L'Expression

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DÉCOLONISATION DU SAHARA OCCIDENTAL

Le Maroc à la barre

La 4e commission de l'ONU chargée des questions politiques et de décolonisation débattra à partir de demain jusqu'au 15 octobre, des questions de décolonisation liées aux seize territoires non autonomes dont le Sahara occidental.

La Commission de l'ONU chargée des questions politiques et de décolonisation (4e Commission) qui a adopté le 4 octobre à l'unanimité son programme de travail se penchera sur la situation qui prévaut au Sahara occidental - au même titre que les 15 autres derniers territoires inscrits sur la liste des territoires autonomes des Nations unies- et examinera les points dont elle a été saisie pendant la 67e session de l'Assemblée générale de l'ONU. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la pratique de la torture dans les territoires occupés du Sahara occidental ainsi que la détention arbitraire de militants des droits de l'homme sahraouis.

Le Makhzen dos au mur
Epinglé par les deux derniers rapports du Centre Robert Kennedy et du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, pour la Justice et les droits de l'homme, le pouvoir marocain ne sera pas convié à une sinécure. La délégation du RFK Center qui a séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août a recueilli des témoignages accablants qui attestent de la pratique de la torture et de la violence. Son rapport fait état de cas de disparitions, de torture, de détentions arbitraires, de menaces, d'exécutions extrajudiciaires... par les forces d'occupation marocaines. Lors de la visite qu'il a effectuée au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012, le rapporteur spécial de l'ONU a, quant à lui, évoqué des «témoignages crédibles faisant état de pressions physiques et mentales excessives sur des détenus au cours d'interrogatoires». «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations...», a ajouté Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu'il avait tenue à Rabat à la fin de sa mission. C'est dans la foulée de ces visites d'associations, de délégations et d'organisations internationales de défense des droits de l'homme que s'est élevée la voix de l'Espagne, acteur historique du conflit. «L'Espagne en tant que membre du Groupe des Amis du Secrétaire général pour le Sahara occidental, réitère son soutien au SG de l'ONU et son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross», a déclaré devant la 67e Assemblée générale de l'ONU, le président du gouvernement espagnol, Marieno Rajoy, qui a réaffirmé l'engagement de son pays «en faveur d'une solution juste et durable et mutuellement acceptable au Sahara occidental qui consacre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément aux principes de la Charte des Nations unies.»

Les USA enfoncent le clou
Les travaux de la 4e Commission de l'ONU chargée de se pencher sur le dossier sahraoui se dérouleront sous les cris d'indignations des défenseurs des droits de l'homme tant le Maroc donne l'impression d'avoir redoublé de férocité à l'égard des militants sahraouis. La Ligue française des droits de l'homme (LDH) s'est montrée très préoccupée à ce sujet. Elle a exprimé sa «vive inquiétude» face à la multiplication des procès intentés aux Sahraouis qui luttent pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui et l'indépendance du Sahara occidental. «Cette revendication n'a pas à être criminalisée, sauf à transformer une opinion politique en crime... le Maroc doit cesser de poursuivre les militants (sahraouis) opposés à sa politique (d'occupation) au Sahara occidental», indique la LDH dans un communiqué rendu public le 3 octobre.
Le renvoi de plusieurs d'entre eux devant le tribunal militaire «atteste, s'il en était besoin, du caractère politique des poursuites», dénonce-t-elle. Quatorze prisonniers sahraouis ont été condamnés le 25 septembre par le tribunal d'El Ayoun, à des peines de prison allant de 8 mois à 3 ans. C'est, cependant, le rapport du département américain qui va faire certainement grand bruit au sujet des droits de l'homme malmenés au Sahara occidental. Il met le pouvoir marocain dans une posture inconfortable.
Le document qui a été transmis au Congrès américain souligne que «la situation générale des droits de l'homme dans les territoires sahraouis soulève un certain nombre de sérieuses inquiétudes...» (Voir L'Expression du 6 octobre). Du coup, Washington, qui s'est fermement opposé au retrait de confiance de l'envoyé spécial de l'ONU, renforce la position de Christopher Ross et met à mal la décision marocaine.
C'est probablement le revers le plus cuisant que le Makhzen vient de subir depuis le début du conflit sahraoui...

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