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PAYSAGE AUDIOVISUEL EN 2017

L'Algérie à ciel ouvert, mais...

Depuis l'avènement des télévisions satellitaires algériennes privées il y a cinq ans, il existe une cinquantaine de chaînes algériennes off-shore, dont une dizaine seulement ont des bureaux en Algérie. Cinq télés ont déjà des autorisations du ministère de la Communication, cinq autres sont en attente, alors qu'une vingtaine ont déjà éteint leurs signaux faute de financement et visibilité.

L'annonce de l'arrêté relatif à l'appel à candidature pour l'octroi d'autorisations de création de chaînes de télévisions thématiques pour une réétude a créé un grand soulagement dans le paysage audiovisuel algérien, notamment privé.
L'arrêté qui a été lancé il y a à peine une semaine pour l'attribution de sept autorisations pour la création de sept services de diffusion télévisuelle aux thématiques liées aux actualités politiques, économiques, sociales (programmes composés d'informations, reportages, analyses et commentaires, débats et conférences), culture, jeunesse, art culinaire, découvertes, séries et divertissements, sports, avait créé une panique au sein de certaines chaînes et provoqué un malaise chez certains patrons de télévision qui ont vu leurs investissements s'envoler. Le ministre de la Communication a donc revu le projet audiovisuel suite à des orientations du gouvernement. Il a expliqué à cette occasion que l'arrêté, «tel qu'il a été émis, ne répond pas aux ambitions et aux avancées déjà accomplies par les médias audiovisuels algériens», avant d'ajouter que «nous sommes une même famille, nous sommes à leur écoute. Nous avons pris en considération leurs avis, et nous allons réétudier ce dossier pour qu'il soit en phase avec le progrès fulgurant dans le domaine audiovisuel et des technologies».
Il faut dire que la réduction des autorisations pour les chaînes privées à sept seulement alors qu'il existe plus d'une cinquantaine de chaînes dans l'espace a été perçue comme une réduction de la liberté d'expression en Algérie, offrant ainsi une occasion aux médias marocains et notamment français de critiquer la mainmise du gouvernement sur les télés privées.
Déjà il y a une semaine, le ministre de la Communication qui avait été questionné sur l'arrêté portant lancement de l'appel à candidature pour l'octroi d'autorisations de création de sept services de diffusion télévisuelle thématiques, avait déclaré que l'appel à candidature «peut ne pas être définitif», ajoutant qu'il «peut y avoir un autre appel à candidature (...) Ce n'est pas une exclusion, il y a juste des lois (à respecter)».«Ce qui est certain, c'est la volonté politique des pouvoirs publics d'aller à un audiovisuel algérien», a-t-on encore précisé.
C'est donc chose faite, le ministre actuel de la Communication qui a comme habitude d'être très ouvert au dialogue et à la concertation, a offert une nouvelle chance aux télés privées de s'organiser et se conformer à la loi.

