L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

DÉSÉQUILIBRE CROISSANT DE LA BALANCE COMMERCIALE ET CHUTE DES EXPORTATIONS

L'Etat compte ses sous

Selon une source du service des douanes, les exportations algériennes hors hydrocarburess ont chuté de 22% en 2016 par rapport à la même période de l'année 2015.

En effet, selon cette source, de janvier à juin 2016, l'Algérie n'a exporté que pour 818 millions de dollars hors hydrocarbures alors que, depuis l'année dernière, le discours sur la promotion des exportations ne fait que redoubler d'intensité.
Pis encore, l'affaissement des exportations hors hydrocarbures se conjugue, avec une chute nette des recette pétrolières. Une baisse considérable des exportations d'hydrocarbures est enregistrée et celles-ci sont passées de 22,1 milliards de dollars durant les sept premiers mois de 2015 à 15,14 milliards de dollars pour la même période de 2016, ce qui correspond à un recul de 31,48%, soit près de 7 milliards de dollars.
Il est vrai que les importations ont également diminué en 2016 pour s'établir à 27,07 milliards de dollars contre 31,53 milliards de dollars en 2015. Cette diminution qui est de l'ordre de 14,14%, soit une baisse de 4,46 milliards de dollars, touche tous les domaines, particulièrement l'automobile. Néanmoins, la vérité que cachent mal ces chiffres, c'est que les exportations des sept premiers mois de l'année en cours couvrent moins de 60% des importations effectuées au cours de la même période et le recours aux réserves de changes est tel que celles-ci ont chuté de 143 milliards de dollars en décembre 2015 à moins de 120 en juillet 2016.
Cette situation de crise, qui est le résultat direct de la chute des prix du pétrole sur le marché international, constitue un vrai motif d'instabilité. car, vraisemblablement, tout déséquilibre budgétaire va se répercuter sur le quotidien des citoyens, ce qui est de nature à entraîner des remous dans la société. Les augmentations des prix de certains produits, les nouvelles taxes prévues dans la loi de finances 2017, sont édifiantes à ce propos.
Pour éviter une panique générale face à l'ampleur de la crise et pour couper l'herbe sous le pied à ceux qui évoquent «l'échec recommencé» du gouvernement, un discours d'apaisement a été entretenu des mois durant et des réformes profondes ont été promises. Depuis, une loi de finances, celle de 2016, a été élaborée et des mesures plus ou moins libérales y ont été injectées. Un nouveau Code d'investissement a également été mis en place, conformément, a-t-on dit, aux dispositions de la nouvelle Constitution. Parallèlement, une renégociation du pacte économique et social en vue de mettre en place un «nouveau modèle économique» a été entamée.
Ce «nouveau modèle économique» a été présenté comme étant une panacée par Sellal et ses soutiens, notamment le patronat et l'Ugta. Néanmoins, son contenu reste toujours méconnu, y compris par les acteurs du secteur économique et ce qui se fait sur le terrain est loin de répondre aux défis qui s'imposent. En effet, la diversification de l'économie nationale, l'élargissement du tissu industriel et de l'offre exportable à travers la création de milliers de nouvelles entités industrielles dans tous les secteurs d'activités, la mise à mort de la bureaucratie étouffante, le développement des transports maritime et aérien, ainsi que la réduction des tarifs y afférents, la libération totale de l'acte d'investir, la professionnalisation des banques et leur préparation à jouer le rôle d'acteurs et de partenaires des opérateurs économiques, la réduction des charges fiscales, l'actualisation du Code du travail, etc., tous ces chantiers dont la mise en oeuvre est aussi urgente qu'indispensable sont synonymes d'une réforme structurelle radicale de l'économie nationale, une réforme qui nécessite un courage politique infaillible et un personnel compétent et représentatif des véritables forces politiques qui agitent les sociétés. Pour l'heure, rien ne dénote une quelconque volonté d'aller dans ce sens, même si le discours du gouvernement insiste sur cet aspect de la question. Il est, dans ce cas, possible que l'équipe de Sellal ait opté pour la méthode Soft au lieu de mettre en oeuvre la thérapie de choc qu'appelle la gravité de la situation. Mais le risque encouru est grand, car, comme dans tout processus de réforme progressif, il est difficile de neutraliser les forces centrifuges et d'en limiter les dégâts. Le gouvernement fait donc face à deux problèmes: la crise d'un côté, et l'élan conservateur de la société et de «l'Etat profond», de l'autre. Et la recherche de la formule adéquate pour s'y prendre peut durer longtemps, «trop» longtemps.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours