Le ministre de l'Education fait dans le monologue

A la veille de la rentrée scolaire, après les vacances d'hiver, le ministre de l'Education nationale, Abdellatif Baba Ahmed, a exclu lors de sa rencontre d'hier tenue au sein de son département, tous les véritables partenaires, à savoir les associations et les syndicats activant dans le secteur de l'éducation. Ainsi, pour évaluer les réformes et les résultats du premier semestre et pour négocier les revendications des enseignants afin d'assurer un bon fonctionnement de l'école, le ministre s'est contenté d'inviter uniquement la Fédération nationale des associations de parents d'élèves (Fnape). Celle-ci n'a aucune crédibilité sur le terrain et n'est plus légitime depuis 2007, selon la plupart des syndicats et associations. «Elle ne possède pas un agrément et n'a pas tenu une assemblée générale», disent-ils.
Cela se passe deux jours seulement après les déclarations du chef de département de l'éducation nationale disant que la tutelle sera disponible pour le dialogue et à l'écoute des propositions des acteurs syndicaux. «Nous souhaitons établir un véritable partenariat avec les syndicats du secteur», disait-il. «La tutelle nous a exclus de cette importante rencontre même si nous activons sur le terrain légalement depuis 2008», indique M.Khaled Ahmed, président de l'Association nationale des parents d'élèves présente dans 43 wilayas. Et d'ajouter: «C'est la deuxième fois que le ministre Baba Ahmed nous a exclus. Nous étions écartés même lors de la rencontre de jeudi passé, consacrée à l'évaluation de l'état d'avancement des cours et les retards occasionnés par les absences des enseignants et les retards constatés en matière de construction des établissements scolaires, et qui a réuni la tutelle et les directeurs de l'éducation des wilayas».
De ce fait, «je lance un appel au ministre de l'intérieur et des collectivités locales pour autoriser les structures légales et légitimes à assister aux événements qui les intéressent en leur facilitant l'obtention d'un agrément afin d'activer conformément à leur réglementation intérieure telle indiquée dans leur statut», déclare le président de l'Association nationale des parents d'élèves.
Pareil pour la majorité des syndicats ayant un poids sur le terrain. Faisant savoir que les résultats scolaires des élèves pour ce premier semestre sont dégradés, voire catastrophiques pour certains par rapport à l'an dernier bien que cette année ait été plus calme, les partenaires exclus s'interrogent sur la méthode de travail du ministre et sa nouvelle équipe ainsi que sur la fiabilité de ce genre de rencontre. «Comment peut on établir une confiance mutuelle entre la tutelle et les syndicats du secteur qui sont écartés?», se demandent-ils.
Par ailleurs, Baba Ahmed est sélectif même dans le choix des médias. L'accès a été réservé uniquement à certains organismes étatiques.
Incroyable mais vrai! Seules la télévision et l'APS ont été autorisées à couvrir la rencontre d'hier entre le ministère de l'Education nationale et la Fédération des parents d'élèves alors que la scène médiatique comprend environ 100 organismes.