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LE PÉTROLE À L'ÉPREUVE DES SANCTIONS AMÉRICAINES ET DU FROID

Le "scénario" qui arrange l'Algérie

Les cours de l'or noir doivent en principe rentrer dans une «zone de turbulences» qui doit les propulser au-dessus de la barre des 80 dollars.

Un baril tout feu, tout flamme d'ici fin 2018? Pas impossible. La conjoncture lui est favorable. Les sanctions américaines contre Téhéran entreront en vigueur le 4 novembre. Elles auront pour conséquence de réduire drastiquement les exportations iraniennes. Ce qui doit priver le marché d'une offre de plus de trois millions de barils par jour jusque-là assurée par la République islamique d'Iran, 3e pays producteur de l'Opep. Une mesure qui interviendra au moment où l'on s'attend à une grande vague de froid qui doit s'abattre sur des régions du monde en Europe et aux Etats-Unis, grandes consommatrices d'or noir. Des conditions idéales pour provoquer une hausse notoire, si ce n'est une flambée des cours du pétrole. Cette zone de turbulences doit les propulser au moins au-dessus de la barre des 80 dollars. Un scénario qui doit faire l'affaire de l'Algérie. Pourquoi? Tout simplement parce que sa loi de finances 2019 a été élaborée sur la base d'un baril à 50 dollars, ce qui lui laisse aussi une marge de manoeuvre assez confortable pour mener à bien certains grands projets dont les lancements ont été contrariés par la dégringolade des prix du pétrole, et surtout à assurer sa politique de justice sociale à travers le maintien d'une enveloppe financière conséquente des transferts sociaux. Eloigner le spectre d'une inflation galopante en réduisant le recours au financement non conventionnel: une option du gouvernement pour rééquilibrer les finances du pays, vue d'un mauvais oeil par les experts de la Banque mondiale et du FMI. Pour le moment, il n'y a pas le feu à la maison.
La situation semble plutôt maîtrisée. L'inflation se situe sous les 5% alors que le déficit commercial se réduit sous l'influence de prix du pétrole qui ont évolué de façon quasi permanente au-dessus des 80 dollars depuis quelques mois et atteint leur plus haut niveau depuis plus de quatre ans, à la fin du mois de septembre avant de fléchir à nouveau pour terminer la semaine dernière à un peu plus de 77 dollars. Une chute qui découle de «l'affaire Jamal Khashoggi», journaliste saoudien assassiné dans le consulat saoudien d'Istanbul, s'est transformée en bras de fer entre Riyadh et Washington.
Donald Trump avait menacé de «châtiment sévère» l'Arabie saoudite s'il est confirmé qu'elle était impliquée dans la liquidation de Jamal Khashoggi. Pour desserrer l'étau, les Saoudiens ont assuré qu'ils se tenaient prêts à augmenter leur production pour pallier la baisse de l'offre iranienne, affectée par les sanctions américaines. Le baril a, certes, accusé le coup. Sans sombrer. Il reste à un niveau qui ne représente pas une menace pour les équilibres financiers du pays, et qui lui permet surtout de préserver son bas de laine à un peu plus de 85 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2018, selon les prévisions du grand argentier du pays, Abderrahmane Raouya, une situation qui reste tributaire de l'évolution des prix du pétrole. En principe ils seront sur une courbe ascendante. Les experts de JPMorgan ont relevé à 85 dollars leur prévision pour le baril de Brent au dernier trimestre 2018. «Le marché estime désormais que la mise en oeuvre de l'embargo pétrolier sur l'Iran -qui produit 2,8 à 3 millions de barils par jour- à partir du 4 novembre, sera source de tensions», avait écrit IFP Energies nouvelles (Ifpen) dans une note publiée le 12 octobre. Le compte à rebours a commencé.

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