nombre de personnes qui vont y siéger.

Pensez-vous que les pouvoirs publics accepteront votre proposition?A partir du 11 octobre, la population a démontré qu´elle est souveraine. Je considère que le mouvement citoyen est l´unique représentant légitime de la population. Aussi le pouvoir ne peut pas fuir éternellement ses responsabilités. Il doit composer avec la population et aller vers la concrétisation de ses aspirations. La population a tranché en faveur du secrétaire général en place, mais si cette personne n´est pas au goût des citoyens, il y aura une proposition de choisir, parmi le personnel de la mairie, un cadre qui sera épaulé par le conseil consultatif.

Vous n´êtes donc pas contre la nomination d´administrateurs?La population est contre une nomination telle que voulue par le pouvoir. L´administrateur, dont on parle, concerne le poste du secrétaire général de l´APC. C´est différent lorsqu´il s´agit de la nomination d´une personne qui viendrait d´ailleurs.

Si je comprends bien, vous proposez que cette nomination soit concertée?Ce sont l´objectif et le souhait de la population. Je précise aussi que ce conseil se réunira avec le CSC de la ville pour mieux s´informer et connaître les voeux de la population et asseoir, par conséquent, l´apaisement pour assurer le quotidien de tous les citoyens.

Des élections partielles auront lieu dans moins d´un an. Quelle sera votre position?Les élections partielles ou totales seront rejetées. C´est une revendication consignée dans la plate-forme d´El-Kseur scellée et non négociable. Il est hors de question d´accepter des élections partielles. Nous attendons un communiqué annonçant la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d´El-Kseur, qui sera suivi d´une invitation à l´interwilayas pour sa mise en oeuvre. J´ai déjà déclaré qu´il y a beaucoup d´indices quant à la satisfaction bientôt de cette plate-forme. La démonstration des Algériens va acculer le pouvoir qui sera amené à de meilleurs sentiments envers le peuple.

Au cas où votre souhait serait exaucé, allez-vous participer aux élections? Seriez-vous candidat?Nous allons d´abord nous reposer et fêter cette victoire de l´Algérie. Nous nous concerterons pour étudier le moyen de régler le problème de légitimité pour asseoir une stabilité à la hauteur de l´Algérie. N´oublions pas que la Kabylie n´est pas représentée au Parlement. Le 30 mai personne n´a voté. Certains maires ne sont pas légitimes avec un score ne dépassant pas 0,5% des voix.

Revenons, si vous voulez bien, au mouvement citoyen. Il paraît être en panne de perspective!Ce n´est pas une panne en matière de perspectives. Nous reconnaissons un manque de réflexion. Mais il y a trop de provocations de la part du pouvoir, et trop de manipulations de cercles occultes et de certaines formations politiques. Cette population stressée depuis 19 mois se radicalise davantage.

Qu´avez-vous à dire à ceux qui tentent de récupérer le mouvement?Personne ne peut récupérer le mouvement qui est dans la rue. Il est sans frontière et a gagné tout le territoire national et même international. Ces tentatives sont des manoeuvres sournoises de personnes qui ne nous inquiètent nullement.

Peut-on connaître ces personnes?Ce sont les autonomistes radicaux. Après le constat, nous avons lutté à l´intérieur des conclaves, mais, depuis notre arrestation et la clandestinité des délégués, ces gens ont profité justement pour imposer leur projet. L´autonomie n´est pas une revendication qui figure dans la plate-forme d´El-Kseur. Il ne peut y avoir de mouvement d´autonomie dans un mouvement national. On ne peut pas cautionner une autonomie que nos ancêtres et la Guerre de Libération ont rejetée. Nous avons le devoir de lutter contre ces personnes.

Ce qui explique votre retrait!Ce n´est pas un retrait. J´ai adopté une position de wait and see. Les délégués d´El-Kseur étaient toujours présents aux réunions et ont essayé au mieux de faire respecter les principes du mouvement.

Existe-t-il de véritables perspectives politiques?Pour le moment, il y a l´idée de reprendre le grand conclave historique programmé l´année dernière pour aller vers la mise en oeuvre de la plate-forme d´El-Kseur. Il s´agit d´officialiser les solutions pour une sortie de cette crise aiguë. Des ateliers seront crées (stratégique, médical...). Il est important de faire ce travail. Je souhaite la présence de tous les journalistes. Ce grand conclave aura lieu à El-Kseur. Nous temporisons car je suis persuadé qu´il y aura bientôt du nouveau.

Les dernières actions du mouvement se sont soldées par de nombreuses arrestations. Comment expliquez-vous cela?Le pouvoir n´ayant pas digéré l´échec dans l´organisation des élections, il s´est rabattu sur la solution suicide consistant, en une vague d´arrestations regrettable. N´oublions pas que nous avons aussi enregistré d´autres martyrs. Celui de Toudja, tué par balle réelle tirée de très loin.

Plus d´une dizaine de détenus ont été libérés hier. Quel est votre sentiment?Nous avons toujours déclaré qu´il y a des Algériens haut placés qui sont pour la satisfaction des revendications citoyennes. Cette mesure d´apaisement, qu´on souhaite voir élargie à d´autres détenus, est leur oeuvre. Nous sommes fiers et rassurés quant à une évolution positive de la situation.

Quelles nouvelles avez-vous de votre ami Belaïd Abrika?Il est regrettable qu´un professeur d´université soit en prison, à la place de ceux qui prônent la violence et qui trament sur le dos de la patrie. Il va bien, je suis toujours en contact avec sa famille. Je regrette qu´on lui ait imposé le rasage de sa barbe et de ses cheveux. En guise de solidarité j´ai décidé de raser mes moustaches. Je lui souhaite bon courage. Je pense que tout le monde sera bientôt libéré.

L´Ugta vient d´apporter son soutien au mouvement. Un point de vue?Nous prenons acte de cette position sereine et engagée de notre Centrale syndicale et de ses représentants. Nous sommes d´autant plus fiers que nos frères et soeurs partagent toutes nos peines. Quant au partage de nos idées pour sortir de la crise, je tiens à souligner que c´est là une preuve formelle que le mouvement est national.

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