"La tripartite est notre dernière chance"

A la veille de la tripartite qui se tiendra le 5 juin en cours, la Confédération algérienne du patronat a tenu une rencontre pour dégager une série de propositions à formuler à l'adresse du gouvernement. En effet, examinant un document de plus de 300 pages que des experts ont élaboré à la demande de la CAP, les membres de cette organisation ont relevé, entre autres, que malgré les difficultés qui s'annoncent, l'Algérie peut relever bien des défis, à condition que la volonté politique soit de mise.
«L'Algérie n'est pas sinistrée comme le prétendent certains. Il est vrai que bien des problèmes se posent à nous, mais nous avons les moyens de les régler. La nouvelle politique économique que le gouvernement s'apprête à mettre en place va sans nul doute être à la hauteur car elle met l'entreprise au centre», a indiqué Boualem M'rakech, président de la CAP, en affirmant son soutien total à la démarche gouvernementale. Prêtant au gouvernement les meilleures intentions, en justifiant sa position par la difficulté de la situation qui ne donne aucune autre chance au pays, la CAP met tous les deux dans le panier tripartite.
«Le gouvernement est dans la bonne voie et nous le soutenons.
La tripartite représente un rendez-vous important et nous sommes persuadés qu'elle sera à la hauteur des défis qui se posent, d'autant plus qu'elle représente le rendez-vous de la dernière chance.
Le gouvernement est en train de vider son chargeur et il en est déjà à ses dernières cartouches. Nous ne pouvons plus stocker nos problèmes ou ajourner leurs résolutions. Il est temps de prendre le taureau par les cornes et commencer les choses sérieuses. Je pense que l'équipe gouvernementale a compris cet impératif», a ajouté M. M'rakech en invitant l'ensemble des organisations patronales à se mobiliser autour du gouvernement et lui formuler leurs propositions de sortie de la crise.
Néanmoins, tout optimiste qu'il en donne l'air, Boualem M'rakech a appelé le gouvernement à faire preuve de plus de courage et de cohérence dans sa démarche et à associer l'ensemble des acteurs économiques à l'élaboration des décisions à prendre.
«Le gouvernement doit inscrire sa démarche dans une optique stratégique et être davantage courageux et cohérent dans ses décisions. De plus, il doit associer tous les acteurs au processus décisionnel pour avoir plus d'impact et de crédibilité. On nous a associés à l'élaboration de la Constitution, il faut bien qu'on soit associé aux lois qui en découleront», a-t-il insisté.
S'agissant des lois qui sont déjà en cours d'élaboration et dont quelques détails ont été donnés par la presse, notamment le Code du travail qui prévoirait, selon quelques indiscrétions, «la généralisation du CDD», le président de la CAP se dit fondamentalement opposé à une telle option même si son application doit être possible dans certains secteurs, notamment le bâtiment et l'agriculture.