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TRANSFERT DE DEVISES

Laksaci recadre les banques

Le gouverneur de la Banque d'Algérie a appelé les banques à respecter strictement leurs obligations pour les opérations de commerce extérieur et de change.

Le laxisme dans le transfert des devises, c'est fini! Le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA) a appelé les banques à respecter leurs obligations en matière de commerce extérieur et change. «Vu l'acuité probable du choc externe en 2015, il est attendu des banques le strict respect de leurs obligations, en tant qu'intermédiaires agréés, au titre des opérations de commerce extérieur et de change, dans le cadre de la convertibilité courante du dinar», a déclaré, jeudi,
M.Laksaci lors d'une réunion qui l'a regroupé, au siège de la Banque d'Algérie, avec les P-DG des banques et d'établissements financiers activant en Algérie, pour leur exposer les récentes retombées de la chute des cours du pétrole sur la situation financière et bancaire du pays.
Au moyen de renforcement du contrôle des changes sur pièces et sur place, la Banque centrale veillera au respect par les banques du nouveau ratio engagements par signature rapportés aux fonds propres, a-t-il avisé. «Il vise à contenir les risques liés à l'implication des banques dans le financement des importations dès 2015, afin de contribuer à préserver un niveau approprié de stabilité financière en Algérie, face à un environnement économique mondial porteur de risques à la hausse», a-t-il poursuivi. Mohamed Laksaci rappelle au passage que ce ratio prudentiel a été ramené de quatre à deux seulement, avec effet à compter du 1er décembre 2014. A ce propos, il a fait savoir que les services de la Banque d'Algérie s'attacheraient, au cours de l'année 2015, à «accentuer la cadence des missions de contrôle sur place, auprès des banques et intermédiaires agréés, dédiées à la vérification des dossiers de domiciliation des transactions courantes avec l'étranger». En outre, a-t-il encore avancé, un accent particulier sera mis sur les activités et les opérations d'importation à risque. «C'est-à-dire, celles réalisées à partir de certains pays dont les systèmes fiscal, douanier et anti-blanchiment sont notoirement réputés pour leur laxisme et tolérance», a t-il précisé.
Plus encore, la BA procédera à une «évaluation approfondie» des dispositifs de contrôle interne des banques et intermédiaires agréés, en vue de s'assurer de la conformité de leurs procédures internes, en matière de traitement des opérations aux prescriptions réglementaires en vigueur, de la mise en place d'un cadre organisationnel adapté et de la disponibilité des moyens humains et matériels leur permettant d'assurer, dans les meilleures conditions, la réalisation des opérations. La récréation est donc finie.
Le choc pétrolier actuel aura eu comme effet positif de pousser l'Etat à prendre en charge sérieusement le problème de la fuite des devises qui pompent le pays. Le transfert illicite de devises vers l'étranger par des formes diverses ne bénéficie «officiellement» pas de la tolérance accordée aux «cambistes» du marché parallèle.
Mais c'est le secret de polichinelle de dire que l'Etat n'a pas braqué son regard sur le problème du transfert illégal de devises! La fuite des capitaux qui s'alimente de l'absence de convertibilité, passe par le marché parallèle mais également par les opérations de commerce extérieur à travers les surfacturations, les facturations intragroupes. C'est devenu une des plaies de l'économie algérienne. Selon la Global Financial Integrity, organisation non gouvernementale basée à Washington, plus de 1,5 milliard de dollars quitte illégalement l'Algérie depuis 2003. La fuite de capitaux est estimée à 15.753 milliards entre 2003 et 2010.C'est une «activité» en forte «croissance». Le transfert illégal de capitaux est passé de 490 millions de dollars en 2003 à 2620 milliards de dollars en 2012, selon le rapport de cette ONG, qui constate un pic de 3378 milliards de dollars en 2008. Des chiffres qui classent l'Algérie au 46e rang mondial des pays aux transferts illicites les plus élevés, dépassant le Maroc (59e) avec 998 millions de dollars et la Tunisie (138e) avec 28 millions de dollars.
Malgré ces chiffres alarmants, aucune mesure «stricte» n'a été prise par les autorités qui ont laissé le «tonneau des Danaïdes» poursuivre son remplissage...Mais voilà, cette mise au point de la Banque d'Algérie pour les banques laisse entrevoir une prise en charge réelle de ce fléau!
La crise aura donc contraint les autorités à combler la brèche des devises...

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