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L'agence nationale des déchets a présenté son rapport avant-hier

Le vrai coût des ordures ménagères

Une «police» spéciale pour ce secteur serait-elle aussi «inefficace» que celle de la «police de l'eau»?

L'Algérie produit 13,5 millions de tonnes (t.) par an de déchets ménagers produits par 42 millions d'habitants, soit 1,1 kg/jour/hb, dont sept à huit millions/t. qui pourraient être valorisés de façon intelligente.
Les modes de gestion des déchets se conjuguent en trois phases que sont: prévention, réutilisation, recyclage, valorisation (énergétique, par exemple) et élimination.
À ce propos, l'Agence nationale des déchets (AND) a présenté, jeudi dernier, à la presse, un rapport national sur la gestion des déchets affichant un état exhaustif, mais précis aussi, des lieux sur la gestion de cette activité quelque peu méconnue en Algérie. Le texte prend en compte l'ensemble des composantes de la chaîne de gestion des déchets depuis la pré-collecte, jusqu'au transport, ainsi que le procédé d'élimination. À cette occasion, les experts ont appelé les pouvoirs publics à faire contribuer les ménages et les commerces au financement de la gestion des déchets à travers l'application effective de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (Teom) à travers par exemple, suggèrent-ils, la facture de la Sonelgaz.
D'aucuns se sont interrogés sur l'efficacité d'installation d'une police réglementant le comportement du citoyen face au dépôt «anarchique» des déchets ménagers comme le montre l'échec relatif de la création d'une «police de l'eau» devant surveiller le gaspillage à travers l'utilisation intempestive de l'eau potable à d'autres fins.
Ces experts ont insisté sur l'importance de cette taxe, en tant que «mode de financement pratique et durable» de gestion des déchets ménagers dont «les coûts actuels sont estimés à
58 milliards de dinars (mda)/an, aussi le recouvrement de la taxe pourrait générer aux communes 32 mda environ, ce qui permettra d'alléger à 26 mda la charge financière qui pèse sur les collectivités locales», a avancé Amel Asma, directrice de l'économie verte auprès de l'AND et l'une des auteurs du rapport.
«Faute de textes d'application autorisant les communes à gérer cette taxe, qui relevait auparavant des impôts, jusqu'en 2010, les communes puisaient dans leur budget pour financer la gestion des déchets», a-t-elle fait observer.
Les déchets ménagers et assimilés, qui ont atteint 13,5 millions/t. en 2020, pourraient augmenter à 23 millions/t. en 2035, a prévenu Amel Asma. Elle a précisé que la croissance démographique et le développement urbain accélèrent l'augmentation du volume de ces déchets, d'où la préoccupation des pouvoirs publics de mettre en place les systèmes les plus adaptés pour la prévention et une gestion plus efficiente des déchets.
Pour sa part, Fatma-Zohra Barça, directrice de la gestion intégrée a affirmé, dans un brillant exposé, que la récupération et le recyclage des déchets ménagers et assimilés ne dépassent guère 9,8% par an actuellement, malgré les potentialités de ce créneau porteur qui pourrait générer plus de 94 mds/da rien que pour la collecte et la vente aux unités de recyclage. Le rapport note une augmentation des produits d'emballage, en plastique, notamment notant que très peu de métaux et de ferraille compose ces déchets, car étant récupérés à la source même. Une augmentation de la fraction textiles/couches jetables est à souligner.
Le taux est passé de 10,26% en 2010 à 12,62% en 2014 pour atteindre en 2019 le pourcentage de 16,03%. «Cette augmentation est due essentiellement à la croissance démographique», a-t-on encore expliqué.
Une diminution de la fraction papier-carton a cependant été enregistrée en 2018-2019, avec un taux de 7,07% contre 9,75% en 2010, ajoute le rapport. Ce recul est dû «à la récupération d'une grande quantité de cette matière en amont, c'est-à-dire directement au niveau des commerçants».
Le même constat est observé concernant la fraction plastique qui passe de 16,88% en 2014 à 15,21% en 2018-2019.
Les métaux ferreux, étant les plus «recherchés», sont récupérés directement à la source, d'où leur absence au niveau des centres d'enfouissement où ils ont atteint à peine 1,71% en 2018-2019, alors que le taux enregistré en 2014 était de 2,84%, estime encore le rapport de l'AND qui fait foi de ces chiffres.

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