Les télévisions concernées par le décret du gouvernement
Après la mise en demeure qui a été envoyée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de son passage à l'Onda en juin 2016, les chaînes de télévision qui étaient plongées dans l'hibernation totale, se sont rendu compte qu'il fallait s'organiser. Les cinq chaînes déjà accréditées comme Echourouk TV, Dzair TV Ennahar TV, Hogar TV ou encore El Djazairia TV savent pertinemment qu'ils ne sont pas dans le viseur du gouvernement ou pas encore. Le gouvernement vise surtout les télévisions off-shore qui tirent sur l'Algérie comme Beur TV, El Magharibiya TV, ou encore El Asr TV. Dans ce nouveau paysage audiovisuel, il y a également cinq autres chaînes sur le point d'être accréditées et qui sont concernées par cette nouvelle mesure. C'est surtout certaines chaînes qui n'ont pas encore régularisé leurs dossiers administratifs auprès du ministère de la Communication, mais qui possèdent des studios et des employés à Alger.
C'est le cas de Numidia News, qui appartient à l'homme d'affaires Mahiedine Tahkout et qui a installé ses studios à Chéraga et recruté des anciens journalistes de l'Entv pour justement lui donner un cachet professionnel. Aux dernières informations, la chaîne aurait obtenu son autorisation, mais aucun responsable au ministère de la Com' n'a confirmé la nouvelle.
Il y a également le cas très intéressant de Samira TV: la première télévision algérienne spécialisée en gastronomie lancée par Samira Bezouaya et qui est devenue la chaîne la plus appréciée et la plus regardée par les Algériens. Loin de la politique, la chaîne qui a adhéré au bouquet Arabia TV a tous les atouts pour bénéficier d'une accréditation. Dans le dernier sondage MMR, elle a été classée comme la deuxième chaîne la plus regardée après Ennahar Tv.
Autre chaîne attendue El Hadaf TV, la seule chaîne sportive du paysage audiovisuel algérien, qui était il n'y a pas si longtemps dans le viseur de Raouraoua à cause de l'utilisation des images de l'Equipe nationale, sans en avoir le droit. Des droits d'images qui appartiennent à la chaîne beIN Sports. Même situation dénoncée par l'Entv qui possède les droits du Championnat national. Mais depuis presque une année, la chaîne s'est convertie dans le débat sportif. Ses plateaux avec Ali Bencheikh et surtout Madjer avaient attiré de nombreux téléspectateurs. D'ailleurs, la nomination de Madjer à la tête de l'Equipe nationale est due en partie à ses interventions sur la chaîne El Haddaf TV.
Autre chaîne efficace mais qui n'est pas accréditée, El Bilad Tv qui est proche du mouvement Taj de Amar Ghoul. Après la fermeture d'El Watan TV, la chaîne El Bilad est la seule télévision d'obédience islamiste. Elle ne constitue pas une menace politique contre le gouvernement, mais demeure très critique. Depuis la fermeture d'El Watan TV, la chaîne de l'ancien financier du MSP, la chaîne El Bilad fait très attention à ses contenus et surtout à ses messages. El Adjwa TV: depuis l'arrestation et l'incarcération de son directeur Bouchakour Zobeiri pour organisation de vols du matériel de sa chaîne, celle-ci a le mérite de fonctionner tout de même. Mais n'est pas rassurante, d'autant que les véritables sponsors de ce média, feu Miloud Chorfi et son fils, ne sont plus là. Politiquement et administrativement El Adjwa survie grâce à la publicité de l'Anep. Depuis le 17 octobre 2017 El Adjwaa TV est revenue sur Nilsat. Enfin, il y a Beur TV, la chaîne de Réda Mehiguni qui demeure la seule chaîne de l'opposition actuellement dans le paysage audiovisuel algérien. De droit français, la chaîne diffuse sur le satellite Nilsat un programme différent de ce qu'elle diffuse sur Hotbird pour l'Europe. Depuis la rentrée, Beur TV diffuse une émission qui risque de provoquer sa fermeture en Algérie: L'Emission impossible de Abdou Semmar. L'émission a déjà créé la polémique sur le racisme contre les Noirs et a créé un malaise dans le milieu des affaires et du gouvernement.
La ligne rouge n'est pas dépassée, mais la chaîne risque d'avoir le même sort que KBC, quand son directeur général, le directeur de la production et une fonctionnaire du ministère de la Culture se sont retrouvés en prison et le matériel mis en demeure par le ministère de l'Intérieur. La chaîne qui est sur la sellette depuis plusieurs mois notamment depuis que la ligne politique de la chaîne a changé et s'est inscrite dans une logique radicale d'opposition. Sans changement de ligne, il est presque certain que Beur TV ne sera pas accréditée en Algérie.

20 chaînes ont fermé en une année
Depuis quelque temps et la crise économique venant, plusieurs télévisions privées qui avaient un bureau à Alger ou ailleurs ont stoppé leur diffusion: c'est le cas de Hogar News, El Makam TV, Salam TV, KBC ou encore Ennahar Laki. La chaîne privée appartenant au propriétaire du quotidien Salam, qui pirate souvent les programmes, a disparu après la réduction de la publicité de l'Anep. Beaucoup de télévisions algériennes qui n'ont pas de visibilité en Algérie et qui sont diffusées sur le satellite Yahsat comme Stade News, Kawaliss TV, Asr TV, Dzair 24, Djawhara TV, Jil Algérie TV, Alama TV El Fadjr TV, RTV Algérie et qui ne possèdent pas d'existence administrative ou bureau en Algérie, ont également fermé. Au total une vingtaine de télévisions privées qui ont fermé boutique faute de ressources financières et surtout de visibilité politique.

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