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MOHAMED MEBARKI, MINISTRE DE LA FORMATION ET DE L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNELS, À L'EXPRESSION

"Notre challenge est l'excellence"

La nouvelle rentrée de la formation et de l'enseignement professionnels est imminente, pour ce faire, le ministre du secteur, Mohamed Mebarki, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour situer les véritables enjeux du secteur. Il s'agit pour lui, d'allier la qualité de la formation et de l'enseignement professionnels avec l'environnement économique. C'est le défi qui va de pair, à savoir formation et employabilité. Le challenge réside dans cette stratégie, selon le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels.

L'Expression: Peut-on connaître les caractéristiques de la rentrée 2018?
Mohamed Mebarki:
Je voudrais d'abord dire que la rentrée constitue un moment opportun, pour traduire sur le terrain, les politiques et stratégies du gouvernement, visant à l'amélioration de la qualité de la formation, à l'adéquation de la formation avec les besoins en ressources humaines qualifiées, et à l'adaptation à l'emploi. Il s'agira, donc, pour cette année de poursuivre les réformes engagées dans les domaines de la pédagogie, de l'enrichissement de la nomenclature des spécialités, de la formation des formateurs et de l'actualisation de leurs compétences, de la rénovation des équipements technico-pédagogiques, ou encore de poursuivre l'amélioration de la gestion et de la gouvernance des établissements. Nous poursuivrons, aussi, la politique de promotion du partenariat avec l'entreprise économique, et de façon plus générale, avec notre environnement socio-économique. Egalement, l'autre caractéristique de cette rentrée c'est la mise en oeuvre de beaucoup d'avancées, traduites par l'élaboration, en 2018, de plusieurs textes législatifs et réglementaires. Je citerais: la loi sur l'apprentissage qui a été adoptée en 2018 et qui confirme que la promotion de l'apprentissage constitue un objectif majeur pour le système de formation professionnelle, parce que ce mode répond, mieux, aux besoins de l'entreprise économique et facilite l'employabilité des jeunes formés, la révision du décret organisant les établissements privés, qui amènera ces établissements à mieux se développer dans le cadre des normes pédagogiques et techniques admises et contenues dans les cahiers des charges De plus, les nouvelles dispositions feront bénéficier les établissements privés de l'aide et de l'assistance du secteur public de la formation, en particulier dans l'ingénierie pédagogique. L'édition d'une nouvelle nomenclature des filières et des spécialités, la révision du décret portant conseil de partenariat, qui contribuera au développement du partenariat avec l'environnement socio-économique. Le conseil a été renouvelé et est déjà fonctionnel, et les commissions de wilaya seront dynamisées, selon les nouvelles orientations. Il est à noter, aussi, parmi les avancées de 2018, la création du système de validation des acquis de l'expérience, qu'il faut promouvoir et mettre en place rapidement, en attendant le texte, à portée plus large, sur la formation professionnelle continue des travailleurs. Sur un autre plan, l'importance de l'offre de formation constitue une des caractéristiques de cette rentrée. L'effort de tous a permis la mobilisation de quelque 400.000 postes de formation pour la session de septembre 2018, donc, en progression par rapport à la rentrée de septembre 2017. Ce chiffre peut augmenter, en cas de nécessité, en faisant appel aux possibilités que peut encore offrir l'apprentissage. Sanctionnées par des diplômes d'Etat, 110 spécialités visent l'obtention d'un certificat de qualification professionnelle, 118.000 postes de formation pour les différents dispositifs et au profit des différentes catégories sociales, comme les cours du soir, l'alphabétisation qualification, la femme au foyer, etc. 17.000 postes de formation pour les catégories particulières, handicapés physiques et en milieu carcéral.
En termes de moyens, la rentrée de la session de septembre 2018 s'inscrit dans la continuité des efforts consentis par le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, pour améliorer les conditions d'accueil de tous les inscrits:1295 établissements, dont 40 nouveaux, accueilleront les stagiaires, Plus de 28.000 enseignants et formateurs sont mobilisés, ainsi qu'une opération de recrutement de 2000 formateurs, est lancée. 213 équipements technico-pédagogiques sont en cours de réception ou d'acquisition, dont 88 sections d'équipements seront fonctionnelles, dans les ateliers, avant la fin de l'année.

