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ALGÉRIE-FRANCE

Le pragmatisme l'emporte sur la politique

L'ambassadeur n'est pas avare de mots, évoquant un «essor incroyable dans les relations bilatérales», en liant cela à la réunion intergouvernementale d'avril dernier.

Les responsables sécuritaires arrangeront-ils ce que les politiques ont défait dans les relations algéro-françaises? Cette interrogation est de mise, à voir l'emballement de responsables français à l'occasion d'une rencontre avec une délégation de l'Institut national français des hautes études de sécurité et de justice, en voyage d'étude en Algérie.
Reçus par le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, les responsables français ont forcé le trait pour mettre en évidence l'excellence des relations entre Alger et Paris dans le domaine sécuritaire.
Dans ce registre, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, qui a provoqué une mini tempête lors d'un déplacement à Tizi Ouzou en évoquant l'histoire des visas, a qualifié le chemin parcouru par l'Algérie et la France de «saisissant».
L'objectif, on l'aura compris est de transcender le «petit malentendu» pour concentrer les efforts des uns et des autres sur les points convergents de la coopération algéro-française. Et dans le spectre du partenariat qui a repris du souffle en 2012, le sécuritaire aura été le secteur où le partenariat bilatéral est «le plus spectaculaire, le plus concret et le plus opérationnel», a souligné l'ambassadeur. Mais Bernard Emié ne s'arrête pas en si bon chemin et tente une petite rétrospective, histoire de souligner que rien n'est jamais perdu. «Je peux dire que le chemin parcouru entre nos deux pays est saisissant, en témoigne, le dernier Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn) d'avril dernier qui avait permis de faire un bilan et de dégager une feuille de route très ambitieuse», a-t-il déclaré. Un comité intergouvernemental qui s'est terminé sur une grosse «gaffe» du Premier ministre français, Manuel Valls, qui a valu aux relations entre les deux pays une «congélation» que la rencontre d'hier tente de dépasser quelque peu.Dans cette tentative de faire monter la température, l'ambassadeur n'est pas avare de mots, évoquant un «essor incroyable dans les relations bilatérales», en liant cela à la réunion intergouvernementale d'avril dernier. Mais reconnaît tout de même Brenard Emié, que «dans le domaine de la sécurité, c'est plusieurs centaines d'actions par an que nous conduisons avec vous».
L'ambassadeur a également évoqué la coopération algéro-française, dans la justice, la gouvernance et dans le processus de déradicalisation, un thème cher à Paris qui a lancé un partenariat avec Alger. «Il faut dire que l'expérience algérienne en matière de déradicalisation est fondatrice. La Dgsn et les services français travaillent beaucoup sur ces sujets, et nous avons tout intérêt à apprendre de vous mon général (Hamel) et de nous inspirer de cette expérience», a affirmé l'ambassadeur comme pour signifier le caractère effectivement bilatéral des relations entre les deux pays.
Ainsi, Bernard Emié qui a foncièrement insisté sur les aspects du partenariat qui connaissent un franc succès, est certainement en opération de reconstruction d'une relation qui a connu une baisse brutale de régime après le malheureux twitt de Manuel Valls.
La sortie de l'ambassadeur, d'ailleurs appuyée par le directeur de l'Institut national français des hautes études de sécurité et de justice, Cyril Shott, est la seconde tentative d'approche diplomatique, après celle effectuée par l'ancien ministre socialiste et ami de l'Algérie, Jean-Pierre Chevènement. Il semble qu'Alger n'est pas insensible à la démarche.
L'organisation de cette rencontre et le traitement médiatique qui lui a été réservé, traduisent la volonté d'Alger de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. En effet, si un politique a fait une «gaffe», ce ne doit pas être une raison pour que tout l'édifice de partenariat construit ces dernières années s'affaisse.
Hier, c'était la coopération sécuritaire, demain on reparlera d'économie, en attendant que le personnel politique français se renouvelle.
Ainsi vont les rapports entre l'Algérie et la France.

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