L'Expression

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L’ARTICLE 87 BIS

L’entrave demeure toujours

La création d’une commission est en effet un aveu d’impuissance de leur part d’aller au fond des choses.

De toutes les bonnes nouvelles annoncées hier, il en est une que les petite bourses auraient bien voulu voir figurer sur les résolutions de la tripartite. Mais il semble que ni le gouvernement, ni le patronat et encore moins l´Ugta ne semblent décider à briser, une bonne fois pour toutes, le tabou du 87 bis. Cet article du code du travail qui verrouille toute décision politique en la soumettant aux «aléas» économiques, a déjà bien servi lors de la décision de relèvement du Snmg de 8000 à 10.000 dinars. De nombreuses entreprises arguant des difficultés financières ont invoqué cet article pour rendre caduque une décision prise au plus haut niveau de l´Etat. Ainsi, l´augmentation n´aura eu aucun effet direct sur les plus petites bourses.
Les «Smicards» algériens, dont certains, par le truchement du 87 bis ne touchent pas encore les 10.000 dinars promis par le gouvernement en 2004, appréhendent «l´échec» de la tripartite sur le point précis de l´application effective de l´augmentation accordée aux travailleurs. La mise en place d´une énième commission pour étudier la question, renseigne sur une mauvaise volonté de s´attaquer frontalement au problème. En effet, déjà créée en 2004, cette «commission» a vu son travail finir en queue de poisson, sans que ni l´Ugta ni l´Etat n´ait eu l´envie de se pencher très sérieusement sur la question. Résultat: l´annonce, en grande pompe, du relèvement du salaire national minimum garanti risque de ne pas avoir l´effet escompté sur le terrain. C´est dire donc que la tripartite n´aura pas été un succès total, même si l´on ne peut parler d´échec non plus, l´adoption du pacte national économique et social et la confirmation des hausses salariales annoncées la veille à l´occasion de la bipartite patronat-Ugta, plaidant en faveur d´un apaisement certain du front social, dans la perspective d´importants rendez-vous politiques.
La thèse qui privilégie une approche strictement politique aux problèmes socioéconomiques du citoyen s´en trouve, en effet confirmée, par l´échec des participants à la tripartite d´aborder la question du 87 bis. La création d´une commission est, en effet, un aveu d´impuissance de leur part d´aller au fond des choses. Bien que la rencontre d´hier ait abouti à des résultats concrets sur certains aspects, il se dégage tout de même une impression d´urgence dans les résolutions prises par la tripartite. Celle-ci a paré aux questions «brûlantes» de l´actualité sociale en ne s´intéressant qu´au gros des travailleurs. Les plus démunis, ceux qui ne touchent que le Snmg, ont droit à une promesse, mais devront encore attendre la décision de l´employeur. Les travailleurs se trouvant dans ce cas précis représentent une minorité. Une quantité négligeable en somme... Enfin, cette 12e tripartite de l´histoire de l´Algérie indépendante aura été quelque peu superficielle. Mais disons que pour la majorité des travailleurs l´essentiel est acquis. Les petits, eux, attendront...

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