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LE GOUVERNEMENT BELKHADEM SE REDÉPLOIE

Les ministres occupent le terrain

Il est vrai que la crainte de perdre un poste de responsabilité a un effet dopant. Un bon remède contre la léthargie gouvernementale.

Le gouvernement Belkhadem est sur le qui-vive. Tayeb Belaiz à Constantine, Abdelmalek Sellal à Béchar, Bouabdallah Ghlamallah à Tamanrasset, Rachid Benaïssa à Sidi Bel Abbès etc. Chaque jour des ministres sont annoncés en déplacement dans les wilayas pour inspecter des projets relevant de leurs secteurs respectifs. Exception faite pour quelques-uns, les membres du gouvernement ont fait montre d´une léthargie frappante, depuis pratiquement leur nomination à la tête des ministères.
Et voilà que ces derniers temps, ces commis de l´Etat, rompus au repos et à l´assoupissement, au point de prendre de l´embonpoint, décident de se dégourdir les jambes. Ils affichent même un dynamisme singulier.
Il y a anguille sous roche. Les ministres auraient reçu des instructions pour se déployer sur le terrain. Une manière pour le gouvernement de déminer le front social en grogne et qui menace de se transformer, à tout moment, en explosion. Décidément, le gouvernement Belkhadem n´a pas choisi le bon moyen d´apaisement.
Car ce n´est pas en annonçant la réalisation d´un dispensaire ou la mise en service d´un château d´eau qu´on mettra fin au malaise social. Un malaise profond, dû en grande partie, à la dégradation alarmante du pouvoir d´achat des Algériens. Cette situation explosive est aggravée encore plus, par «l´entêtement» du gouvernement. Ce dernier refuse toujours d´ouvrir un dialogue sérieux et transparent avec les véritables représentants des travailleurs. La question qui s´impose à ce niveau, est de savoir pourquoi l´Exécutif continue de fuir les vrais débats? Il s´efforce d´alimenter une polémique en hâtant la mise en application d´une grille des salaires que les syndicats autonomes rejettent unanimement.
Par ces sorties, le gouvernement tente d´occuper un terrain, longtemps déserté, et, pourquoi pas, changer l´avis des citoyens, foncièrement persuadés de l´absence du gouvernement dans des circonstances particulières. «Il faut bouger et faire des mouvements pour prouver que nous sommes bel et bien en Algérie», semble dire Belkhadem à ses ministres. Ces derniers sont souvent désignés comme des êtres vivant sur une autre planète en raison de leur éloignement des véritables préoccupations citoyennes. Rappelons, en ce sens, que l´actuel Exécutif a fait l´objet de vives critiques lors des intempéries survenues en début d´automne dans plusieurs régions du pays.
Les populations ont été livrées à elles-mêmes, dans plusieurs régions. Même constat lors des incendies ayant ravagé les forêts du centre du pays, l´été dernier. La lourdeur des interventions des pouvoirs publics et parfois le laxisme ont favorisé le développement d´un sentiment d´abandon au sein des populations. Une tare difficile à gommer. D´autres observateurs estiment que le dynamisme dont fait montre le gouvernement est d´ordre politique. Il convient de souligner, également, que les déplacements des membres du gouvernement interviennent sur fond d´annonce d´un remaniement ministériel imminent.
Pour sauvegarder leurs postes de responsabilité, ces ministres se doivent de présenter un bilan positif. Certains ministres dont ceux du Commerce et de l´Agriculture, sont d´ores et déjà donné partants. Mais la liste des «éléments» à libérer pourrait s´avérer plus longue. Il est vrai que la crainte de perdre un poste de responsabilité a un effet dopant. Un bon remède contre la léthargie gouvernementale.

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