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Le référendum s'est déroulé, hier, pour une nouvelle Constitution

La Tunisie tourne la page du «printemps arabe»

Les Tunisiens se disent trahis par la classe politique qui a profité de l'élan du soulèvement pour se placer dans des hauts rangs de l'État tunisien, lâcher le peuple, et le laisser livré à sa condition des plus misérables et désastreuses.

Les Tunisiens ont voté, hier, lors d'un référendum pour une nouvelle Constitution. Une page politique neuve s'ouvre devant au peuple tunisien. Il s'agit du retour à un processus démocratique qui effacera les années d'une transition «négociée», aux conséquences politiques, économiques et sociales désastreuses pour le peuple tunisien. La Constitution née de l'Assemblée constituante n'aura plus droit au chapitre, le régime parlementaire ne fera plus office de gestion politique des institutions tunisiennes. Le président tunisien, Kaïs Saïed, a appelé le peuple à adhérer à ce nouveau processus pour «mettre fin à la Constitution qui a conduit l'État à l'implosion, à une Constitution traduisant la volonté des Tunisiens». La situation en Tunisie n'a pas changé depuis le soulèvement populaire et l'étincelle qui a mis le feu aux poudres à Sidi Bouzid, en 2011, par le jeune Bouazizi et le drame qui s'en est suivi. La protestation dans les rues de Tunis et les autres villes s'est soldée par la mise en place d'un mécanisme qui a réuni les symboles de l'ancien régime de Ben Ali et l'opposition afin de tracer une nouvelle feuille de route politique. C'était le début d'une transition démocratique. Mais cette dernière avait installé le mouvement Ennahdha au pouvoir, avec un régime parlementaire où le président de la République ne dispose que de quelques prérogatives quant à la gestion gouvernementale et au programme économique et social.
Ce qui est arrivé à la Tunisie durant cette transition et l'installation des Frères musulmans d'Ennahdha à la tête du gouvernement tunisien est une espèce de fonctionnement qui a fait de la politique un élément qui a tourné le dos à la société. Ce qui est communément appelé «la révolution du Jasmin» n'a pas rétabli les choses en faveur de la majorité des Tunisiens, surtout les couches les plus touchées et concernées par la crise socio-économique qui les a poussées à se rebeller contre le régime de Ben Ali. Plusieurs protagonistes de cette «révolution» ont fait des déclarations sur les 10 années de post-transition, rappelant que tout au long de cette période, aucun changement dans le sens du progrès et de l'amélioration de la condition sociale et économique pour lesquels s'est soulevé le peuple tunisien. Certains de ceux qui ont adhéré, d'emblée, à ce qu'ils considéraient comme un changement révolutionnaire en Tunisie, ont déclaré que «malgré les espoirs qu'elle a pu susciter au sein de la population, la révolution tunisienne de 2011 n'aura pas suffi à rompre définitivement avec les mauvaises pratiques héritées de l'ancien régime de Ben Ali».
L'ensemble des Tunisiens avait senti que cette «révolution» a été détournée pour le compte de nouveaux personnels politiques qui ont participé à la dégradation profonde de la situation socio-économique des citoyens en quête d'un travail dans un pays où le chômage est endémique et l'économie à l'arrêt. Les Tunisiens se disent trahis par la classe politique qui a profité du soulèvement populaire pour occuper des postes élevés dans les rangs de l'État tunisien et lâcher le peuple, le laissant livré à lui-même et à sa condition des plus misérables et désastreuses. La cherté de la vie a encouragé les circuits parallèles dont les symboles de l'ancien régime et les éléments appartenant à Ennahdha ont pris le dessus au point où le dinar tunisien a perdu 2/3 de sa valeur, provoquant ainsi un déséquilibre commercial historique.

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