Le feuilleton continue

Les deux délégations ont convenu de se revoir au mois de mars 2011, soit un mois avant l´expiration de la résolution 1920 votée par le Conseil de sécurité le 30 avril 2010. «Toujours dans le cadre de la mise en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité concernant le processus de négociations en cours, les parties se sont engagées dans des discussions approfondies sur des approches innovantes afin de construire une nouvelle dynamique dans ce processus, sur la base de rencontres régulières», a indiqué Christopher Ross.
Les deux parties ont «présenté et discuté de façon préliminaire des idées concrètes qui seront développées lors de la prochaine session programmée pour le mois de mars», a ajouté le représentant personnel de Ban Ki-moon lors du point de presse qui a marqué la fin de cette cinquième session de pourparlers informels qui s´est tenue du 21 au 23 décembre à Greentree à Manhasset dans la banlieue de New York.
«Chaque partie a continué à rejeter la proposition de l´autre comme base unique des négociations à venir», a cependant déploré l´envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Une situation dont semble s´accommoder le pouvoir marocain qui ne jure que par son projet d´autonomie.
«Le Maroc a présenté plusieurs idées concrètes pour accélérer le rythme des négociations de l´ONU sur le Sahara et réaffirmé sa disponibilité à trouver une solution politique à ce différend régional, sur la base de son plan d´autonomie», a indiqué, dimanche, Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération qui était à la tête de la délégation marocaine, selon une dépêche de l´agence de presse officielle MAP datée du 24/01/2011. Ce que dément le Front Polisario qui dénonce le statu quo imposé aux négociations à travers la position figée du Maroc.
«Malheureusement, il est à constater, une fois de plus, que le Maroc continue à éviter une véritable négociation pour la concrétisation de cet objectif que ne cesse de réclamer la communauté internationale», a précisé Khatri Addouh le chef de la délégation sahraouie. Les années se succèdent. Le conflit s´enlise sans que ne se profile de solution définitive au dossier du Sahara occidental. Les forces d´occupation marocaines ont imposé une répression féroce aux militants des droits de l´homme sahraouis. Les geôles du Royaume font le reste: viols et tortures sont devenus un instrument redoutable de dissuasion pour réduire au silence le peuple sahraoui.
Le Front Polisario a fait une priorité des questions des droits de l´homme et des prisonniers politiques pour une éventuelle reprise du dialogue. «Il est impérieux de libérer tous les détenus politiques sahraouis au Maroc et l´ouverture du territoire devant les observateurs internationaux», a souligné un communiqué du Front Polisario qui conditionne la poursuite des négociations à cette revendication. Tout donne l´impression que l´on se dirige vers un nouvel épisode - identique aux précédents - d´un feuilleton qui n´en finit plus.