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IL A ÉTÉ NATURALISÉ FRANÇAIS ET A REÇU LA MÉDAILLE D'OR DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE

Le héros algérien du Bataclan honoré

Le 13 novembre dernier, dans des circonstances extrêmes, «Didi» a sauvé la vie de dizaines de personnes, des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes, des Français et des étrangers. Sans son intervention, un grand nombre de victimes supplémentaires aurait été à déplorer.

Le héros oublié du Bataclan reçoit enfin les honneurs et...la nationalité française! Didi, cet Algérien de 35 ans qui travaillait comme employé de sécurité dans la salle de spectacle, où il a sauvé de nombreuses personnes le soir du 13 novembre, a été naturalisé français et a reçu jeudi dernier la Médaille d'or de la sécurité intérieure. C'est lors d'une cérémonie officielle, mais très conviviale à la place Beauvau, que le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a remis, le décret de naturalisation (accession à la nationalité française) à «Didi», un employé de sécurité qui s'est tout particulièrement illustré lors des attaques terroristes survenues le 13 novembre 2015 au Bataclan. A cette occasion, le ministre l'a également décoré de la Médaille d'or de la sécurité intérieure. Né à Souk El Tenine en Algérie, «Didi» est arrivé en France en 1981 à l'âge de 6 mois et a vécu toute sa jeunesse en banlieue parisienne. Le 13 novembre au soir, alors qu'il se trouvait à l'extérieur du bâtiment, «Didi» a entendu les premiers coups de feu à l'intérieur du Bataclan. N'écoutant que son courage, il a fait le choix d'entrer dans la salle pour porter secours aux spectateurs et les aider à s'échapper, malgré les tirs des assaillants. Nombre d'entre eux ont ainsi pu emprunter l'issue de secours qu'il est parvenu à rendre accessible, alors que l'horreur s'abattait sur la salle de spectacle. Puis, sortant à son tour de cet enfer, il les a aidés à trouver refuge dans une résidence universitaire voisine. Cette nuit-là, dans des circonstances extrêmes, «Didi» a donc sauvé la vie de dizaines de personnes, des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes, des Français et des étrangers. Sans son intervention, un grand nombre de victimes supplémentaires aurait été à déplorer. Pour rappel, les attentats à Paris et dans sa banlieue, perpétrés le 13 novembre 2015 par trois commandos terroristes, ont coûté la vie à 130 personnes, dont 90 au seul Bataclan. Dans l'allocution qui a précédé la remise du décret de naturalisation, le ministre Bernard Cazeneuve a souligné le caractère héroïque du comportement de «Didi», qui «compte au nombre de ces hommes et de ces femmes dont le courage, le sang-froid et l'altruisme se révèlent dans les moments de plus grand péril». Citant André Malraux, pour qui «la France n'est jamais plus grande que lorsqu'elle l'est pour tous les hommes», Bernard Cazeneuve a tenu à «rendre un juste hommage, au nom de la Nation (...) à des hommes et femmes qui, sans que rien ne les y ait jamais préparés, se sont brutalement retrouvés confrontés à une situation d'une extrême gravité et qui ont su faire face avec un sang-froid et un courage absolument admirables». S'exprimant au nom du peuple français, le ministre s'est dit «fier d'accueillir «Didi» au sein de la communauté nationale (...), par-delà nos différences d'origines, de croyances et de convictions». L'occasion a également été saisie de rappeler que la France, attachée aux libertés et aux droits de l'homme, sur son sol et dans le monde a placé son refus obstiné «de la barbarie obscurantiste et de la violence terroriste (...) au coeur de (son) identité profonde». A l'issue de cette cérémonie, «Didi» a de nouveau exprimé son attachement à la France: «Cela me fait chaud au coeur, c'est le pays qui m'a vu grandir, je me suis toujours senti citoyen comme tout le monde.» Didi, voilà donc un nom qui restera gravé dans l'histoire française, et pas seulement pour la chanson de cheb Khaled. Plus sérieusement, ce jeune désormais à la double nationalité est un exemple pour les Algériens d'ici et de là-bas. L'héroïsme de «Didi» répond avec éloquence à la revendication d'expulsion de tous les étrangers en situation irrégulière brandie par l'extrême droite. Plus encore, il vient montrer que les Algériens sont héroïques de nature. Et la France n'a pas que cet exemple à méditer. On se souvient que le président Chirac a échappé à un attentat, grâce un autre acte héroïque d'un autre Algérien qui a empêché un homme qui avait mis le président français dans sa ligne de mire. Jacques Chirac doit s'en souvenir, c'était un 14 juillet 2002. Ainsi, entre le 13 novembre 2015 et le 14 janvier 2016, l'opinion française découvre que si les terroristes étaient tous natifs de Belgique et «islamisés» sur le tard, le héros du Bataclan est un... Algérien!

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