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Affaire Louh , Saïd Bouteflika et Ali Haddad

Le procès a failli «dégénérer»

Le procureur général : «La défense a voulu américaniser le dossier et a menacé les magistrats et membres du jury.»

Le procès de Tayeb Louh, Saïd Bouteflika et Ali Haddad qui s'est poursuivi, hier, par les plaidoiries de la défense a failli dégénéré. Pour cause, le procureur général près la cour d'Alger a pris la parole à la fin des plaidoiries pour répondre aux avocats. Il a entre autres accusé certains d'entre eux d'avoir proféré des menaces à l'encontre des conseillères et jurés composant le tribunal criminel d'avoir tenté d'«américaniser» le dossier, en insistant sur la nationalité américaine de Chakib Khelil, son épouse Najat Arafat et ses deux enfants. Les avocats ont vite réagi à l'intervention du représentant du ministère public qualifié d'un deuxième réquisitoire: «En répondant aux plaidoiries des avocats, le procureur général a violé les procédures...», ont-t-ils fait observer. Scandalisé, Tayeb Louh s'est écrié en haussant fortement le ton pour dénoncer «que c'est là une grande injustice». Le tribunal devait rendre son verdict à la fin de l'après-midi.
Dans leurs plaidoiries les avocats de la défense estiment que «ce dossier n'est pas un dossier ordinaire. Par conséquent, les jugements qui en sortiront seront forcément historiques et resteront dans les annales de la justice».
Les peines requises contre les accusés par le parquet général sont qualifiées de très lourdes et décalées par la défense des accusés. «Elles sont prononcées conformément à la loi», a rétorqué le procureur général. «Les avocats ont surtout imploré les jurés et les magistrats de construire leurs sentences ou réponses aux questions du tribunal sur des débats qui se sont déroulés dans l'audience». Le parquet avait requis une peine de 10 ans ferme conte Tayeb Louh, 7 ans contre l'ancien inspecteur général du ministère de la Justice, Tayeb Belhachem et l'ancien secrétaire général du même ministère, Laâdjine Zouaoui. Une peine de 10 ans ferme a été requise contre Meriem Benkhalifa, ancienne candidate aux législatives de mai 2017 à Ghardaïa. Une peine de 5 ans de prison ferme a été requise contre l'ancien homme d'affaires, Ali Haddad et Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l'ancien président, Abdelaziz Bouteflika.
Saïd Bouteflka menacé par le juge d'instruction
L'un des avocats de Saïd Bouteflika a fait savoir que «son client a été menacé par le juge d'instruction du tribunal militaire de Blida lors de son audition dans le cadre de l'affaire présentée, aujourd'hui, devant le tribunal criminel près la cour d' Alger». De même «la justice a refusé d'accuser réception de sa plainte», a-t-il soutenu. Le conseiller instructeur près la Cour suprême avait renvoyé Saïd Bouteflika pour qu'il soit entendu devant le même juge d'instruction qui avait instruit l'affaire du «complot contre l'autorité de l'armée», dans laquelle il avait été relaxé. La défense du frère cadet du défunt président déchu dénonce le fait que «son mandant ait été auditionné par le juge d'instruction sans remettre le dossier l'incriminant à la défense».
D'après le collectif de sa défense, «le conseiller de l'ancien président de la République, n'avait aucun lien avec l'affaire de l'annulation des mandats d'arrêts internationaux lancés contre les membres de la famille Chakib Khelil, étant donné que son rôle s'est limité à servir d'intermédiaire entre son frère-président et son ministre de la Justice pour prendre en charge ce dossier». «Louh recevait des instructions directement de la Présidence», a-t-on réitéré. La défense a tenu à rappeler que «les mandats d'arrêt émis contre Chakib Khelil en 2013 ont été annulés par la présidente de la chambre d'accusation près la cour d'Alger, Djamila Zigha, première femme promue procureur général en Algérie, sur demande de Belkacem Zeghmati en sa qualité de procureur général près la cour
d'Alger à cette époque.
Le nom de Saïd Bouteflika n'a pas été cité initialement dans le dossier des poursuites judiciaires. «L'expertise de la commission rogatoire ayant examiné les téléphones portables du président du FCE, Ali Haddad, lors de son interception au niveau du poste frontalier d'Oum Tboul, alors qu'il se dirigeait sur la Tunisie, a permis d'ouvrir le dossier de Saïd Bouteflka», a-t-on encore expliqué.
«Dossier vide»
Concernant le SMS envoyé par Ali Haddad à Saïd Bouteflika qui l'a transmis à Tayeb Louh. Le dossier de cette «affaire, politique par excellence, monté de toutes pièces», est considéré comme «vide» par l'ensemble de la défense car «les éléments matériels des crimes et délits pour lesquels les accusés sont poursuivis ne sont pas réunis». Rappelons que Tayeb Louh et son inspecteur général sont poursuivis pour «incitation à la falsification de documents officiels», «abus de fonction», «entrave au bon fonctionnement de la justice», «incitation à la partialité de la justice», conformément aux dispositions des articles 33 et 48 de la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et les articles 31 et 142 du Code pénal.
La défense de Tayeb Louh a affirmé qu'à ce jour, aucun document officiel n'a été présenté prouvant sa responsabilité dans la pression faite sur les juges, afin de falsifier un document officiel. Elle a notamment demandé au parquet de ramener le document prouvant l'accusation de «faux en écriture officielle» proférée à son encontre.
Les messages et les appels téléphoniques que le ministre a échangé avec Saïd Bouteflika, dans cette affaire, n'ont apporté aucune preuve au dossier. De même concernant
l'affaire de la liste des parrainages antidatés impliquant le président de la cour et la commission électorale de Ghardaïa. Le collectif de défense estime que les charges retenues ne sont pas de nature «pénale», ce qui prouve qu'il s'agit de «règlement de comptes, rien de plus». La défense de Ali Haddad a déploré l'acharnement de la justice contre son client, rappelant qu'il a été poursuivi et condamné 5 fois pour un même fait: «financement occulte de la campagne pour le 5e mandat de Bouteflika». La défense estime qu'il n'y a pas d'acte punissable accompli concernant les deux affaires (l'affaire opposant le président du club amateur, Saïd Allik, la Spa-Usma et l'affaire du propriétaire de Beur TV, Nacer Ketal, auquel on a retiré l'accréditation). Il ne peut pas y avoir d'intervention de
Ali Haddad dans cette affaire puisque la justice a conclu que la plainte est non fondée. De même la décision rendue par le tribunal de Bab El Oued dans cette affaire: «La copropriété de logo de l'Usma et la condamnation de la Spa-Usma à payer 40 millions de dinars d'amende», n'a pas été versée au dossier. Il est également fait la remarque que le téléphone de Ali Haddad, saisi en mars 2019, à l'occasion du retrait de son passeport et de l'interdiction de sortie du territoire national, a été exploité sans autorisation. Aucune pièce justificative de son exploitation n'a été introduite dans le dossier. 

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