Pensez-vous que les méthodes de formation utilisées sont aux normes et répondent aux qualifications exigées?
L'amélioration de la qualité de notre Système national de formation passe, inéluctablement, par la formation des formateurs et l'actualisation de leurs compétences, la réforme des méthodes de formation et d'enseignement, ainsi que l'adaptation des équipements technico- pédagogiques aux évolutions universelles. L'objectif reste l'atteinte des standards internationaux, en matière de formation. En ce sens, la modernisation des méthodes et l'utilisation des TIC dans la pédagogie jouent un rôle important, dans le rapprochement de notre système de formation, aux normes internationales. Nous avons, à ce sujet, généralisé l'installation de connexions Internet haut débit à l'ensemble des établissements et structures déconcentrées du secteur, à l'aide de technologies diversifiées.

Et au sujet des formateurs?
Dans tout système éducatif, l'enseignant est au coeur de l'action de formation. Cette considération est encore plus importante, s'agissant de la formation professionnelle par compétences, soumise à une évolution rapide des techniques et des métiers. La formation permanente des formateurs et l'actualisation de leurs compétences, est impérative pour améliorer le système.
Nous disposons pour ce faire, d'un réseau d'ingénierie pédagogique constitué d'un institut national et de six instituts régionaux pour assurer les formations préalable et continue des formateurs, et pour actualiser les programmes de formation.

Quelles sont les spécialités et les filières que votre secteur doit soutenir avec force dans la perspective de répondre aux exigences du marché de l'emploi et des besoins de l'entreprise économique?
L'ouverture de formations dans les filières et les spécialités traduit la politique et la stratégie du gouvernement, en matière sociale et économique, et obéit donc à des critères précis. D'abord, je rappelle que le gouvernement a adopté une stratégie économique pour diminuer de la dépendance des hydrocarbures, qui conditionnent le développement de l'économie nationale, et ce, en donnant plus d'importance et de priorité aux filières agriculture, industrie et tourisme. Il fallait, donc, dans la logique des choses, que notre secteur, chargé de former de la ressource humaine qualifiée, tienne compte de cette orientation. C'est ainsi, que l'offre de formation pour la prochaine rentrée montre que les spécialités relevant du domaine de l'industrie représentent 25,4% de l'offre globale, alors qu'elle ne dépassait pas 22,7% pour la session de septembre 2017; la filière hôtellerie, tourisme et artisanat représente 15,7% de l'offre globale, quand elle représentait 10,3% de l'offre globale pour la même session de l'année passée. Alors que les filières de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire progressent à 9.3% dans l'offre globale, comparée à l'année passée. Il y a, ensuite, des filières stratégiques pour le développement socio-économique du pays, comme le BTP, les énergies renouvelables, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, le numérique, etc., la téléphonie, l'audiovisuel, l'automatisme industriel, etc. A contrario, l'offre de formation relevant des techniques administratives et de gestion, a encore baissé, pour cette rentrée, et ne représente actuellement que 8,6% de l'offre globale (au lieu de 11,4% en 2017), dans la logique de la baisse d'emploi, dans ce domaine. Ainsi, nous diversifions, nous nous adaptons au développement universel et aux besoins du pays. En ce sens, l'édition d'une nouvelle nomenclature des filières et des spécialités, en 2018, a été l'aboutissement d'un travail de concertation, avec les opérateurs économiques, qui a été nécessaire. La nouvelle édition compte 23 branches professionnelles, avec l'introduction d'une nouvelle branche professionnelle «Art - Culture et Patrimoine» et la restructuration de quatre branches professionnelles, de l'édition 2012. Elle renferme 478 spécialités avec l'introduction de 54 spécialités nouvelles.
Un Conseil national du partenariat a été créé dans le but de cerner les besoins et les demandes en matière d'employabilité et d'insertion dans l'environnement économique. Qu'en est-il de ce conseil à la lumière des changements que vous avez entamés par rapport à la nouvelle nomenclature des filières et des métiers?
Je rappelle, d'abord, que le partenariat avec la sphère économique, constitue, pour nous, un vecteur essentiel de notre stratégie, visant à l'amélioration de la qualité de la formation initiale et continue. La promotion de la concertation avec l'environnement socio-économique, pour une meilleure adéquation des formations aux réalités du pays, est une stratégie réfléchie, qu'on poursuivra. Ainsi, la mise en oeuvre du décret portant Conseil de partenariat (installé en juin 2018), et la redynamisation des commissions de partenariat de wilaya, dont la mission principale est l'élaboration des cartes de la formation professionnelle, participent à une plus grande implication des partenaires socio-économiques dans l'expression des besoins en formation, et dans l'ingénierie pédagogique, une augmentation des offres de stages pratiques et de formation par apprentissage, et facilitent, donc, l'insertion des diplômés dans le marchés du travail, la possibilité de développer des filières d'excellence avec les grandes entreprises économiques nationales ou étrangères, l'approfondissement de la nomenclature des branches professionnelles et des spécialités, qui constitue l'instrument de veille et d'observation des métiers, et qui est établie en fonction de l'évolution des secteurs d'activités.

