Les cités universitaires paralysées

La protestation, lancée par l'ensemble des étudiants affiliés à plusieurs organisations estudiantines, se poursuit pour la deuxième semaine consécutive paralysant l'ensemble des cités universitaires dont essentiellement la cité «Le Volontaire» qui a été la semaine dernière le théâtre d'une grave agression qui a été perpétrée par deux étudiants contre le directeur. Ces deux derniers, faisant l'objet de poursuites judiciaires lancées à leur encontre par le directeur du campus, sont entre les mains de la justice, placés sous mandat de dépôt. La décantation tarde toujours à venir.
Plusieurs résidences universitaires sont toujours sous le coup de la colère estudiantine. Leurs administrations ont été fermées par les étudiants. Cette action a été lancée dans un premier temps par les étudiants affiliés à l'Organisation nationale des étudiants algériens, Unea. D'autres organisations leur ont emboîté le pas en guise de solidarité tout en cautionnant et prenant acte des revendications posées par l'Unea. Il s'agit entre autres de l'Union générale des étudiants libres, organisation proche du parti islamiste du MSP. Les étudiants sont passés à l'action radicale. Tout en continuant à revendiquer l'amélioration des conditions de leur hébergement, les étudiants de la cité «Le Volontaire», ont haussé le ton en procédant à la fermeture de toutes les résidences universitaires situées tant dans la partie Est que dans la partie Ouest d'Oran, Es Senia, Maraval, Usto et Belgaïd. Une nouvelle donne vient se greffer à la revendication estudiantine. En effet, campant sur leurs positions, les concernés com-ptent maintenir aussi longtemps leur pression sur leur administration jusqu'à ce que celle-ci se rétracte dans les démarches qu'elle a entreprises en poursuivant en justice deux étudiants accusés d'avoir agressé le directeur de leur cité «Le Volontaire.»
Mieux encore, les protestataires placent la barre un peu plus haut en revendiquant la libération de leurs deux camarades qui ont été écroués. Malgré la multiplication des actions de rue, cette revendication ne risque pas de se concrétiser de sitôt étant donné que le sort des deux étudiants est désormais pris en charge par la justice devant trancher une affaire relevant des coups et blessures volontaires, CBV. La situation va vers le pourrissement. L'administration des oeuvres universitaires d'Oran maintient ses positions dans les poursuites judiciaires qu'elle a lancées contre les deux étudiants, alors que leurs partisants signent et persistent en revendiquant la libération de leurs deux camarades. Aux dernières informations, fournies par des organisations estudiantines, plusieurs dizaines d'étudiants des autres universités des wilayas comme Tlemcen, Mascara et Relizane, sont à pied d'oeuvre et en concertation en vue de se lancer dans un vaste mouvement de grève illimité. Cette protestation vient en solidarité avec le mouvement se poursuivant dans la wilaya d'Oran. Après pratiquement deux semaines de protestation, aucune des organisations estudiantines ni un quelconque responsable local ou hiérarchique de l'enseignement supérieur ni encore moins des directions des oeuvres universitaires, n'a jugé utile d'asseoir un semblant de climat d'apaisement ne serait-ce qu'en diffusant un petit communiqué appelant au calme. En attendant, la situation continue à s'altérer. A quand donc le dénouement? Tous les indices montrent que le règlement de la situation n'est pas pour demain vu l'intransigeance des deux parties en conflit!