L'Expression

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IL PRÔNE LE NATIONAL LIBÉRALISME

L'homme du nouveau rêve américain

Trump a compris le désir de l'Amérique profonde et a construit sa campagne sur le slogan «Rendre l'Amérique plus grande à nouveau».

Avant même son entrée à la Maison-Blanche, Donald Trump fait un carton plein dans le coeur battant de l'économie américaine, sa filière automobile. En réaction à son discours musclé contre les délocalisations, les deux géants américains de la mécanique, Ford et Général Motors, font des annonces pour le moins remarquables. Le premier relocalise une usine destinée à être implantée au Mexique et le second affiche son intention d'investir un milliard de dollars sur le sol des USA. Les observateurs de la scène américaine appellent cela «l'effet Trump». Les détracteurs du 45e président des Etats-Unis d'Amérique tentent de réduire de l'importance de la réaction de ces deux constructeurs, mais l'opinion américaine retient, elle, que ce qui paraissait comme impossible en raison des traités internationaux, de l'OMC, de la mondialisation, etc. était encore très envisageable dans son pays. Le succès de Trump, qui veut administrer son pays comme il a géré ses affaires, pousse les «théoriciens» de la mondialisation à reconnaître que l'économie n'est pas une roue libre qui va où le marché la pousse. Donald Trump leur a donné la preuve qu'il est possible d'investir dans un pays où les salaires demeurent parmi les plus élevés en France et dans un secteur pas si pointu que cela. Les voies incontournables qui orientaient les investissements non innovants sur la Chine et le Bangladesh sont battues en brèche par la nouvelle «idéologie» que les théoriciens ont désormais tendance à qualifier de «National libéralisme». En fait, force est de constater que cette définition colle bien à la démarche de Trump qui revendique son côté libéral. Contre les réformes sociales initiées par son prédécesseur, le nouveau président US leur oppose sa vision du «rêve américain». Ce n'est pas, à proprement parler, sa vision, puisqu'il l'a puisée dans l'Amérique profonde. Un Américain n'est jamais solidaire d'une personne qui refuse de se tuer à la tâche. Pour reléguer l'héritage d'Obama, Trump exhibe le travail. Il veut être «le plus grand créateur d'emploi que Dieu ait créé», dit-il. Il entend certainement entrer dans l'histoire des Etats-Unis comme le bâtisseur de la nation, celui qui rendra sa grandeur à l'Amérique. La sienne bien entendu, celle qu'il pense être la vraie, débarrassée des «impuretés» de migrants qu'il n'hésite pas à qualifier de tous les noms d'oiseau. Un discours qui a fait mouche auprès de l'opinion populaire, nostalgique d'une Amérique prospère, libérale où seul le travail a valeur de respect et de dignité. Un travail qui procure de l'argent, élevé au rang de divinité, une importance centrale dans la vie d'un Américain.
Trump a compris le désir de l'Amérique profonde et a construit sa campagne sur le slogan. «Rendre l'Amérique plus grande à nouveau.» En Américain convaincu, il semble le premier à le croire. D'où le succès de sa communication qui n'a jamais failli quelles que soient les attaques de ses adversaires. Qu'il prône un virage très à droite au plan économique, ne le dérange pas, du moment qu'il sent la demande de la société dans le sens du protectionnisme. En clair, Trump dit aux Américains: «Votre rôle est de faire tout pour vous enrichir, le moyen est de vous en donner les moyens.» Ces moyens, le monde entier les a vus et en a critiqué les aspects «violents». Mais beaucoup d'Américains y voient un retour du bon vieux temps où tout est possible dans ce pays. On a appelé cela «le rêve américain». En fait, Trump a vendu du rêve à ses électeurs. Ces derniers n'en demandaient pas plus.
Ils ont voté pour une certaine idée «presque perdue» d'une Amérique plus blanche que noire, asiatique ou latine. Une Amérique chrétienne, si possible protestante, mais certainement pas musulmane. Que leur président construise un mur avec le Mexique, interdise l'entrée des musulmans sur leur territoire ou expulse tous les clandestins, ne les dérange pas. Même s'il ne parvient pas à réaliser tout cela, ce n'est pas l'essentiel. L'important pour eux, c'est que leur pays se distingue, écrase le reste de l'humanité, non pas par ses armes, mais par son modèle économique qui en a fait la première puissance mondiale.
Trump a saisi le message et entend donner un coup de pied dans la fourmilière en offrant à son peuple et seulement à son peuple, l'opportunité de vivre 10 fois mieux que n'importe quel être humain sur la planète. En a-t-il réellement les moyens? Qui ne tente rien n'a rien!.

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