Le plan pour un bon Ramadhan

Le Ramadhan était au menu du dernier Conseil des ministres.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, y a étalé son plan, afin que les Algériens passent un mois des plus sereins.
Le chef de l'État a, dans ce sens, donné des instructions claires à tous les membres du gouvernement. Il a, notamment, insisté sur un suivi rigoureux des stocks des produits alimentaires, particulièrement ceux de large consommation. Tebboune veut éviter toute pénurie durant cette période hautement sensible, car, en plein Ramadhan, un scénario comme celui de l'huile serait une véritable catastrophe sociale. Ce produit, essentiel pour la table des foyers, avait connu de grandes perturbations à la fin du mois de mars dernier.
Le premier magistrat du pays a accusé implicitement une tentative de déstabilisation du pays. Il s'est aussi attaqué à la «mafia de la spéculation» qui a tenté de profiter de l'occasion pour se remplir les poches. Tebboune a mis en garde contre ceux qui exploitent cette période pour la spéculation sur les prix. «Nul ne peut attenter à la stabilité de l'État», a soutenu le président. Il a ainsi instruit le ministre du Commerce et les différents corps de sécurité de faire la guerre à ces «vampires». Il appelle à «l'application stricte des contraventions».
Les spéculateurs sont donc avertis, ils n'ont qu'a bien se tenir. Les Algériens ont aussi été responsabilisés. Il leur demande d'éviter le gaspillage qui fait rage durant ce mois pourtant sacré. Chaque année, des quantités énormes de nourriture non consommée finissent chaque jour à la poubelle.
Le pain, subventionné par l'État, est l'un des produits les plus touchés par ce fléau.
L'Union nationale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) parle de plus de 500 milliards de centimes «jetés aux ordures» durant le Ramadhan 2020. Des chiffres astronomiques qui montrent l'ampleur des dégâts.
Les hautes autorités du pays ont alors décidé de lancer des campagnes de sensibilisation, afin d'éviter de tels gâchis. «Il est primordial d'adopter une politique de sensibilisation plus efficace et influente», a lancé Tebboune en direction de ses ministres, surtout que c'est ce genre de comportements qui favorise les pénuries. D'ailleurs, la frénésie sur l'huile et la semoule avait accentué la crise sur ces deux produits.
«La semoule était disponible à des poids beaucoup plus élevés que les besoins, au point où cette denrée avait été jetée dans les décharges publiques», a fait remarquer le président, demandant aux citoyens de ne pas céder à la panique, en ayant un comportement «consomo- responsable».
Un rappel à l'ordre pour éviter les achats «boulimiques» liés à la peur de voir certains aliments en rupture de stock, d'autant plus que Abdelmadjid Tebboune les rassure sur les moyens du pays d'assurer un approvisionnement régulier de tous les produits de large consommation. Il va plus loin en assurant que si quelque chose venait à manquer, elle serait immédiatement importée. «Nous avons les moyens financiers permettant, en 48 heures, d'accueillir, si besoin est, des bateaux entiers au niveau des ports d'Oran, d'Alger et d'Annaba», a-t-il souligné.
Par ailleurs, le chef de l'État a ordonné le parachèvement du recensement global de la richesse animale afin de permettre aux pouvoirs publics d'adapter les politiques en vigueur dans ce secteur vital,
«cela en vue d'alléger l'importation des viandes et oeuvrer à trouver un mécanisme pour équilibrer la distribution transparente du fourrage et de l'aliment du bétail subventionné», a-t-il précisé, soulignant le fait que cela aura un impact sur les prix du marché. Il a ensuite cédé la parole au ministre du Commerce qui lui a présenté un exposé sur les dispositions prises par son département. Kamel Rezig a dévoilé sa nouvelle «trouvaille». Il s'agit d'une autorisation «spéciale» d'exercice pour les marchands ambulants durant le mois de Ramadhan. Pour lui, cela devrait casser les prix. Qui vivra verra...