"L'Algérie a besoin d'un gouvernement fort"

Lors de sa sortie médiatique faite à l'occasion de l'université du parti El-Mostakbel, tenue hier au village des artistes à Zéralda, l'ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche a indiqué que l' Algérie a besoin d'un gouvernement fort et l'implication du peuple dans la gestion des affaires publiques. Hamrouche qui refuse de critiquer le gouvernement, espère, à travers sa réponse à la question liée aux conflits graves entre les ministres suscités par des polémiques autour des scandales de corruption révélés par ces derniers, que «ces déclarations contradictoires et opposées ne reflètent pas la déstabilisation et la précarité des équilibres au sein du gouvernement Sellal». Pour l'ex-candidat à l'élection présidentielle de 1999, «l' Algérie a besoin d'un Exécutif fort et des hommes responsables pour mener à bien les politiques publiques et garantir la souveraineté de l'Etat».
Hamrouche qui a animé, hier, une conférence sous le thème «les grands défis de l' Algérie», qui a refusé de personnaliser la crise multidimensionnelle qui secoue le pays, a distillé des messages codés à travers son propre diagnostic dressé sur la situation politique générale du pays.
Lequel constat, dit-il «n'est pas fondé sur des rumeurs mais basé sur une longue expérience au sein du système».
«Le gouvernement actuel n'a pas de vision stratégique et prospective, et présente à l'opinion publique des chiffres et statistiques approximatives sur la situation financière et économique du pays. Cela engendre,en évidence, un débat et des querelles byzantins dans la rue». Or, poursuit-il, «cela ne sert aucunement les intérêts de l' Etat mais le fragilise et constitue une brèche où s'engouffrent des parties extérieures hostiles à l' Algérie».
«La situation de la crise économique et financière, a pris la dimension d'un évènement majeur, ayant fait baver et couler beaucoup d'encre sans toutefois parvenir à un quelconque résultat perceptible», a-t-il indiqué, en considérant que «les données en possession du gouvernement ne sont pas précises et ses statistiques restent floues et par conséquent, toutes les solutions envisagées sont sans effets et aboutissent à un échec flagrant».
La rumeur est érigée en ressource de la communication politique. «On a politisé la crise économique au lieu de mettre en place une politique économique claire», a-t-il estimé.
A propos des réformes du système scolaire, il a dit que «leur réussite est tributaire du niveau de la conviction et des compétences de leurs auteurs». Il a également plaidé pour «la poursuite du processus de changement démocratique interrompu à mi-chemin et le maintien du rôle de l'armée dans la vie politique quel que soit le prix à payer».