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L'APN BOUCLE SA LÉGISLATURE LE 2 FÉVRIER

L’heure des bilans a sonné

Révision de la Constitution en novembre 2008, multiplication du salaire du député, gel des activités du RCD, nomadisme et absentéisme: voilà ce qui a marqué cette législature.

La session d'automne de l'APN sera clôturée au plus tard ce 2 février. L'actuel mandat de la sixième législature se termine bientôt avec un goût d'inachevé. Entre demande de dissolution et critiques très acerbes, l'APN aura vécu. A quel titre? Discréditée, l'Assemblée aura vécu les pires moments de son existence à l'occasion de cette sixième législature qui, sans gloire, tire à sa fin. De quel bilan peuvent se prévaloir les députés pour défendre ce mandat?

Une Assemblée croupion
Un mandat durant lequel l'APN a été affublée de tous les noms: chambre d'enregistrement, chambre de repos, cathédrale dans le désert, assemblée croupion, etc. Les députés tirent-ils donc une quelconque fierté de leur «séjour» au sein de cette APN?
Pas si sûr, avoue un locataire de la chambre basse du Parlement. Alors que les débats enflent sur les prochaines législatives, il ne serait pas vain de revenir sur un bilan mitigé, très controversé et une mission défaillante de l'actuelle assemblée.
Ce mandat a été marqué par trois évènements importants. Il s'agit de la révision constitutionnelle du 12 novembre 2008 qui a permis au chef de l'Etat de briguer un troisième mandat, de la substantielle augmentations des salaires des députés pour atteindre les 30 millions de centimes et le gel des activités du RCD depuis presque un an.
En effet, moins d'un an après leur installation, les députés ont voté une loi portant leur salaire à 30 millions de centimes, soit 20 fois le Snmg de l'époque. Ils avaliseront quelques mois après, un projet de révision constitutionnelle présenté par l'Exécutif. Les critiques et avertissements de l'opposition n'ont pas eu d'écho. Cette législature a été marquée par la monopolisation de l'APN par les trois partis de l'Alliance présidentielle qui ont fait barrage à toutes les propositions de l'opposition. Même la proposition d'un débat général sur la corruption a été rejetée lorsque éclatèrent les scandales de Sonatrach et de l'autoroute Est-Ouest. Cette alliance a, en outre, avalisé tous les projets de gouvernement sans aucune forme de procès. Logiquement, toutes les corporations concernées par les lois votées ont dénoncé le fait d'avoir été caporalisées. En 2011, las de se battre dans une assemblée qui ne sert plus qu'à détourner les intérêts populaires, le RCD a décidé de geler ses activités jusqu'à la fin du mandat.

Le nomadisme et l'absentéisme: deux phénomènes parlementaires
Le phénomène du nomadisme politique a également marqué cette législature. Les députés sont allés jusqu'à rejeter une proposition d'interdiction de ce nomadisme, qui a faussé toutes les règles de l'exercice partisan. Selon des sources à l'APN, le nomadisme a touché plus de 100 députés, soit un tiers de l'Assemblée. Des partis ont perdu la moitié de leurs élus à cause de cette pratique. Le PT qui avait gagné en 2007 quelque 26 sièges n'en a préservé que 14! Le FLN a qui on a donné 136 sièges termine le mandat à 166. L'autre phénomène qui a marqué cette législation est sans conteste l'absentéisme. Les députés, ne se souciant que de leurs salaires de fin du mois, n'ont pas daigné honorer les séances plénières de l'APN. Il arrive que des séances se déroulent en présence de seulement 10 députés sur les 389 que compte l'Assemblée.
Lors du vote du Code de la wilaya, la séance n'a pas été suspendue à midi, de crainte de voir les députés quitter l'APN entre-temps.
A ces avatars qui séparent les citoyens des élus, s'est ajoutée une information selon laquelle les députés auront une prime de fin de mandat de 300 millions de centimes. Est-ce vrai?
«Cette information ne manquera pas d'inciter les gens au boycott des prochaines législatives du moment que ces élections sont une voie de promotion personnelle», estime un député de la wilaya de Béjaïa.
A quelques mois de la fin du mandat, une batterie de lois dites de réformes est proposée à l'APN. Une occasion de sauver les apparences mais non exploitée par les députés qui, au lieu d'en améliorer le contenu, les ont vidées de leur substance. L'APN venait, en effet, de rater son rendez-vous avec l'Histoire. A jamais?

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