L'Expression

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LES ENJEUX D'UNE ÉLECTION

Révision de la Constitution, représentation de la femme et positionnement pour la présidentielle de 2014 sont les innovations de ce scrutin.

C'est aujourd'hui que s'ouvriront près de 7000 les bureaux de vote pour recevoir les électeurs. L'abstention reste le spectre craint par les partis en lice et les autorités.
Alors que certaines formations politiques estiment que le niveau de participation sera appréciable et même supérieur à celui de 2007, les politologues tablent sur un taux de participation de moins de 20%. Le comportement des électeurs le jour «J» reste encore imprévisible pour les plus optimistes. Certains prévoient une forte désaffection. Les quelque 21 millions d'électeurs que d'aucuns diraient peu enthousiastes, voire détachés de la chose politique, auront l'embarras du choix face aux 44 partis et listes d'indépendants en lice. Que nous réservent ces législatives? Le risque d'abstention alimente les colonnes et la chronique de la presse. La participation sera-t-elle appréciable? Un afflux raisonnable des participants aux élections sera-t-il enregistré? Aucun indice n'est venu dissiper cet épais brouillard d'incertitude. Cette campagne n'a pas vraiment suscité l'enthousiasme des citoyens. Elle s'est déroulée dans un contexte de fronde sociale avec de nombreuses grèves dans le secteur public et des sit-in de protestation devant des ministères. La campagne électorale qui s'est déroulée sur fond de dissensions et crises internes ayant touché certains grands partis politiques, dont le Front de libération nationale, actuel parti majoritaire au Parlement, le MSP, le FNA pour ne citer que ces derniers, n'a pas vraiment accroché grand monde. La future Assemblée ne sera pas dominée par une majorité. La chambre basse verra son poids faiblir car aucun parti ni tendance n'aura la majorité. Le score des formations islamistes à l'issue de cette consultation est une autre grande inconnue. Au cours d'une campagne qui n'a pas été à la hauteur des attentes, on a vu des partis de l'Alliance de l'Algérie verte (coalition islamiste) affirmer remporter les élections législatives de demain. Dans le cas contraire, ils crieront à la fraude. Ils sont tellement certains de gagner qu'ils préparent déjà la composition du prochain gouvernement. «Nous sommes sûrs de notre victoire, que ce soit par K.-O. ou aux points», a déclaré le chef de MSP, Bouguerra Soltani, qui n'a toutefois pas évoqué le nombre de sièges que pourraient remporter les islamistes. Le MSP domine cette alliance dénommée l'Algérie verte qui regroupe le MSP, En Nahda (Renaissance) et le mouvement El Islah (Réforme). Dans son pronostic fabuleux, il a même prévu le classement: l'Algérie verte, le FLN puis d'autres partis et enfin les indépendants.
Un taux de participation de 45% des électeurs aux législatives du 10 mai serait acceptable. Ces déclarations qui ne se basent sur aucune étude ni sondage dignes de ce nom, émanent de l'Alliance verte ainsi que du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Cet ancien chef de gouvernement clame à qui veut l'entendre que le FLN préservera sa majorité dans la future Assemblée. «L'Algérie restera sous la bannière du FLN», a-t-il annoncé lors de son dernier meeting tenu à Alger. Rappelons que le taux de participation officiel des législatives de 2007 n'en avait pas dépassé 35%. Le FLN avait alors remporté 136 des 389 sièges, les islamistes n'en avaient obtenu que 59. Quarante-quatre partis, dont sept islamistes, participent aux élections pour 462 sièges. Les députés auront non seulement à légiférer mais aussi à élaborer une nouvelle Constitution. L'autre enjeu du scrutin est la préparation de la présidentielle de 2014 car les personnalités vont se positionner en fonction des résultats de leurs partis.
L'élection a une autre particularité: des mesures ont été adoptées pour encourager une meilleure représentation des femmes dans les assemblées élues. Ainsi, selon la loi, la prochaine législature comptera 33% de députées, contre 11% aujourd'hui. Sur le plan de la sécurité, plus de 150 000 gendarmes et policiers sont mobilisés afin d'assurer l'ordre public et surveiller les accès aux villes. En prévision de cette échéance électorale, des mécanismes devant garantir le bon déroulement du scrutin ont été mis en place, à l'instar de la Commission nationale indépendante de surveillance composée des représentants des partis et des indépendants en lice ainsi que la Commission nationale de supervision composée de 700 magistrats et auxiliaires de justice dont 316 magistrats désignés par le chef de l'Etat. Ce scrutin se déroule, pour la première fois dans les annales des élections en Algérie, sous l'oeil de plus de 500 observateurs étrangers dépêchés par l'Union européenne, l'ONU, la Ligue arabe, l'Union africaine et l'Organisation de la coopération islamique, ainsi que par des organisations non gouvernementales. 732 saisines, dont une vingtaine transmises au parquet, ont été tranchées par la Commission nationale de supervision des élections législatives depuis le lancement de la campagne électorale le 15 avril dernier.

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