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EL KHALIFA BANK

Les trois scenarii d’un sauvetage

Au-delà de la modalité «<I>technique</I>» qui sera retenue, la confiance du public, à défaut d’option appropriée, risque de peser pour longtemps sur le secteur bancaire de droit algérien.

Entre la déclaration, pure et simple, d´une faillite d´El Khalifa Bank, avec ses corollaires prévisibles aussi bien sociaux qu´économiques, ou le «rachat» des «fonds envolés», par jeu d´écritures comptables, qu´effectuerait le Trésor public, les pouvoirs publics semblent, à ce jour, avoir écarté, d´emblée, le premier scénario.
En effet, sur la base des audits des comptes de la banque privée, effectués par des structures habilitées, dont celui de l´administrateur désigné par la commission bancaire, il semble que, pour l´instant, trois scenarii fassent l´objet d´un examen par les pouvoirs publics. Le premier est le rachat de la totalité des «dettes» d´El Khalifa Bank par le Trésor public, dès lors que l´essentiel des dépôts sont, eux aussi, d´origine publique (entreprises publiques et autres organismes mutualistes).
Comment? Le montant des dépôts, d´origine publique et privée, étant déjà cerné, il reste, par la suite, pour ceux qui sont en charge de ce dossier, à examiner les modalités pratiques d´une telle démarche. Serait-il question d´une recapitalisation de la banque qui, de ce fait, deviendra mixte? En effet, dès lors que «l´essentiel» des dépôts bancaires d´El Khalifa Bank est, justement, d´origine publique, la nature juridique de la banque privée serait donc toute tracée.
A ce titre, d´autres sources minimisent une telle option. La raison est que, déjà, l´Etat algérien a fort à faire avec la réforme du secteur bancaire public dont l´option «ouverture de capital», à l´instar du CPA, a été retenue comme démarche à maintenir. Et si l´Algérie compte, en effet, se délester de certaines banques primaires, se réapproprier El Khalifa Bank, en la recapitalisant, serait, à ce titre, une démarche assez paradoxale. En outre, ce schéma suppose, ipso facto, une décision politique préalable. Le rachat (ou l´effacement) par le comptable de l´Etat des dettes de certaines entreprises publiques ou les banques primaires n´a été fait que sur décision gouvernementale.
Aussi, au-delà de la «sensibilité» d´une telle décision pour, au moins, le caractère de l´affaire El Khalifa Bank, ne peut être, par définition, qu´«engageante» sur le plan politique.

L´actionnariat des déposants

Pour ce qui est du premier scénario, il est coûteux pour le Trésor public. Un deuxième a été proposé. Lequel? Au lieu de faire supporter aux finances publiques un tel poids, il a été envisagé de «transformer» les propriétaires des fonds déposés en «actionnaires» de la banque et ce, proportionnellement à leurs fonds.
La nature juridique du capital d´El Khalifa Bank, en cas d´un tel choix, ne serait pas, pour autant, différente, puisque les actionnaires relèvent, pour leur majorité, du secteur public.Seulement, un autre «problème» se pose pour ces mêmes actionnaires, publics notamment. D´abord, ils seront actionnaires d´une banque certes, mais ils ne devront pas s´attendre, pour autant, à quelques avantages propres à l´actionnaire d´une banque ordinaire. Autrement dit actionnaire d´un capital fictif.
Car si l´on considère que les dépôts de nature publique, à El Khalifa Bank, sont supérieurs à son propre capital en plus de sa situation actuelle, ces «éventuels futurs» actionnaires ne devraient, par définition, ne pas s´attendre à un quelconque dividende dans l´immédiat.
Ceux-ci (les dividendes) ne peuvent être réalisés, à leur profit, qu´à terme, suivant le schéma le plus optimiste.
A terme, car tirer des dividendes suppose, d´abord, une recapitalisation totale de la banque, par augmentation de capital, et donc, au préalable, la réalisation de résultats bénéficiaires. Pour ce, une gestion des plus saines et des plus pointilleuses est indispensable.

La solution combinée

La dernière option est, a priori, une combinaison du premier et du second scénarios.
Celle-ci consiste, d´une part, à faire supporter au Trésor public une partie des «dettes» d´El Khalifa Bank et, d´autre part, «transformer» les propriétaires du reste des dépôts en actionnaires de la banque. Quel montant et quelle nature (privé ou/et public) des fonds seront-ils concernés par cette solution combinée? Deux lectures ont été avancées. Celles-ci se basent sur un critère: la nature juridique du fonds, qu´il soit public ou privé. Au cas où le Trésor public supporterait les «dépôts de nature privée», cela suppose que le reste des fonds publics, du moins pour une partie, sera «automatiquement transformé» en actionnaires. Retour à la case départ! L´Etat va-t-il accepter, par le biais de ses dépôts, de devenir propriétaire, par ricochet, d´une autre banque, fût-elle El Khalifa! Dans le cas inverse, à savoir un «remboursement», peu évident, des déposants publics chez El Khalifa Bank, sur les caisses du Trésor public, le reste des déposants, cette fois privés, vont-ils, de leur côté, accepter de devenir «actionnaires» dans un capital qui aurait sérieusement rétréci? Comment les convaincre, après le passif de ce qui est devenu, désormais, l´affaire El Khalifa Bank? Ça reste, en effet, assez compliqué. La «négociation», si celle-ci a, éventuellement, lieu, devra se faire, inéluctablement, au cas par cas. C´est cela en effet le «grand pari» de ceux qui ont pour mission de «régler» le «cas» El Khalifa. Bien régler cette affaire, quelle que soit la modalité retenue, reste, à ce titre, un impératif incontournable. Cela va d´abord des obligations de l´Etat algérien, dont la Banque centrale était censée, au moment voulu, alerter les déposants, alors qu´elle ne l´a point fait dans les délais. Cela va, surtout, de la confiance du public, institutionnelle, privée ou autre, à l´égard du secteur bancaire de droit algérien et ce, d´autant plus que la tendance lourde dans la réforme de ce segment est son ouverture, à terme, au privé.

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