Makri en offensive contre ses adversaires

Le MSP a tenu hier son dernier conseil consultatif avant son 7e congrès prévu les 10, 11 et 12 mai prochains. Dans sa longue intervention à l'ouverture des travaux, devant les membres du madjlis echoura, ceux du bureau exécutif et d'autres cadres et responsables du parti, le président sortant du parti a répondu à ses détracteurs au sein du mouvement, dont Bouguerra Soltani, qui l'accusaient d'avoir fait dérailler le MSP de la ligne politique tracée par son principal fondateur, le défunt Cheikh Mahfoudh Nahnah. «Le conseil consultatif qui a imposé son autorité et son autonomie a su rehausser la place du parti et le protéger...», a-t-il noté.
«Je n'ai jamais vu les membres du conseil consultatif hésiter un instant à soutenir le bureau exécutif durant tous les conseils consultatifs.» «Le soutien s'affirmait davantage à chaque fois que les tentatives de déstabilisation ciblaient le mouvement et essayaient de mettre en doute sa stratégie et sa vision politique...».
«Le soutien en question était à chaque fois reflété par les résultats des votes exprimés lors des sessions ordinaires et extraordinaires du conseil consultatif..», a-t-il ajouté. Pour Makri: «Cela a permis au mouvement de sauvegarder sa crédibilité et de se placer au-dessus du cafouillage et de la débâcle du gouvernement qui a fait rater à l' Algérie beaucoup d' opportunités du développement...».
Interrogé à ce propos, il a répondu qu' «en effet depuis près de 10 ans, soit depuis le retrait du MSP du gouvernement en 2012, certains ont essayé de donner un sens inapproprié ou inexact aux avis partagés qui existent au sein du mouvement. En tout cas, leurs accusations ne sont pas fondées et sont vides de contenu».
«C'est la raison pour laquelle j'ai tenté d'éclaircir les choses dans mon allocution d'ouverture», a-t-il soutenu. En réponse à l'accusation, selon laquelle Makri a fait dévier le MSP de sa trajectoire, il rétorque: «Toutes les politiques, les programmes et les décisions de Makri à la tête du MSP, ont été adoptés à l'écrasante majorité des membres du madjlis echoura (90% de membres lui ont donné le blanc-seing), et ce, invariablement durant les 10 derniers conseils consultatifs», a-t-il martelé. En faisant allusion à ses adversaires, il estime que «l'évaluation de la gestion des partis est du ressort non pas de cinq ou six personnes, mais relève des instances et institutions du parti». Invité à commenter le remaniement ministériel, Abderrazak Makri appuiera: «Au MSP on ne donne pas d'importance à ces remaniements même s'ils concernent tout le gouvernement. Le problème n'est pas dans le changement de gouvernement, mais dans la bonne gouvernance.»
«Le projet d'union ou de la fusion avec d'autres partis d'obédience islamiste, dont la construction est dictée par les résolutions du 5e congrès est à chaque fois entériné par le conseil consultatif», a-t-il réitéré.
Dans son discours, Makri est revenu sur l'identité, les principes et même les rêves du mouvement. Par ailleurs,d'après certains cadres du parti, une partie des membres du majlis echoura font de la résistance, en émettant des réserves sur la feuille de route tracée par le bureau exécutif de Abderrazak Makri. Pour rappel, le MSP a mis en avant l'importance de l'organisation de ce congrès qui se veut une étape importante et un nouveau jalon dans le développement de l'action politique. Il sera procédé, lors des travaux de ce congrès, à l'examen du statut et du règlement intérieur du parti, ainsi qu'à la présentation d'une nouvelle vision qui devra contribuer au renforcement de la démocratie au sein du mouvement.