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APRÈS TROIS JOURS DE PLUIES TORRENTIELLES

Les Algérois s’inquiètent

Les inondations de Bab El Oued sont sur toutes les lèvres. Le souvenir douloureux est toujours vivace.

De la pluie qui tombe même en oblique, routes submergées, fortes rafales de vent, glissements de terrain, des torrents dans les bidonvilles, les écoles...La faute à l´urbanisation sauvage? «Sans conteste. Et pas à Dame nature». La voix faible, le visage fatigué, Madjid, mécanicien à El Harrach, constate les dégâts. Un bidon, des chiffons, une pelle et une brouette usagée pour remettre les choses à leur place. Difficile d´y parvenir. Il pleut encore des cordes. Le sol du local où il exerce depuis près de deux ans, s´est transformé en une mare. Que d´eau et de boue! A quelques encablures, le constat est identique. Anouar, réparateur de pare-brise est hors de lui. La pluie lui cause des dégâts, et non des moindres. Plusieurs carreaux, chèrement acquis, sont cassés, il n´en reste que des bribes qu´il ne cesse de regarder avec regrets.
La porte principale de son local doit être réparée pour un montant d´«une brique», dit-il. Son associé, arrivé tardivement, tente de le consoler. En vain. Encore un souci pour lui. L´électricité est coupée. «C´est une journée d´arrêt de travail que je dois récupérer plus tard», indique-t-il à notre adresse. Une peine en engendre une autre. «Où est l´assainissement?», s´interroge un vendeur de la pharmacie.

10 morts et 13 blessés en deux jours

Encore des victimes sur les routes, causées par la pluie. Rien que pendant les journées de lundi et mardi ainsi que la matinée d´hier, les éléments de la Protection civile qui sont intervenus plus de 3700 fois, ont recensé 10 morts et 13 blessés. Outre ce bilan macabre, les mêmes services, comme l´a confirmé le lieutenant Bernaoui, ont fait part de routes coupées pour cumul de neige notamment à Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa et Médéa. Par ailleurs, des édifices publics n´ont pas été épargnés par des infliltrtions des eaux pluviales. A Bordj El Kiffan et Réghaïa, souligne le bilan de la Protection civile, ces infiltrations ont touché 65 baraques.


Les éboueurs ont travaillé d´arrache-pied. Ils sont mouillés comme une soupe. Un quinquagénaire de l´entreprise Net Com rencontré au quartier «La Montagne», daïra de Hussein Dey, nous parle à coeur ouvert. Sans détours. «C´est une jungle que les éboueurs ne peuvent défricher. La balle est dans le camp de ceux qui nous gouvernent», clame-t-il. La file de voitures cherchant à fuir Bachdjerrah, l´un des quartiers les plus touchés, ne cesse de s´allonger. Elle est interminable. Pourtant, il n´est que 8 heures légèrement passées. «J´ai dû abandonner ma voiture et marcher dans les flots pour pouvoir rentrer chez moi», dit Fayçal, un fonctionnaire de 29 ans. Pour les piétons, on prend ses jambes à son cou...Devant les établissements scolaires, les visages sont crispés. Devant le lycée El Idrissi à Alger, la préoccupation du BAC, les sujets qui défraient la chronique comme la situation tendue dans certains pays arabes ont été éclipsés par «le mauvais temps». Où «le climat de la peur», pour reprendre Walid, lycéen en classe terminale Lettres et Sciences humaines. Il craint de voir se reproduire les inondations de Bab El Oued. Un souvenir douloureux toujours vivace. «On n´en sera pas là Inchallah (si Dieu le veut). Seulement, les pouvoirs publics sont interpellés à redoubler d´efforts pour éviter le pire», renchérit l´un des amis qui l´ont entouré. Parapluies à la main, certains sont accompagnés par leurs parents, frères ou soeurs, des bambins du primaire, comme ceux rencontrés à Belouizdad (ex-Belcourt), attendent les chutes de neige. «La pluie, le vent,...ça me fait peur», relate timidement Sihem, âgée de 10 ans. A Oued Smar, des bidonvilles habités par une dizaine de familles, ont été submergés par les eaux pluviales. Une dame voilée implorant Son Créateur et pour qui la vie n´a plus de sens, pose la lancinante question: «Y a-t-il un responsable qui nous écoute? De l´APC jusqu´aux hautes sphères de l´Etat, les portes sont fermées». Pas loin, des quartiers entiers de Larbâa, des Eucalyptus sont inondés.

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