L'Expression

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Contentieux mémoriel entre l’Algérie et la France

Le rapport de tous les espoirs?

Pour l’heure, on ne connaît pas le contenu du rapport de Stora, mais on peut imaginer qu’il fera avancer le dossier de la mémoire.

Entre l'Algérie et la France rien n'est facile et aucune victoire n'est définitive. Tous les présidents qui se sont succédé à la tête des deux pays ont eu droit à leurs «tempêtes». Si avant l'ouverture démocratique de l'Algérie, l'opinion nationale ne savait pas tout ce qui se tramait à l'Elysée comme au palais d'El Mouradia, mais devinait seulement que quelque chose n'allait pas, depuis la fameuse fin de non-recevoir réservée par l'ancien président Liamine Zeroual à Jacques Chirac en 1995, à l'Assemblée générale de l'ONU, le couple algéro-français étale «son linge sale» en public. On a eu droit à la colère du président Bouteflika sur la loi sur les «effets positifs de la colonisation», les petites phrases cyniques de certains responsables politiques français, les articles à charge contre l'Algérie publiés par des journaux de l'Hexagone, jusqu'aux récentes déclarations de politiques algériens sur l'ingérence de la France, au motif, notamment que le député européen, à l'origine de la résolution du Parlement européen sur les droits de l'homme en Algérie, est un français. Il semble même que la constante dans les relations entre l'Algérie et la France soit cette querelle permanente.
Il faut dire que le point d'orgue de toutes ces «disputes» est en rapport avec la lecture que fait chaque pays de la question de la mémoire. Pendant longtemps, les gouvernements de la France étaient minés par les nostalgiques de l'Algérie française. Les Français ont même élu un ancien ministre de la Justice qui a ordonné la décapitation de nombreux militants algériens durant la colonisation. François Mitterand a, en effet, eu un rôle néfaste dans les relations entre son pays et l'Algérie indépendante. Il a tout fait pour empêcher la vérité historique d'émerger, jusqu'à accueillir les terroristes du GIA en France. Avant Mitterand, c'était, on se souvient, le préfet de Paris de triste mémoire, Maurice Papon, qui a exercé pendant des années au poste de ministre de l'Intérieur. De nombreux personnages, qui nourrissent une haine de l'Algérie, ont occupé d'importants postes dans les gouvernements de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Tout ce beau monde a «travaillé» à l'occultation de la vérité historique. Il a fait des Français, au mieux, des amnésiques, au pire des nostalgiques de la colonisation.
Cette approche de l'Histoire de France a pris un virage salutaire avec l'arrivée d'Emmanuel Macron à la tête de l'Etat. En campagne électorale déjà, il avait affirmé à partir d'Alger que la colonisation était un crime contre l'humanité. Une partie du voile couvrant l'Histoire de France venait d'être levée. Branle-bas de combat dans les milieux néocolonialistes français. Macron répond dans une vidéo où il affirme vouloir poursuivre son travail de l'établissement de la vérité historique.
À l'arrivée du président Tebboune au palais d'El Mouradia, les premières réactions froides d'un côté comme de l'autre, laissent très vite place à une complicité positive, notamment sur la question de la mémoire. Ce point d'achoppement n'en était pas vraiment un, pour les deux hommes. Une entente sur la dépolitisation du dossier s'est établie. Deux historiens, un Algérien et un Français ont été désignés par Alger et Paris pour plancher sur la question. «Emmanuel Macron a informé le président Tebboune que le rapport sur le dossier de la Mémoire, confié à M. Benjamin Stora, sera fin prêt en janvier prochain», rapporte le communiqué de la présidence de la République qui fait état de la communication téléphonique entre les deux chefs d'Etat. Un autre tournant. Attendons-nous, dans le courant du mois de janvier prochain à une «bourrasque» qui nous viendra de France. Les nostalgiques de l'Algérie française ne laisseront pas passer un rapport qui relate la vérité. Pour l'heure, on ne connaît pas son contenu, mais l'on peut tout de même imaginer qu'il fera avancer le dossier de la mémoire.

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