Les Algériens entendent le cri des Palestiniens

La terrible agression que subissent les Palestiniens depuis plus de 6 mois aura été une tache noire dans l'Histoire du monde moderne. En ce XXIe siècle, l'humanité en est encore à la loi du plus fort. D'horribles criminels soutenus par des États anciennement génocidaires perpétue une tradition typiquement occidentale. Il est très difficile d'échanger des voeux de bonheur, de santé, de prospérité, lorsque des frères en religion meurent dans le moment même dans des bombardements sauvages, dont le seul objectif est de faire des victimes, encore des victimes, avec la volonté assumée par les sionistes de vider la bande de Ghaza de toute vie palestinienne. Les musulmans du monde, et parmi eux les Algériens, conserveront longtemps, un arrière-goût d'impuissance face à une tragédie humaine qui décime une nation, une culture, toute une part d'humanité. Les Algériens, plus que les autres peuples, ont montré leur attachement viscéral à la cause d'une Palestine libre et indépendante. Ils n'ont jamais, à aucun moment, oublié le combat du peuple frère. Lorsque personne n'évoquait le martyre des Palestiniens, car occupé à voir ailleurs qu'un conflit dégénère en 3e guerre mondiale, les Algériens étaient restés fidèles à la causse palestinienne. Dans toutes les fêtes religieuses, la Palestine revenait dans les voeux des Algériens. Qu'elle se libère du joug colonial! Et même lorsqu'on fête des anniversaires d'épisodes glorieux du combat libérateur contre le colonialisme français, les mêmes Algériens ont une pensée pour leurs frères palestiniens. victimes, eux aussi, de tentative de génocide, les Algériens ont donné 5,6 millions de martyrs durant 132 ans de combats incessants. Les enfumades, le napalm, les massacres de masse à la moindre manifestation populaire... Le chemin de la liberté aura été douloureux pour les Algériens, comme il l'est présentement pour les Palestiniens. C'est ce lien qui explique la grande fraternité entre les deux peuples. En cette fête de Aïd El-Fitr, le peuple d'Algérie ressent la douleur qu'éprouve la Palestine. Il l'a ressenti avec la même acuité 13 longues décennies.
Cet Aïd El-Fitr de l'an 2024 est aussi douloureux, en ce sens qu'il vient rappeler que l'humanité est aussi imparfaite qu'elle le fut au siècle dernier, que le combat pour la liberté est encore loin d'aboutir. Mais cette fête au goût peut-être amer est également le témoin d'une souffrance qui aura nécessairement une fin. Chaque chahid rapproche la Palestine de son but suprême. Chaque enfant mort sous un bombardement, d'un tir de sniper sioniste ou de faim, inscrit dans le marbre l'inéluctable défaite du colonialisme. Il est effectivement admis que toutes les guerres coloniales ont été perdues par les puissances colonisatrices. Même si ces dernières continuent de spolier les richesses des peuples qu'elles dominaient, la marche du monde va immanquablement vers la libération de l'homme. Les signes précurseurs de cet avenir s'inscrivent d'une manière ou d'une autre dans la lutte du peuple palestinien pour son indépendance. En Algérie et tout au long des trois jours de l'Aïd El-Fitr, les citoyens n'ont pas manquer de faire le parallèle entre le combat de leurs ancêtres et celui que mène les Palestiniens. Les rivières de sang de leurs martyrs convergeront pour se transformer en un immense déluge qui emportera le sionisme au nez et à la barde de ses alliés du moment. L'opération déluge d'El Aqsa que les sionistes aiment qualifier comme leur 11 septembre, les Palestiniens l'identifient au 1er novembre algérien. En lançant leur audacieuse attaque, il savaient que la répression allait être féroce, que Israël en profiterait pour justifier un génocide. Ils savent qu'entre le 1er novembre 1954 et le 5 juillet 1962, les Algériens ont perdu 1,5 million des leurs. Mais au bout ce fut la victoire. C'est ce qu'il faut retenir. Aucune puissance ne peut vaincre un peuple qui croit en sa victoire.
Cet Aïd El-Fitr est certainement l'un des plus tristes que l'Algérie ait vécu, mais c'est aussi celui qui annonce la libération proche de la Palestine. Bien des peuples ont ouvert les yeux. Bien des États reconsidèrent leur alliance avec Israël. Cette tendance n'est pas un effet de mode, ce sont les près de 34 000 martyrs qui la portent.