Nouara Djaâfar réunit ses troupes

L´Algérie, à l´instar des autres pays du continent africain, célébrera le 16 juin prochain la Journée africaine de l´enfant. A cet effet, la ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargé de la Famille et de la Condition féminine prépare ses troupes. La première responsable de cette institution, Mme Nouara Djaâfar, a réuni, hier au siège de son département, les représentants du réseau Naden, un réseau composé d´associations pour la défense des droits de l´enfant en Algérie. Les représentants du mouvement associatif ont, à l´unanimité, insisté sur la nécessité de revoir la politique appliquée par l´Algérie dans ce domaine. La situation demeure toujours en deçà des directives de l´Unicef. En dépit de l´adoption du nouveau code de la famille, les choses n´ont pas changé d´un iota. Le nombre de ces enfants errant à travers les rues de nos villes, vivant d´aumône ou du vent qui souffle, donne une idée approximative sur l´état actuel de l´enfance en Algérie. Les représentants du mouvement associatif invités hier chez Nouara Djaâfar, ont tous axé leurs interventions sur les modalités de l´organisation de la Journée de l´enfant africain. C´était en fait une réunion protocolaire dans laquelle on s´est contenté de parler de l´avenir de l´enfant algérien. Et quel avenir? La représentante de la wilaya de Sétif a tenté d´expliquer aux présents la situation dramatique que vivent les enfants d´une région montagneuse située à 5 kilomètres de Tichy, dans la wilaya de Béjaïa, et à 125 km du chef-lieu de la wilaya de Sétif. La nouvelle division administrative a été mal conçue, on n´a pas pensé à tous ces enfants qui... mais cette voix a été vite réprimée et étouffée par une responsable au ministère délégué à la Famille.
Selon toute vraisemblance, l´abolition des vieilles pratiques consistant en la mise d´un bâillon à ceux qui dénoncent le marasme qui sévit encore, n´est pas pour demain. Cela dit, la ministre déléguée auprès du chef du gouvernement pour la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Djaâfar, a souligné que des instructions seront données pour célébrer «comme il se doit» la Journée africaine de l´enfant. Le programme de cette célébration n´est pas encore arrêté. Quoi qu´il en soit, Nouara Djaâfar a préféré que cet «événement» ne s´étende que sur une demi-journée. Elle a aussi décidé de l´élimination des débats. «Cela ne nous mènera nulle part. D´autant que les intervenants s´étaleront sur des discussions contradictoires et sans issue. On se contentera donc de quelques interventions d´une demi-heure pour marquer le point». Ainsi, le point sera marqué en Algérie. Ailleurs, par contre, ce sont les trois points de suspension.
C´est une enfance sans lendemain, car elle continuera encore à servir de chair à canon, et...à mourir. Si ce n´est par l´atrocité d´une guerre, ce sera par le virus du sida.