"Notre alliance avec les islamistes est conjoncturelle"

L'opposition constitue-t-elle un bloc soudé? «Notre alliance avec les islamistes est conjoncturelle visant à créer un nouveau rapport de force à même de faire pression sur le pouvoir pour l'amener à négocier la transition démocratique», a déclaré hier à Alger le président du RCD, Mohsen Belabbès.
Toutefois, il n'est pas prévu dans le cadre cette alliance circonstancielle d'élaborer des listes communes pour les élections locales et législatives ni de présenter un candidat commun à l'élection présidentielle, mais des alliances peuvent être envisagées au deuxième tour, a-t-il précisé. De même qu' à l'instar de ses partenaires islamistes, l'invité du journal arabophone El-Wassat concède, à son tour, que l'instruction du ministre du Commerce relative à la vente libre d'alcool et l'adoption de la loi contre les violences faites aux femmes sont des manoeuvres du pouvoir destinées à détourner l'attention des vrais problèmes relatifs à la transition démocratique et divertir l'opinion publique».
Dans ce contexte, le président du MSP a déclaré récemment que «pour diviser l'opposition le pouvoir s'emploie à tirer du tiroir des dossiers liés aux conflits idéologiques et identitaires qui relèvent exclusivement de la société et non des partis politiques».
M. Belabbès a déclaré en outre que l'opposition a pu reprendre l'initiative politique en constituant un front uni dans le cadre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique(Cnltd) et l'instance de concertation et de suivi de l'opposition(Isco). Cependant, il reconnaît que l'opposition s'est un peu tassée. Elle (l'opposition... Ndlr) «doit élargir son travail sur le terrain en multipliant ses rencontres de proximité et de sensibilisation dans les quartiers, les usines et les universités et d'autres espaces pour pouvoir construire le rapport de force nécessaire à la sortie de crise politique qui secoue l'Algérie», a-t-il indiqué.
Les propositions politiques du RCD sont actuellement au coeur du débat public et constituent les conditions nécessaires à l'exercice politique égal, transparent, sérieux et efficace. «Si l'opposition tente d' édifier un consensus autour d'un certain nombre de problématiques, en revanche le pouvoir persiste dans ses contradictions et ses divisions», a-t-il souligné.
«La crise politico-économique, qui plombe le pays s'aggrave davantage alors que des dirigeants politiques devenus facteurs de déstabilisation du pays, s'entêtent à refuser d'écouter l'opposition», notera-t-il encore. Aussi, la prétendue lutte contre la corruption et les crimes économiques reste «un slogan creux» tant que «les ministres impliqués dans des scandales politico-financiers ne sont pas écartés du gouvernement; les affaires Khalifa et Sonatrach et l'autoroute Est-Ouest demeurent suspendues devant les tribunaux en raison de la dépendance de la justice», commente-t-il.
Enfin il a indiqué que «la détresse sociale ne cesse de croître et touche toutes les couches de la société».