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LUTTE ANTITERRORISTE

L’Europe va-t-elle jouer le jeu?

La communauté internationale se mobilise pour combattre le terrorisme.

L´alliance, qui pourrait bientôt voir le jour, reste encore à définir tant des considérations peuvent freiner les ardeurs de certains pays à servir les Américains et leurs intérêts.
L´Europe risque de voir sa cohésion battue en brèche tant la définition du concept terrorisme constitue un sujet de discorde qui pourrait faire voler en éclats l´enthousiasme né ces derniers jours.
L´histoire de la lutte antiterroriste en Europe plaide en faveur de cette hypothèse. Au lendemain du raz de marée de mai 1968, qui avait redéfini les rapports des forces sociales en France, plusieurs pays ont connu des secousses qui avaient donné naissance à plusieurs groupes d´extrême gauche portés sur l´action violente pour apporter le changement. Les Brigades rouges en Italie, la Bande à Baader en ex-RFA et Action directe en France avaient profité des failles du dispositif de lutte contre le terrorisme mis en place par les pays européens au lendemain de l´attentat qui avait visé la délégation israélienne aux Jeux olympiques de Munich. Les Européens avaient, à l´époque, mis sur pied des brigades spéciales de lutte antiterroriste, mais l´arsenal juridique restait à la traîne, ce qui avait permis aux groupes de se mouvoir dans un espace européen miné par ses contradictions. Récemment, les suspects dans les attentats à l´explosif en France n´ont pas été extradés. Rachid Ramda, que la justice française veut entendre dans le cadre de cette affaire, a réussi à échapper à l´extradition grâce à la pugnacité de son avocat qui a su le faire profiter des failles qui existent dans les accords de coopération judiciaire entre la France et la Grande-Bretagne. Le juge Bruguière et les commissions rogatoires n´ont pas réussi à lever cet obstacle, et Ramda est resté bien au chaud dans une prison de Sa Majesté.
Plusieurs terroristes de l´ETA, arrêtés à Narbonne dans le Pays basque français, n´ont pas encore, à ce jour, fait l´objet de mesures d´extradition vers l´Espagne. Certains ont même pu échapper aux questions des juges espagnols dépêchés en France.
Plus proche de nous, Qamareddine Kherbane, qui a été interpellé il y a une semaine au Maroc dans le cadre de son implication dans certaines affaires de trafic d´armes vers l´Algérie, a été expulsé vers son pays d´accueil, la Grande-Bretagne où il vit, libre de tous ses mouvements. Les demandes de son extradition vers l´Algérie sont restées lettre morte et il risque même d´échapper à de probables mesures judiciaires, à l´avenir, tant les pays européens n´ont pas encore réussi à accorder leurs violons en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Le mandat d´arrêt européen, que les chefs d´Etat de l´Union ont proposé, risque de buter sur des considérations administratives et reste tributaire des rapports de force dans les Parlements des membres de l´Union européenne.
Les Américains, qui ne veulent pas se limiter à une simple opération commando comme argument dans leur guerre contre Ben Laden et ses réseaux, entendent, pour cette fois, élargir leur coalition pour battre les principes mêmes du terrorisme. Et à ce «jeu», la Grande-Bretagne et certains pays européens peuvent déclarer forfait. La forte communauté musulmane qu´ils abritent dans leurs territoires et le nombre de suspects faisant l´objet de demandes d´extradition peuvent constituer des freins à la volonté d´assister les USA dans leur «croisade». Cheikh Omar Bakri, qui milite ouvertement pour la constitution d´une khilafa en Grande-Bretagne, les militants du GIA et du Gspc qui revendiquent avec effronterie les massacres en Algérie, les chefs tchétchènes, les responsables des Tigres de Tamoul, les guides de la confrérie des Frères musulmans, certains chefs du Hezbollah constituent un mélange détonnant qu´abrite Sa Majesté et qui pourrait un jour exploser entre les mains des services qui le manipulent.
Cela, les Américains l´ont compris, c´est pourquoi ils ont sommé les Européens d´adapter leur arsenal juridique en fonction des exigences de l´heure qui sont la guerre sans relâche au terrorisme et à ses relais. Dans son discours, le président Bush a été clair. Pour venger ses morts, il a clairement signifié à ses partenaires de l´alliance que les frappes américaines pourraient toucher tous les pays qui abriteraient des camps d´entraînement de terroristes ou qui accorderaient l´asile à des terroristes. L´Europe peut-elle taire ses divergences et comprendre que les droits de l´Homme ne peuvent pas servir d´alibi pour offrir gîte et protection aux sanguinaires tueurs de femmes et d´enfants?

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