L'apprentissage a pris une dimension importante dans votre approche, s'agit-il d'une démarche qui veut rendre au métier ses lettres de noblesse et insuffler le marché du travail par rapport au manque en main-d'oeuvre qualifiée?
Effectivement, l'apprentissage est un mode de formation que nous privilégions, par rapport aux autres modes tels que le «présentiel» dans les établissements, ou la formation à distance, parce qu'il offre beaucoup d'avantages et répond, mieux, aux besoins de l'entreprise économique, tout en facilitant l'employabilité des jeunes formés. En effet, l'apprentissage implique l'entreprise économique ou l'artisan dans la formation de l'apprenti dans un poste de travail réel, qui le rend fonctionnel dès l'obtention du diplôme.
Ensuite, avec l'obtention du diplôme, l'apprenti a toutes les chances d'être recruté dans l'entreprise formatrice. En ce sens, la nouvelle loi permettra, dorénavant, aux entreprises de recruter leurs apprentis diplômés, sans exigences des procédures classiques de recrutement.
La loi sur l'apprentissage, adoptée en 2018, confirme que la promotion de ce mode, est un objectif majeur pour le système de formation professionnelle, qu'il faut poursuivre, notamment à travers la mise en oeuvre des nouvelles dispositions, comme: l'élargissement de l'apprentissage aux établissements publics à caractère industriel et commercial relevant de l'Armée nationale populaire, et aux entreprises étrangères implantées en Algérie, la formation des maîtres d'apprentissage, au plan pédagogique, la création d'un corps des inspecteurs chargés de la formation par apprentissage, pour évaluer et contrôler au plan pédagogique, le déroulement de la formation au sein des organismes employeurs, en relation avec les maîtres d'apprentissage, le suivi des diplômés au sujet de la possibilité offerte à l'apprenti d'être recruté sans passer au préalable par les dispositifs d'emploi habituels.

Un mot en conclusion?
Nous menons depuis le mois de juillet une campagne de sensibilisation des jeunes et de leurs parents, pour expliquer l'effort de l'Etat pour assurer une formation, à tous ceux qui le désirent, ainsi que les possibilités qu'offre le secteur en matière de diplômes, de spécialités, de prise en charge en internat, etc.
Je pense qu'il y a une prise de conscience réelle dans la société, sur l'intérêt à avoir un métier, pour se préserver du chômage et s'insérer, plus facilement, dans la vie professionnelle. Je rappelle à ce sujet un chiffre donné cet été par l'Office national des statistiques qui montre clairement que plus de 50% des chômeurs n'ont aucune formation. J'appelle alors les jeunes, en particulier ceux qui, pour une raison ou une autre, ont quitté l'enseignement général, de s'inscrire à la préparation du diplôme professionnel de leur choix, en leur disant que la vraie déperdition scolaire concerne uniquement ceux qui ne rejoignent pas la formation professionnelle.

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