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LE XIIE SOMMET S’OUVRE VENDREDI À QUÉBEC

L’Algérie adhèrera-t-elle à la Francophonie?

On peut d’ores et déjà s’interroger logiquement sur ce que sera demain la France sans une arrière-garde africaine dont elle ne jouirait plus du soutien inconditionnel et systématique dans les instances internationales.

C´est officiel. L´Algérie prendra part au XIIe Sommet des chefs d´Etat et de gouvernement de l´Organisation internationale de la francophonie, qui aura lieu du 17 au 19 du mois en cours dans la ville de Québec au Canada.
Cependant, aucune information ne fait état de la présence du Président Bouteflika, d´autant que son discours est très attendu à ce Sommet, même si certaines déclarations du chef de l´Etat laissent entendre le contraire.
Deuxième pays francophone avec 35 millions d´habitants, et 25 millions de locuteurs en français, l´Algérie ne fait pas partie de l´Organisation internationale de la francophonie. Selon certains observateurs internationaux, cette situation pourrait bien changer à l´occasion du Sommet de Québec.
Certes, l´Algérie n´a exprimé aucune volonté officielle d´adhérer à l´OIF. Certains observateurs se sont basés sur les déclarations du Président Bouteflika pour avancer la plausibilité de l´adhésion de l´Algérie à cette organisation.
En effet, en date du 25 mai, la ministre québécoise des Relations internationales et des Affaires francophones, Monique Gagnon-Tremblay, a indiqué lors de sa visite en Algérie, qu´elle avait senti «une volonté de la part de M.Abdelaziz Bouteflika, lors de l´entretien que j´ai eu avec lui, d´adhérer à l´Organisation de la francophonie», ajoutant: «L´Algérie est membre de la Francophonie par le coeur et l´esprit.»
Des propos nuancés par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, qui a souligné que «la participation au Sommet de la francophonie est une chose, l´adhésion à l´OIF en est une autre», laissant entendre que l´Algérie n´a aucune intention d´adhérer à cette organisation.
Pourtant, des sources avancent que l´invitation aurait été acceptée par le Président Bouteflika qui a promis à la gouverneure générale, Michaëlle Jean, d´aller à Québec, mais «pour fêter le 400e anniversaire de la création de la ville». Il faut dire que les Canadiens ont tout fait pour que l´Algérie prenne part à ce Sommet avec l´espoir que Abdelaziz Bouteflika annonce l´adhésion de l´Algérie à l´OIF à partir du Québec.
Les Canadiens y tiennent. Le Premier ministre canadien, Stephen Harper, veut écrire une belle page d´histoire dans le grand livre de la Francophonie internationale en étant celui qui aura réussi à faire adhérer l´Algérie à l´OIF.
Mais en politique, il faut plus de tractations auxquelles avait bien voulu se prêter le président français Jacques Chirac qui a réussi à amener Abdelaziz Bouteflika aux Sommets de Beyrouth, en 2002, et de Ouagadougou, en 2004 avec le statut d´observateur. Mais cela n´a pas convaincu le Président Bouteflika que ces réunions valaient le déplacement: il ne s´est pas rendu à Bucarest en 2006, en dépit de la longue amitié unissant alors les deux hommes. Pourtant, les Canadiens ne désespèrent pas que l´événement de l´adhésion de l´Algérie à l´OIF ait lieu à partir du Québec. Pour ce faire, ils comptent axer leur plaidoirie sur les modifications apportées à la charte de l´OIF, au Sommet de Bamako en novembre 2000, consacrant le dépassement de la doctrine basée sur l´usage commun de la langue française et prônant une doctrine respectueuse de la souveraineté, des cultures et des langues des Etats membres.
En effet, depuis l´Indépendance, l´Algérie a toujours boudé la francophonie tout en l´accusant de «néocolonialisme». Or, les idées de Jacques Foccart sont révolues. Ainsi, les aides proposées par l´Organisation internationale de la francophonie (OIF) - bourses aux étudiants francophones, formation des enseignants en langue française et autres types de coopération culturelle - furent-elles systématiquement refusées par les Algériens. Certes, les observateurs soulignent que de ce point de vue, «l´Algérie n´a aucun intérêt à intégrer l´espace de la Francophonie», mais il n´en demeure pas moins qu´elle gagnerait beaucoup en étant membre à part entière pour avoir tout le poids nécessaire à même d´influer sur les décisions.
En outre, l´intérêt de l´Algérie d´intégrer une organisation devenue «un cadre de concertation» et «un forum pour défendre ses positions, échanger des informations, tisser des relations de coopération et bénéficier d´aides en matière de formation et de moyens culturels et d´éducation» n´est plus à démontrer, soulignent des spécialistes en la matière.
Certes, la décision d´intégrer l´OIF n´est pas facile à prendre, mais il faut souligner que les avantages sont énormes d´autant que «le français est un atout, pas une menace», comme l´a si bien souligné le chef de l´Etat.

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