Le gouvernement déroule son plan

La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a annoncé, jeudi à Alger, qu'un projet de plan national de lutte contre l'utilisation des enfants dans la mendicité, sera lancé dans le cadre d'une action intersectorielle visant à garantir une protection à cette frange vulnérable de la société.
Présidant l'ouverture des travaux de la Conférence nationale sur la protection des enfants de l'exploitation économique sur le marché parallèle, en collaboration avec le Réseau algérien pour les droits des enfants (Nada), Ghania Eddalia a souligné «qu'un groupe d'action intersectoriel a été installé au niveau du ministère de la Solidarité nationale pour élaborer un plan national de lutte contre l'utilisation des enfants dans la mendicité, en vue de garantir une protection à cette frange et instaurer un climat sain qui lui assure une croissance équilibrée».
Selon la responsable, ce plan constituera un nouveau jalon dans le programme d'action de la Commission nationale de la protection et du bien-être de l'enfant, dans le cadre de la stratégie nationale du gouvernement visant la consécration de la protection et de la promotion de l'enfant. Evoquant le travail des enfants en Algérie, la ministre a rappelé les dispositions législatives et les mesures prises par les autorités publiques en matière de prévention et de lutte contre le travail des enfants, ainsi que les moyens de contrôle mobilisés dans le cadre des activités des services de l'inspection du travail pour relever les atteintes aux droits des enfants ou leur exploitation comme main-d'oeuvre. La ministre a estimé que les enquêtes réalisées en 2017 ont révélé que le travail des enfants en Algérie existait à «un taux très faible». Pourtant, la réalité est toute autre, des milliers d'enfants sont été recensés dans les milieux du travail chaque année De plus en plus les enfants sont dans le monde du travail. On note, qu'en l'absence de véritables statistiques, les chiffres restent incertains.
Et de là, le problème se complique davantage. D'autre part, Eddalia, a appelé à renforcer la coordination entre les différents acteurs pour élaborer de futurs plans pour lutter contre ce fléau en affirmant, dans ce sens, que son département «est déterminé à valoriser toutes les initiatives et à appuyer l'action associative visant à consacrer la protection à tous les enfants».
La politique de l'Etat en matière de gratuité de l'enseignement et des soins et le droit à la formation devraient être encadrés, à travers l'accompagnement de la famille, via des programmes de sensibilisation, estime la ministre, en considérant que «ce rôle incombe à tous les acteurs de la société». De son côté, le président du Réseau algérien pour les droits des enfants (Nada), Abderrahmane Arar a indiqué que le nombre d'enfants dans le monde du travail est en hausse. «La loi interdit clairement toute exploitation économique des enfants. Or la réalité est toute autre, notamment sur le marché informel»,ajoutant, en outre, que la loi de la protection des enfants, est déterminée sur cette question. Il fait savoir que le problème est au niveau de l'application des lois.
«La faille se trouve au niveau de l'application de ces lois.» Arar ajoute qu'actuellement, la conclusion est qu'il y a un problème au niveau de l'application des lois et cette faille a permis de cerner les causes qui ont encouragé l'augmentation du nombre d'enfants dans le monde du travail.