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RÉCUPÉRATION DES CRÂNES, VICTIMES DES ESSAIS NUCLÉAIRES ET QUESTION DES ARCHIVES

L'Algérie y tient toujours

Ces dossiers constituent, de l'avis du ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni, «un point noir dans l'histoire de la France».

L'Algérie tient toujours à récupérer les crânes et les ossements de ses martyrs se trouvant dans des musées en France. Le ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni, qui était en visite de travail jeudi dernier dans la wilaya de Skikda, a réitéré avec force cette volonté. «L'Algérie ne renoncera pas à la récupération des crânes et des ossements de ses martyrs se trouvant en France afin de les enterrer sur le sol de la patrie», a-t-il affirmé. Les contacts avec la partie française n'ont pas été interrompus, tel qu'il a été rapporté par-ci et là, a tenu à rassurer en outre Zitouni. «Il existe des contacts avec la partie française pour récupérer les crânes des chouhada déposés au Musée de Paris ainsi que les ossements de tous les chouhada.» Le ministre des Moudjahidine semble irrité et agacé par les propos du président du Muséum national d'histoire naturelle Bruno David, qui avait déclaré en décembre dernier que «l'opération de rapatriement de ces crânes est complexe et risque de prendre beaucoup de temps». Il a enchaîné «que la position de l'Algérie est claire et elle ne renoncera pas quels qu'en soient les atermoiements des parties françaises». La réponse du ministre algérien sonne tel un avertissement au président du Muséum et peut être facilement interprétée: «L'Algérie aura ce long souffle et la patience nécessaire.» Selon l'hôte de Skikda, les contacts que l'Algérie a engagés avec la partie française ne se limitent pas uniquement à la récupération des crânes et des ossements des martyrs algériens, mais aussi à d'autres dossiers, tels que les archives détenues par la France, les indemnisations relatives aux victimes des essais nucléaires dans le Sud algérien et les disparus durant la guerre de la Révolution nationale. A cet effet, le ministre a fait savoir que des commissions mixes ont été chargées de l'aboutissement de ces questions. «Des commissions communes des parties algérienne et française travaillent sur le dossier de récupération des crânes, ainsi que d'autres dossiers dont celui des archives nationales détenues par la France, les indemnisations relatives aux essais nucléaires dans le Sud algérien et les disparus durant la guerre de libération». Ces dossiers qui devaient être réglés il y a quelques années demeurent toujours en suspens, déplore Zitouni, avant de lâcher que ces dossiers représentent «un point noir dans l'histoire de la France». Pour les observateurs et spécialistes des relations algéro-françaises, les propos du ministre des Moudjahidine ne manquent pas d'éloquence à l'égard de la France. Celle-là (la France), soulignent-ils, n'a pas ou peu respecté ses engagements allant dans le sens d'enterrer ces dossiers et de tourner définitivement la page. Pis encore, la France a toujours poussé le bouchon loin et remué davantage le couteau dans la plaie, ajoutent-ils. Concernant la question de la restitution des archives à titre d'exemple, la France, en dépit des sollicitations incessantes de la partie algérienne, n'a jamais jugé urgent d'agir favorablement. «Elle a toujours opté pour le chantage et la sourde oreille.» Il en est de même pour ce qui est de l'indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sud algérien. En effet, et après des dizaines d'années de revendication de la partie algérienne, la France n'a jugé utile, déplorent les spécialistes, de répondre favorablement qu'en 2009 et de quelle manière à la limite du mépris. Puisqu'elle n'a décidé de dégager qu'une enveloppe de 10 millions d'euros. Un montant qui ne représente, s'accordent à dire aussi bien les moudjahidine, les autorités algériennes et les spécialistes, qu'un tiers de ce qui a été causé comme dommages. La France a certes précisé dans sa réponse en 2009 que ce montant n'est qu'une première tranche. Mais force est de constater qu'après presque 10 ans, le dossier d'indemnisation est toujours d'actualité et fait encore l'objet de revendication. Quant à la question des disparus algériens durant la guerre de libération que l'Algérie soulève à chaque fois, la France n'a, du moins pour l'heure, manifesté aucune volonté de coopération. Cela arrive, se désolent les observateurs, au moment où les deux peuples ont presque tourné la page. La preuve, justifient-ils, le soutien que manifeste une grande partie de Français y compris parmi leurs députés pour la résolution définitive de ces dossiers. La mobilisation des centaines d'intellectuels français dernièrement pour la restitution des crânes des martyrs algériens pour les autorités algériennes, en est la meilleure preuve.

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