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ALORS QU'IL RISQUE 18 MOIS DE PRISON

Le caricaturiste Djamel Ghanem agressé jeudi

Djamel Ghanem a été mis en examen pour les chefs d'inculpation: abus de confiance vis-à-vis de son ex-patron et utilisation indue du réseau de l'entreprise qui l'employait.

Le caricaturiste Djamel Ghanem, poursuivi en justice pour un dessin qui n'a pas été publié, a vécu une fin de semaine cauchemardesque. Il a été victime d'une agression perpétrée par quatre jeunes l'ayant violemment tabassé. «Ils m'ont demandé de sortir du café avant de s'en prendre à ma personne en me rouant de coups», raconte Djamel Ghanem, ajoutant que «les quatre individus ont alors pris la fuite». L'agression a eu lieu en plein centre-ville dans un café de la rue Khemisti. Quatre individus, âgés entre 19 et 25 ans, portant des capuches, l'ont passé à tabac, le frappant dans les parties intimes et le dos. L'histoire de Djamel Ghanem ne s'est pas arrêtée à ce niveau surtout après que la police soit intervenue. Il indiquera en ce sens que «la police, qui est intervenue bizarrement très vite, m'a embarqué en tant qu'accusé». Et là, dira-t-il, un autre traitement exceptionnel l'attendait. Des policiers l'auraient empêché de prendre attache avec son avocat. Du moins, c'est ce qui se répand à Oran.
Djamel Ghanem a ajouté, en affirmant qu'«ils m'ont dit qu'on n'est pas en Amérique ici». Il prend son mal en patience et se rend dans une clinique en vue de soigner ses blessures lui faisant très mal, notamment au niveau du genou. Cela se passe pendant que Djamel Ghanem, ex-caricaturiste au journal La Voix de l'Oranie, est en attente de son verdict après qu'il ait été dénoncé par son employeur dans une affaire peu ordinaire, une caricature qui n'a jamais été publiée. Le procès du caricaturiste a été prévu le mois dernier, il a été reporté par décision du juge, quand celui-ci a constaté l'absence du plaignant, à savoir le directeur du journal. Djamel Ghanem a été mis en examen après que son propre journal eut porté plainte contre lui pour une caricature portant quelque insinuation sur la santé du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika.
Le juge d'instruction s'étant autosaisi du dossier, Djamel Ghanem a été mis en examen pour les trois chefs d'inculpation: abus de confiance vis-à-vis de son ex-patron et utilisation indue du réseau de l'entreprise qui l'employait. Or, la caricature, objet du litige, n'a été ni terminée ni signée. Le 13 novembre 2013, l'ex-caricaturiste de La Voix de l'Oranie a comparu en première instance devant le juge d'instruction, à l'issue de son audition, il a été placé sous contrôle judiciaire. Cette affaire a ébranlé la corporation journalistique et a même poussé le Syndicat national des journalistes (SNJ) à dépêcher à Oran un avocat, maître Dilem, pour prendre la défense de l'accusé. Lors du procès, tenu le 11 février dernier, la défense réclame «l'acquittement pur et simple». Son sort sera connu le 4 mars prochain, date à laquelle le verdict sera donné. Les internautes ne sont pas restés les bras croisés en lançant dès le 14 février une pétition, cette dernière a été lancée sur la Toile et autres réseaux sociaux. Quelque 800 signatures ont été récoltées. «Il est proprement scandaleux qu'un caricaturiste soit condamné à la prison ferme, qui plus est pour un dessin qui n'a jamais été publié», s'indigne un internaute. Mercredi dernier, quelques journalistes, ahuris par l'ampleur de l'affaire, ont observé un sit-in devant le siège de l'antenne régionale de l'Entv et de l'Enrs.

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