L'Expression

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Spéculation sur la composante du gouvernement après l'officialisation des résultats des législatives

Les paris sont ouverts

Un homme qui aime les territoires, les senteurs de la terre, mais très exigeant sur la rigueur et la compétence de ses collaborateurs.

Le Conseil constitutionnel a annoncé, hier, les résultats définitifs des élections législatives du 12 juin dernier. La première juridiction de la République confirme, ainsi, la première place obtenue par le FLN en lui adjugeant 98 sièges. Les indépendants suivent avec 84 députés. Le MSP confirme sa posture de premier parti d'opposition avec 65 représentants à la chambre basse du Parlement. Les deux autres formations qui auront l'opportunité de former des groupes parlementaires, le RND et le Front El Moustakbel, raflent respectivement 58 et 48 sièges. Ainsi, et bien que le gap entre la majorité présidentielle qui se dessine, et l'opposition ait été revu par le Conseil constitutionnel, la configuration de la nouvelle APN confirme globalement les résultats annoncés par l'Anie. Les quelque 400 recours déposés par les partis et autres listes indépendantes n'ont donc pas chamboulé la mosaïque politique du moment, préfigurant la nature politico-idéologique du pouvoir législatif, visiblement très proche des thèses de l'Exécutif.
De fait, 1'option d'une majorité présidentielle pour former le prochain gouvernement s'en trouve confirmée, notamment après les sorties des leaders du RND et du FLN, ainsi que les intentions affichées par des députés indépendants. La grande question que se posent les observateurs de la scène nationale est en rapport avec la personnalité qui conduira cette majorité, sous l'autorité du président de la République. Même si le prochain Premier ministre aura la mission de mettre en oeuvre le programme du président de la République, sa tâche n'en sera pas moins importante, au sens où il aura à diriger un gouvernement politique.
Le président de la République, qui n'est constitutionnellement pas tenu par une quelconque obligation de coloration politique du Premier ministre, dans le cas de figure d'une majorité présidentielle, est tout de même enclin à respecter une sorte de «charte» non dite. C'est-à-dire que le prochain «coach» de l'Exécutif doit être recruté dans la sensibilité politique de la majorité. Tebboune puisera-t-il parmi les députés du FLN, premier parti du pays? Cette hypothèse est assez peu probable, estiment les observateurs, compte tenu de la composante majoritairement peu expérimentée et dont c'est le premier exercice parlementaire. Le même constat vaut pour le RND et les autres groupes de la majorité présidentielle. De fait, ces partis et les listes indépendantes n'hésiteront certainement pas à avancer leurs propres poulains, issus de l'encadrement des formations politiques ou d'éminentes personnalités de la société civile.
Cela pour dire, qu'objectivement, le pouvoir législatif n'est pas en mesure de secréter lui-même son chef de file et devra se reposer sur le choix du président de la République, lequel est constitutionnellement habilité à nommer un Premier ministre. Mais cette prérogative impose au chef de l'Etat de trouver la personnalité idoine, celle qui pourra présider aux destinées d'un gouvernement «bigarré» où pourraient évoluer quelques fortes têtes ou encore des ministres un peu trop partisans. Abdelaziz Tebboune dispose sans doute d'une palette de noms susceptibles de remplir les critères de Premier ministre, dans la conjoncture que vit le pays. Les attentes sociales sont fortes, les résistances au changement s'affichent à ciel ouvert, la bureaucratie et le laxisme ambiant constaté dans certains départements ministériels, exigent un homme (ou une femme, pourquoi pas) de caractère, qui parvient en un laps de temps raisonnable à décoincer des situations et remettre l'Algérie sur le bon chemin à chaque sortie de piste.
On aura deviné que le profil du prochain Premier ministre ne sera pas simple à dessiner. Pour le président de la République, les qualités intrinsèques et les compétences de l'homme primeront sur sa coloration politique. Tant mieux donc que la Constitution ne ligote pas le chef de l'Etat sur le choix de son Premier ministre. Mais cela ne résout pas l'équation du prochain gouvernement, en ce sens que forcément, le prochain locataire de la rue Docteur Saâdane devra être adoubé par les chefs de la majorité présidentielle. Dire que cela sera une simple formalité, c'est mal connaître la frilosité des dirigeants algériens envers certains traits spécifiques qu'ils ne voudraient pas voir chez un cadre de ce niveau de responsabilité.
Le Président s'en sortira parfaitement avec une personnalité «transversale» qui inspire la confiance au sein de la classe politique. Ni extrémiste ni trop populiste. Un juste milieu, qui ne touchera pas au caractère social de l'Etat, mais devra faire montre d'un minimum d'agressivité contre la bureaucratie. Un homme qui aime les territoires, les senteurs de la terre, mais très exigeant sur la rigueur et la compétence de ses collaborateurs. Un oiseau rare...

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