L’économie, le traité d’amitié et le cimetière chrétien

Le passage de l´ambassadeur de France en Algérie, à Constantine, n´a aucun rapport avec le terrorisme et n´est guère fortuit. M.Bernard Bajolet a, certes, visité l´université des sciences islamiques Emir Abdelkader, dont l´architecture et la bibliothèque l´ont beaucoup impressionné, et le campus Mentouri qui pourrait bénéficier, prochainement, de l´apport de la France pour la création d´un centre de recherches en biologie.
Mais sa présence à Constantine trouve son origine dans le cadre du jumelage de la grande métropole de l´est algérien avec la ville française de Grenoble.
Après sa tournée, le diplomate a reçu, en fin de journée du dimanche, dans le cadre agréable du Centre culturel français, les journalistes avec lesquels il s´est longuement entretenu. Très disponible, il a répondu à toutes les questions et a abordé l´ensemble des sujets qui intéressent les deux communautés. Il a évoqué la nouvelle convention qui remplacera l´ancienne, celle de 1986.
Le projet, a-t-il dit, s´étale sur une durée de dix ans et entre dans le cadre du nouveau processus de coopération entre les deux pays. cette convention englobe des domaines sécuritaire, économique, culturel, etc. «Ce texte constitue un nouveau départ pour les relations algéro-françaises», a-t-il dit.
Concernant le projet de la deuxième convention s´étalant sur cinq ans, il a souligné qu´il touche particulièrement les objectifs prioritaires des deux pays et engage les deux gouvernements à entretenir des rapports plus solides.
Les deux textes, a-t-il précisé, ont été soumis au gouvernement algérien pour en décider. Mais ces projets pourraient être revus ou révisés. Cela dépend, a-t-il dit, du verdict des urnes, lors du second tour de la présidentielle française.
L´ambassadeur a rappelé, également à propos du traité d´amitié que M.Sarkozy avait bel et bien estimé en novembre dernier, qu´il n´était pas nécessaire de signer le texte, puisque l´amitié existe déjà...
Quant à Mme Ségolène Royal, elle ne s´est pas encore exprimée sur le sujet. Défendant le statut de puissance mondiale de son pays, M.Bajolet a renouvelé la détermination de la France à regrouper les cimetières chrétiens isolés et difficiles à entretenir. «C´est inévitable», a-t-il dit.
L´opération bénéficie bien sûr, a-t-il ajouté, de la coopération des autorités locales algériennes.
En matière de coopération dans la lutte antiterroriste, l´ambassadeur est resté très discret. La collaboration entre les deux pays existe et la situation internationale impose autant à la France qu´à l´Algérie, la nécessité de s´adapter pour mieux faire face aux nouveaux défis du terrorisme, a affirmé M.Bajolet.