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L'OPEP RENONCE À BAISSER SA PRODUCTION

Le baril bouscule l'Algérie

Pour la première fois depuis plus de quatre ans les cours de l'or noir se sont enfoncés sous la barre des 70 dollars jeudi à New York, tandis qu'à Londres le Brent a fini à 72,58 dollars dans la foulée de cette décision.

L'alerte est à prendre très au sérieux. Elle va probablement chambouler la feuille de route du gouvernement. Le seuil critique fixé par le Premier ministre a été atteint. «Nous avons fait nos calculs, étudié les scénarios les plus pessimistes et toutes les hypothèses, y compris si le pétrole descend à 70 dollars», avait déclaré Abdelmalek Sellal lors du discours d'ouverture qu'il avait prononcé le 18 septembre à l'occasion de la tenue de la 17e tripartite. «L'Algérie pourra compter sur ses recettes pétrolières pour amorcer son décollage économique, aidée par une production d'hydrocarbures, en hausse à partir de 2015, avec la mise en exploitation de plusieurs nouveaux gisements», avait ajouté le patron de l'Exécutif. Le baril a décidé de fausser ces calculs. Le Brent affichait plus de 97 dollars à ce moment-là. Il a depuis chuté de 25 dollars en un peu plus de deux mois. Les recettes pétrolières fondent comme neige au soleil poussant les pouvoirs publics à puiser dans la cagnotte qu'elle a mis des années à constituer pour financer les projets de développement et les augmentations massives de salaires. «Les réserves officielles de change se sont contractées à 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014, après une progression au second semestre de 2013 à 194 milliards de dollars...», indique la dernière note de conjoncture de la Banque d'Algérie qui mentionne que le Fonds de régulation des recettes s'est de son côté contracté de 465,29 milliards de dinars. Passant de 5.238,80 milliards de dinars à 4.773,51 milliards de dinars. Au rythme où va la dégringolade des prix du pétrole, le pire est à craindre. L'espoir de voir cette hémorragie stoppée reposait sur la réunion tenue jeudi dernier par les 12 membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole à Vienne pour décider d'une éventuelle baisse de leur production, seule alternative pour rétablir la situation. Les pays membres de l'Opep «vont étudier l'évolution du marché, les déséquilibres qui ont provoqué cette chute des prix et se concerter sur la manière de rétablir l'équilibre du marché» avait indiqué mercredi dernier à Alger le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Le consensus tant attendu autour d'une réduction du plafond de production du cartel ne s'est pas fait. L'Arabie saoudite, en véritable gendarme du cartel, s'y est farouchement opposée. Le statu quo a donc prévalu. Pour la première fois depuis plus de quatre ans les cours de l'or noir se sont enfoncés sous la barre des 70 dollars jeudi à New york tandis qu'à Londres le Brent a fini à 72,58 dollars dans la foulée de cette décision. Le baril coule. La seule arme que possède l'Opep pour le sauver de la noyade est paraît-il devenue inoffensive. La cause: le pétrole de schiste américain qui inonde le marché pétrolier. «C'est une déclaration de guerre sur la production... l'Opep joue son existence», s'est indigné le secrétaire général de l'Opep Abdallah El-Badri.
La production américaine est passée de 5 millions de barils par jour en 2008 à 8,5 millions de b/j pour les huit premiers mois de 2014. Un phénomène qui va s'amplifier dans les prochains mois pour propulser les USA sur la première marche du podium des pays producteurs d'hydrocarbures. Ce qui va influer davantage sur la baisse des prix du pétrole. «Sans diminution du plafond de production des pays de l'Opep, les prix du Brent pourraient atteindre les 60-70 dollars avant Noël (le 25 décembre, Ndlr)» a estimé Torbjorn Kjus, analyste de DNB. Des niveaux de prix qui ne permettront sans doute pas à l'Algérie d'engranger des recettes suffisantes pour honorer une facture des importations qui devrait avoisiner, selon certaines prévisions, les 65 milliards de dollars en 2015. Cette tendance «ne menace pas pour l'heure les équilibres internes et externes du pays mais constitue une alerte prise sérieusement en compte par les autorités», avait déclaré le 11 novembre dernier à Alger le ministre des Finances, Mohamed Djellab. L'heure est venue pour agir. Le sursis pourrait être de courte durée.

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