Les praticiens dénoncent les «intimidations»

Les praticiens de la santé publique ont entamé, hier, leur quatrième jour de grève nationale. Convaincus de la «légitimité» de leurs revendications socioprofessionnelles, ils étaient nombreux à se rassembler dans l´enceinte du CHU Hassani-Issad de Béni Messous.
Sur les affiches et écriteaux, on pouvait lire: «Les hospitalo-universitaires en grève!». Les représentants syndicaux étaient également présents à ce sit-in. «Le débrayage est maintenu. La base reste toujours à l´écoute de ses syndicats puisqu´une adhésion massive à notre mouvement est enregistrée», lance le Dr Lyès Merabet, porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique, également secrétaire général du Snpsp.
Pour notre interlocuteur, «tant qu´il n´y a pas de notification de la décision de justice qui avait ordonné l´arrêt de la grève des praticiens, le mouvement continue et se poursuivra aujourd´hui aussi pour le dernier jour de l´action de protestation décrétée par les cinq syndicats de la santé». Le syndicaliste dénonce, à ce propos, les «intimidations» que subissent les praticiens dans certaines régions du pays. «Certains gestionnaires font dans la précipitation et se sont déplacés dans les structures de santé pour intimider les praticiens et leur imposer à assurer l´activité», déplore le Dr Merabet. Il ajoute également que dans la wilaya de Médéa, «des gestionnaires de direction de la santé ont même procédé à des ponctions sur salaire». Malgré ces «intimidations», la corporation, à travers le territoire national, reste mobilisée et le taux national de suivi du débrayage dépasse, selon le représentant syndical, les 80%. Pour illustrer ses propos, il dira que des échos sont parvenus aux responsables syndicaux les informant qu´à Reggane, le mouvement de protestation a été largement suivi.
A Tlemcen aussi, il y a eu une adhésion massive à la grève. Les syndicats de la santé donnent un autre rendez-vous à la base pour observer, aujourd´hui à 11 heures, un dernier sit-in au CHU Mustapha-Bacha, précédé par deux assemblées générales qui se dérouleront au niveau du Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) et de l´amphi de chirurgie générale A.
La Coordination revendique, note-t-on, le respect, la reconnaissance totale des syndicats autonomes comme partenaire social à part entière, la révision de la grille des salaires et du point indiciaire en rapport avec l´inflation galopante, l´ouverture immédiate des négociations sur le régime indemnitaire et un statut digne pour les professionnels de la santé.