L'Expression

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NOUREDDINE NAIT MAZI A ÉTÉ INHUMÉ HIER AU CARRÉ DES MARTYRS À EL ALIA

L'ultime hommage

Ils étaient nombreux hier les hommes de la presse et des médias à rendre un ultime hommage à l'un des pères fondateurs de la presse algérienne post-indépendance.

Ses obsèques ressemblaient à une réunion de rédaction. L'ultime. Beaucoup de journalistes, tous âges et toutes spécialités confondus étaient là. Y étaient présents aussi trois ministres en exercice, notamment le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, le ministre de la Communication, Hamid Grine et le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa. La présence de ces ministres en exercice aux obsèques d'un des fondateurs de la presse algérienne post-indépendance se veut un hommage de la République à Noureddine Nait Mazi et, à travers lui, à toute la presse nationale, notamment publique. Il y avait aussi plusieurs ex-ministres et hauts cadres de l'Etat. La famille était toute là et la messe s'est déroulée dans la sérénité des confidences les plus intimes et les plus sincères. Au milieu du silence religieux qui régnait, tout au long de ces retrouvailles, au cimetière El Alia, des voix presque sourdes se frayaient un chemin pour rendre un dernier hommage à Noureddine Nait Mazi, ex-directeur d'El Moudjahid et un des fondateurs de la presse nationale. Les trois ex-ministres de la Communication qui étaient là, Lamine Bechichi, Mohamed Saïd et Nacer Mehal avaient l'air absents. Apostrophés, les deux premiers se sont abstenus de tout commentaire, se contentant de susurrer discrètement un «allah irahmou» quasi impersonnel. Nacer Mehal, lui, s'est montré plutôt prolixe mais avec une voix brisée, chagrine. «Noureddine Nait Mazi était un homme super agréable, un homme d'une grande rectitude, d'une grande honnêteté intellectuelle. Il était franc. Il était un confrère, un collègue et, en tant que tel, il a été un exemple pour moi. Noureddine Nait Mazi incarne la première génération des journalistes de l'Algérie indépendante. Il fut l'un des bâtisseurs de la presse nationale naissante. Il a non seulement géré le journal El Moudjahid mais il a formé beaucoup de journalistes. El Moudjahid était, à cette époque, une école. Noureddine était un grand lecteur. Il aimait beaucoup la littérature. Sur le plan culturel, il était une véritable encyclopédie», nous a déclaré Nacer Mehal, une voix mi-chagrine, mi-fière. Kamel Bouchama, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, a lui aussi abondé dans le même sens.
Noureddine Nait Mazi est allé rejoindre les grands du monde de la presse qui, tout au long de leur vie, ont donné à ce métier son panache et formé des générations de partisans qui sont devenus, comme eux, des accros, perpétuant leur noble mission d'informer, de sensibiliser et de former», a-t-il dit en soulignant que le meilleur hommage à lui rendre serait, aujourd'hui et demain, «de reprendre ses idées, ses orientations, sa méthodologie dans le travail de la presse et les enseigner aux jeunes qui ont tant besoin de repères et d'expérience pour accomplir convenablement leur mission de journalistes». Noureddine Nait Mazi, «cette autorité tranquille», comme dirait Ahmed Halli, un ami à lui, a écrit la première page de l'histoire de la presse algérienne. Mais pas seulement, comme en attestent les témoignages de plusieurs acteurs de la scène médiatique nationale. «Il est impossible de résumer la vie professionnelle de ce grand homme respectable et respecté par les confrères mais aussi par beaucoup de lecteurs et d'observateurs», reconnaît, à juste titre, Maâmar Farah. Ahmed Taleb Ibrahimi, ex-ministre des Affaires étrangères s'est tenu, lui, à l'écart. Le visage révulsé, il avait l'air hagard. Sollicité pour nous livrer un témoignage sur le défunt, il avait de la peine à sortir quelques mots de sa bouche. Etranglé probablement par l'émotion, il se faisait à peine entendre. «Ce que je pense de Noureddine Nait Mazi, je l'ai écrit dans le deuxième tome de mes mémoires. Vous pouvez tout y trouver», a-t-il lâché en s'excusant de ne pouvoir commenter la mort de son «ami».
Ainsi donc, après une vie pleine d'exploits au service du journalisme, Noureddine
Nait Mazi, un monument de la presse post-indépendance quitte sa famille naturelle, mais aussi sa famille adoptive, la presse, pour ne survivre que dans les mémoires de ses confrères, ceux d'aujourd'hui et ceux de demain, comme un repère.

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