L’engagement de l’Etat se précise

Le retour de l´Etat, résolu à assumer l´intégralité de ses missions constitutionnelle et institutionnelle, n´a, bien entendu, pas épargné le secteur hautement sensible de la solidarité nationale. Ce dernier, depuis l´émergence, en 89 de puissants courants islamistes, en a fait un fonds de commerce qui lui a permis de s´implanter durablement dans la société. Il est vrai qu´ils ont profité des dizaines de milliers de mosquées présentes dans chaque coin et recoin du pays, faisant de cette mouvance le plus grand parti du pays et, plus tard, des APC raflées par l´ex-FIS et l´abus des deniers publics qui en avaient été faits dans le cadre de cette solidarité, des fameux souks islamiques, des couffins distribués à longueur d´année et des affaires scolaires distribuées à l´emporte-pièce.
L´Etat a officiellement interdit cette manipulation éhontée profitant de la détresse sociale en mettant fin à toutes ces pratiques. La nature ayant invariablement horreur du vide, l´Etat a fait en sorte de combler les énormes vides laissés par ces innombrables associations caritatives activant plus ou moins officiellement sous le couvert de telle ou telle formation politique d´obédience islamiste.
Le Croissant-Rouge algérien, avec l´aide des pouvoirs publics et de nombreux dons particuliers, parfois très conséquents comme ceux de certaines entreprises publiques et privées, tente, depuis des années, de pallier ces déficiences.
Cette année, plus que tout autre sans doute, l´Etat s´est acquitté au mieux de sa tâche. Pas moins de 50 milliards de dinars, en effet, ont été débloqués à cet effet ce qui représente une somme considérable. Cela sans oublier les dons également importants des groupes, des entreprises ou des syndicats comme Khalifa, Naftal, Sonelgaz, l´Ugta...
En une semaine à peine, plus d´un million de repas ont été distribués et des dizaines de milliers de couffins l´ont également été. Les comités de quartiers, partout appelés à la rescousse, permettent de localiser aisément et rapidement les familles nécessiteuses sans qu´il y ait beaucoup de récriminations, comme il s´en produisait annuellement à cause, précisément, de l´absence de maîtrise des données réelles du terrain.