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LE MAROC PIÈGE L’UMA

Les masques tombent

Il ne fait donc aucun doute que le vrai responsable de cet énième report d’un sommet de l’UMA est le Maroc et le Maroc seul.

Le sommet de l´UMA, dont l´ouverture devait avoir lieu aujourd´hui, est reporté sine die, en raison de la décision du roi Mohammed VI de boycotter l´édition de Tripoli, la première depuis dix ans. «A la suite des consultations et des contacts entre les ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres de l´UMA, il a été décidé de reporter le sommet sine die», a indiqué le ministère libyen des Affaires dans un communiqué. Tout en se gardant d´en expliquer les raisons, le communiqué indique que le report a été décidé pour permettre au colonel Mouammar El Kadhafi, président en exercice de l´UMA, de préparer la tenue du sommet dans un «climat adéquat». Ce qui laisse supposer que le dirigeant libyen entamera, d´ores et déjà, une série de contacts avec l´Algérie et le Maroc pour tenter de désamorcer un «conflit» sciemment amplifié par le royaume chérifien.
Par ailleurs, ce qui est présenté par la presse marocaine comme un différend entre Alger et Rabat, autour du dossier sahraoui, n´est en réalité qu´une tempête dans un verre d´eau. En effet, le message adressé par le chef de l´Etat au président de la Rasd, à l´occasion du 32e anniversaire de la création du Front Polisario, n´a fait que réitérer une position de principe de l´Algérie par rapport au droit du peuple sahraoui à l´autodétermination. D´autant plus que M.Bouteflika n´a pas manqué de préciser que la question du Sahara occidental est du ressort des Nations unies et que l´Algérie n´est pas concernée par ce conflit. C´est mue par la nécessité d´un règlement du conflit conformément à la légalité internationale que l´Algérie continue de soutenir les causes justes, sans pour autant s´immiscer dans les affaires internes des pays en conflit.
Cependant, comme l´histoire se répète, c´est le même argument fallacieux à l´origine du gel des activités de l´UMA, le 21 décembre 1995, à savoir le soutien de l´Algérie à la cause sahraouie, qui sera de nouveau brandi par le souverain chérifien pour justifier cette énième fuite en avant. La mauvaise foi des responsables marocains est perceptible à travers les déclarations de « sources diplomatiques » citées par l´AFP, selon lesquelles la délégation algérienne aurait proposé de mettre à l´ordre du jour du sommet l´affaire du Sahara occidental. Une manoeuvre sournoise, dont le seul objectif est d´imputer à l´Algérie la responsabilité d´un éventuel échec du sommet de l´UMA. D´autant plus que, lors d´un point de presse tenu en marge de la rencontre préparatoire du sommet, M.Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du chef de l´Etat, avait clairement affirmé que la question du Sahara occidental ne figurerait pas à l´ordre du jour du sommet.
Ce qui a été, d´ailleurs , confirmé par l´ordre du jour des travaux. Il ne fait donc aucun doute que le vrai responsable de cet énième report d´un sommet de l´UMA est le Maroc et le Maroc seul. Une «tradition» de l´intrigue soigneusement perpétuée par le royaume chérifien. Rappelons que ce n´est pas la première fois que les relations entre Alger et Rabat connaissent des tensions. Déjà au mois de mars 1976, le Maroc avait rompu ses relations diplomatiques avec l´Algérie après la reconnaissance par Alger de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd).
Les relations entre les deux capitales se dégraderont davantage le 26 août 1995 avec l´instauration unilatérale d´un visa d´entrée au Maroc pour les Algériens, sous prétexte que des Algériens étaient impliqués dans l´attaque d´un hôtel de Marrakech, alors qu´en réalité ce qui indisposait le plus le royaume, c´étaient les propos du président Liamine Zeroual quelques jours auparavant, en déclarant qu´ il reste en Afrique «un pays illégalement occupé», dans une allusion au Sahara occidental. Par ailleurs, au moment où l´Algérie était confrontée à une vague de terrorisme aveugle, des groupes armés utilisaient le territoire marocain comme rampe de lancement de ses actions terroristes contre l´Algérie et dont l´opération la plus spectaculaire est le massacre de 29 personnes à Beni Ounif. Ce qui a amené le chef de l´Etat à accuser ouvertement le Maroc d´abriter sur son territoire les auteurs de l´attentat. Une accusation confortée par les attentats de Casablanca et de Madrid, dans lesquels étaient impliqués plusieurs terroristes marocains. En outre, la mise hors d´état de nuire de l´un des lieutenants de Ben Laden en Arabie Saoudite, en l´occurrence Abdelaziz Al Mougrine, avait révélé que ce terroriste était chargé d´alimenter en armes les maquis du GIA via le Maroc durant la décennie «rouge» qu´a connue notre pays. Enfin, il est de bonne guerre pour le royaume alaouite qu´à chaque fois qu´il est confronté à une fronde interne, en dénotent les manifestations d´El Hoceima, il brandit l´épouvantail de la menace contre ce qu´il appelle son intégrité territoriale, même au détriment de la stabilité de la région.

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