L'Expression

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LE MINISTRE TUNISIEN DE L'INTÉRIEUR DÉRAPE

Les insinuations sournoises de Lotfi Ben Jeddou

D'après le successeur d'Ali Laarayadh, «le gouvernement algérien craignait l'exportation de la révolution tunisienne, notamment parce qu'ils ont des mouvements (islamistes) dans le Sud».

Quelle mouche a donc piqué le ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, dont les récentes déclarations ne manqueront pas de susciter des grincements de dents à Alger? Pour cause: d'après le successeur d'Ali Laarayadh, «le gouvernement algérien craignait l'exportation de la révolution tunisienne, notamment parce qu'ils ont des mouvements (islamistes) dans le Sud». Le ministre qui s'exprimait sur les ondes de la radio privée Shems-FM, affirme que «désormais, les autorités algériennes sont rassurées que cette révolution n'ait concerné que la Tunisie». Une sortie qui suscite des interrogations: primo, sur quelles données le ministre tunisien s'est-il basé pour justifier une telle déclaration? D'autant plus qu'en sa qualité d'ex-magistrat, procureur de la République et juge d'instruction à Kasserine, il ne doit pas feindre d'ignorer qu'à un tel niveau de responsabilité on doit allier prudence et retenue. Quand, de surcroît, on est ministre de l'Intérieur, on doit éviter de tenir des propos qui risqueraient de soulever l'ire des voisins; secundo, dire que les Algériens «sont prêts à coopérer avec nous afin de lutter contre le terrorisme», serait travestir une réalité connue de tous, à savoir que l'Algérie a de tout temps assuré son rôle pivot dans la lutte antiterroriste au Maghreb. Elle a même contribué à assurer un contrôle rigoureux de la frontière Est, prémunissant ainsi la Tunisie d'éventuelles incursions terroristes venant de Libye et du Sahel. Sur un autre chapitre, les déclarations de M.Ben Jeddou risqueraient d'envenimer les relations entre Alger et Tunis. Il est utile de rappeler que ce n'est pas la première fois que des officiels, avocats et partis tunisiens font de l'Algérie leur souffre-douleur, à l'image de l'avocat du défunt Chokri Belaïd qui avait lancé une campagne sournoise en déclarant que les assassins de ce dernier venaient du territoire algérien.
Une thèse qui, quelques jours plus tard, avait fondu comme neige au soleil. Pour leur part, la majorité des Tunisiens, non encore remis de l'«épisode» Laarayedh, condamnent les propos provocateurs de son successeur et savent qu'ils peuvent compter sur le soutien de leurs frères algériens dans les situations les plus difficiles. Le ministre dont le pays se débat dans une crise économique aiguë,
a-t-il songé aux retombées de ses déclarations sur l'activité touristique en Tunisie, sachant que chaque année, plus d'un million d'Algériens s'y rendent pour passer leurs vacances? Au moment où les grands hôtels mettent la clé sous le paillasson et que les touristes occidentaux évitent de se rendre en Tunisie en raison de l'insécurité et de la montée de l'extrémisme religieux, les Algériens ont toujours été au rendez-vous.
La Tunisie est confrontée, depuis la révolution de janvier 2011, à l'essor de groupuscules islamistes armés responsables de plusieurs coups d'éclats parfois sanglants, le plus grave ayant été l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis, en septembre, qui avait fait quatre morts parmi les assaillants.
C'est de ces sanguinaires que l'Algérie doit se prémunir, en prenant au sérieux les déclarations de M.Ben Jeddou. Ce dernier ne doit pas avoir la mémoire courte en évoquant le dossier de la lutte antiterroriste, puisque lors de l'attaque du site gazier de Tiguentourine, 11 des 30 terroristes étaient de nationalité tunisienne.

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