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MARCHÉS INFORMELS

Les vieux réflexes ont la peau dure

Il est bien plus commode pour tous de remplir son couffin en se rendant à la bonne adresse et non pas en négociant les prix de la mercuriale derrière son volant.

Les vieux réflexes ont la peau dure. L'adage semble bien correspondre au phénomène des marchés informels en Algérie. Ces derniers défigurent le paysage urbain de nos grandes agglomérations tout en générant moult désagréments pour les populations.
Les pouvoirs publics ont, dès 2012, entamé une vaste opération d'éradication de ce phénomène coriace. Des victoires ont été remportées contre ce fléau, toutefois, les mauvaises habitudes et l'absence de tout sens civique font que des souks sauvages sont encore d'actualité.
L'appât du gain et la farouche obsession de fuir le fisc font que ces commerces parallèles, appuyés par une armada de petits utilitaires de marque chinoise, narguent les autorités qui aspirent à loger ces vendeurs à l'enseigne des marchés de proximité. Livrés et viabilisés, ces derniers sont spécialement réalisés, en dur, pour résorber le problème, lequel défigure encore l'environnement des Algériens. A l'est de la capitale, notamment à Rouiba, la force publique a réussi à déloger une soixantaine de commerçants informels, qui ont pris racine au coeur même de la ville.
L'opération menée conjointement par la police et l'APC a permis de libérer l'espace squatté pendant de longues années par une armée de jeunes marchands. De nombreuses ruelles ont été ainsi «aérées» ce qui a soulagé les résidants des lieux qui ne ratent pas l'occasion d'exprimer leur apaisement suite à cette action de salubrité publique: «Nous n'avions même pas le droit d'accéder à nos garages et devions attendre le crépuscule pour regagner nos demeures», dira, avec un ouf de soulagement, un habitant de Rouiba-Centre qui évoque les déplacements difficiles des véhicules et des piétons à cause de cette économie de bazar.
Dès l'été 2012, rappelons-le, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui du Commerce avaient entamé une large opération de suppression de ces marchés qui génèrent des pertes financières considérables à l'Etat, en raison de l'évasion fiscale induite.
Afin de venir à bout de cette cacophonie, le ministère du Commerce a lancé des programmes pour la réalisation de marchés de gros de fruits et légumes, de marchés couverts et de centaines de marchés de proximité et autres infrastructures. Nombre de ces structures sont hélas désertées et vouées à avoir le statut de centres fantômes. Les exemples sont légion et dans les rares cas où les magasins flambant neufs sont occupés, ils ne l'auront été qu'après une longue période de latence.
Du côté de Aïn Taya, à titre d'illustration, des succès ont été remportés et l'axe routier menant de Rouiba au chef-lieu de Aïn Taya connaît une quiétude et moins d'encombrements, du fait de la disparition des étals sauvages. Ceci dit, quelques îlots de résistance sont encore là mais dans l'ensemble la tendance est à l'amélioration. Non loin de ce secteur, des commerçants sont enfin heureux d'exercer leur négoce dans les locaux qui leur ont été attribués à Heuraoua.
Un site enclavé mais qui connaît une activité croissante car les citoyens se sont habitués à se déplacer au centre commercial pour faire leurs emplettes. Moralité: les habitudes d'achat peuvent être façonnées et il est bien plus commode pour tous de remplir son couffin en se rendant à la bonne adresse et non pas en négociant les prix de la mercuriale derrière son volant et toutes fenêtres ouvertes. Elémentaire.

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